Destiny

Chapitre 44

Baggy

Quand il s'était réveillé ce matin-là, Baggy avait ressenti une très désagréable sensation dans son estomac. C'était une prémonition, il en était sûr. Quelque chose d'horrible allait lui arriver. Il avait fait particulièrement attention tout au long de la journée pour ne pas se blesser et ça avait plutôt bien fonctionné. Il en était arrivé à croire qu'il s'était trompé et que tout allait bien. Et puis quelqu'un était venu frapper à sa porte. Il allait ouvrir quand son instinct l'avait poussé à vérifier d'abord de qui il s'agissait. Il avait bien fait car il ne voulait vraiment pas voir la personne qui se trouvait derrière la porte. Il n'avait eu aucun mal à reconnaître Shanks le Roux et une rencontre avec ce dernier ne pouvait que lui causer des problèmes. Malheureusement, son vieil ami s'était montré très insistant et il n'avait eu d'autre choix que de lui ouvrir la porte pour qu'il se taise un peu. Il ne lui avait pas laissé le temps de le saluer, le traînant à l'intérieur avant de l'engueuler.

-Je peux savoir ce que tu fais ici imbécile ?!

-Ça faisait longtemps Baggy !

-C'est tout ce que tu trouves à dire ?! Tu pourrais nous attirer des ennui à tous les deux !

-Quoi, tu n'es pas content de me voir ?

Baggy avait vraiment très envie de lui fracasser le crâne avec son poing, mais ce n'était pas le moment. Il devait se dépêcher de le faire partir. Il ne voulait pas être vu avec lui, sinon il serait immédiatement accusé de traitrise. Il pourrait toujours essayer de faire croire que Shanks était venu pour l'assassiner, mais son lien avec Roger pourrait être découvert si une enquête était menée. Baggy devait à tout prix éviter ça s'il voulait vivre. Malgré tout, par respect pour son ancien ami, il allait écouter ce qu'il avait à lui dire. Il fit signe à Shanks de le suivre et se rendit dans le salon. Les rideaux tirés empêcheraient quiconque de les apercevoir depuis l'extérieur. Ils s'assirent tous deux l'un en face de l'autre et un silence confortable s'installa alors qu'ils se jaugeaient du regard. Shanks était impressionné de constater combien le jeune Baggy avec qui il a grandi avait changé.

Il portait des vêtements très luxueux. Il avait une chaîne en or autour du cou et des bracelets autour de son poignet droit. Ses longs cheveux bleus étaient attachés en une queue de cheval haute. Il avait du maquillage qui, avec son nez rouge, le faisait davantage ressembler à un clown pirate qu'à un membre de la noblesse. Son visage d'enfant s'était affiné, et la barbe de trois jours le rendait bien plus vieux qu'il ne l'était réellement. Pendant Shanks l'observait, Baggy en faisait de même, et le premier détail à avoir attiré son regard fut les trois cicatrices sur son œil gauche. Il ne les avait pas la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Ses cheveux rouges étaient également plus longs que dans son enfance. Il avait beau avoir une apparence plus adulte, il avait toujours ce même sourire que lorsqu'ils étaient gamins. Shanks se pencha en avant avec un petit air gêné.

-Alors... Qu'est-ce que tu deviens ?

-Eh bien, j'ai une vie plutôt tranquille maintenant.

Baggy avait décidé que l'endroit où il serait le plus en sécurité était à l'intérieur même du camp adverse. Il avait fait de son mieux pour être bien vu des Shichibukai et ainsi obtenir le statut de noble. Personne ne semblait au courant de son lien avec Gol D Roger, ni le fait qu'il avait mangé un fruit du démon. Il avait gardé ces deux détails secrets et il vivait éloigné de la société. Les gens ne faisaient pas attention à lui et c'était pour le mieux. Personne ne le soupçonnait et les Révolutionnaires ne le jugeaient pas assez influent pour tenter de se débarrasser de lui. Le fait que Shanks en face partie y était aussi sans doute pour beaucoup. Il avait donc mené une existence paisible ces vingt dernières années, jusqu'à la visite de son vieil ami. Si ce dernier avait prit la peine de faire le déplacement jusqu'à la Capitale, c'était sûrement pour une raison urgente. Baggy avait peur de découvrir ce qu'il voulait lui demander. Shanks hocha doucement la tête, murmurant un petit « d'accord » et l'ambiance devient pesante. Ils ne savaient pas trop comment agir l'un avec l'autre.