11-Soutien

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Depuis six mois, ma vie est en suspens. Je partage mon temps entre le lit de la maison et celui de ma résidence secondaire, l'hôpital. Après mes dix premières séances de chimiothérapie, sans succès, j'ai dû subir une ablation du sein car le cancer gagnait du terrain. J'ai ensuite refait des séances de chimio.

Mon état physique s'est beaucoup dégradé pendant ces derniers mois. J'ai perdu vingt-six kilos, je marche parfois difficilement, je suis faible, mes nausées sont terribles par moment. Mais comme dirait Myriam, tant que tu vomis, c'est que tu es en vie! Heureusement qu'elle est là à l'hôpital avec moi. Depuis sa rencontre, elle est très présente dans ma vie, c'est ma bulle d'oxygène, mon rayon de soleil dans les ténèbres, le verre à moitié plein. Elle me rebooste sans cesse et me donne la force de me battre.

A la maison, Éric est d'une grande aide. Dès que je rentre d'une séance, j'aime sentir l'odeur des oignons frits, de la soupe, de la blanquette. Il prépare plein de bons petits plats pour toute la famille. Même si j'ai des nausées et que je mange peu, il veut toujours cuisiner mes plats préférés pour que je puisse apprécier ce que je mange.

Il s'est mis au jardinage. Notre maison n'avait que de la pelouse quand nous l'avons acquis il y a trois ans. Depuis, je me suis beaucoup investie pour créer des parterres de fleurs et des massifs composés d'arbustes, de pierres. Dès l'entrée du jardin, il y a de très beaux rosiers odorants qui nous accueillent. Éric connaît mon attachement pour toutes mes plantes et il a appris à s'en occuper pour ne pas que je les perde.

Il s'occupe des enfants dès qu'il peut. Lorsque je suis trop faible et qu'Éric n'est pas là, j'ai ma maman qui vient s'occuper des enfants et de moi. C'est toujours très agréable de se faire cajoler, il faut l'avouer.

Le jour de la nouvelle visite chez mon cancérologue est arrivé. Éric m'accompagne comme toujours. Il est d'un très grand soutien. Même s'il ne sait pas trouver les mots pour me réconforter, sa simple présence me fait du bien. Le fait de sentir sa main dans la mienne me donne de la force, je la puise en lui. J'ai appris à apprécier chaque jour qui m'est offert, chaque instant où je me sens mieux. J'essaie de passer un maximum de temps avec mes enfants et mon mari, ne sachant pas combien de temps il me reste. 

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