6 - Prise de conscience

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- Bonjour Sylvia!

Cette simple phrase me sort de mes idées noires. Je relève la tête, j'ai le regard hagard et il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits et comprendre qui me parle.

- Bonjour Françoise.

C'est ma voisine, la commère du quartier.

- Vous allez bien? Vous avez l'air surprise de me voir? Et quelle mine affreuse ?

- Merci Françoise, c'est gentil de vous inquiéter pour moi. Je vais très bien.

- Ce n'est pas l'impression que vous donnez.

- J'ai juste un peu la tête qui tourne. J'ai du faire un mouvement trop brusque et ma tension a chuté.

- Vous me voyez rassurée. Je dois vous laisser, j'ai mon fils qui doit passer à la maison. Je peux vous laisser?

- oui Françoise. Merci.

Mourir aura peut être du bon finalement. Je n'aurai plus à subir les remarques de la bande de mégères du secteur, je ne me sentirai plus épier dès que je sors. Je me surprends à sourire à cette idée.

Puis tout d'un coup, ce sourire stupide s'efface de mon visage et tout le poids de cette dure réalité s'abat de nouveau sur mes épaules.

Que faire? Laisser tomber ma famille pour succomber à la mort? Affronter cette maladie au risque de dépérir et de finalement devoir déposer les armes? Dans les deux cas, je suis perdante.

De nombreux scénarios tournent dans ma tête et l'issue est toujours la même : la rencontre avec l'effrayante faucheuse.

Ça y est, mon cerveau vient de se reconnecter avec mon corps et mon esprit. Je réalise la tragique situation dans laquelle je me trouve. Les vannes s'ouvrent et c'est des torrents de larmes qui coulent le long de mes joues. Je sanglote comme une enfant et je me surpends à hurler ma douleur. Je ne maîtrise plus mon corps.

Sois forteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant