8 - Première chimio

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Le jour J est arrivé, le jour de ma première chimio.

Ma colère est passée, je me suis résignée à accepter ma situation. J'ai écouté mon mari, je suis allée voir ma tante pour pouvoir parler avec elle de la maladie. Sur ses conseils, j'ai pris un sac avec mon thé glacé à la pêche, mon livre de chevet, un carnet de sudoku, et mes écouteurs pour ma musique. De cette façon, je pourrai m'occuper et j'éviterai de broyer du noir.

J'arrive dans un long couloir blanc qu'il faut que je traverse. Il est rempli de malades, ça m'oppresse. Toutes les cellules de mon corps tremblent de peur. Je vais vers l'inconnu, je ne sais pas ce qui m'attend.

L'ambiance est froide, une odeur de désinfectant règne. Je cherche ma salle. J'arrive devant la porte 212. C'est là. Je pose ma main fébrile sur la poignée. Elle est gelée, un frisson traverse tout mon corps.

J'enfonce la tête dans les épaules, je prends une profonde inspiration et je rentre. Le soleil m'éblouit. Mes yeux s'accommodent et là je découvre une pièce avec cinq fauteuils d'apparence moelleuse, sur lesquels des femmes sont assises et branchées à un appareil. Elles parlent entre elles de manière enjouée. Des rires éclatent venant casser l'image sordide que je me suis faite de ce lieu. Il y a un mur rose, des posters de femmes pour des pubs de maquillage, de coiffure.

Je suis plutôt agréablement surprise du lieu. Une infirmière m'invite à prendre place sur le dernier fauteuil de libre et met en place le cathéter relié au liquide pour ma séance. Elle me sourit et me demande ensuite si je veux boire quelque chose. Je me crois plus dans un salon de thé qu'à l'hôpital, ce n'est pas désagréable.

La séance se passe mieux que ce que je m'étais imaginée mais je n'ose pas parler avec les autres femmes, je ne suis pas prête. 

Sois forteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant