5 - Déstabilisée

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Je sors du cabinet médicale, perdue, le regard vide. Je suis tellement sous le choc de l'annonce que je peine à mettre un pied devant l'autre, je me sens désorientée. Si la situation n'était pas aussi dramatique, j'aurais pu croire que je venais de me prendre une cuite.

J'aperçois ma voiture sur le parking mais il me paraît impossible de monter dedans et de rentrer chez moi. J'ai besoin de me ressaisir si cela est possible.

Je vais difficilement en direction du parc situé à côté de la maison de santé. Tout tourne autour de moi. Le sol paraît se dérober à chacun de mes pas. Je m'assois sur un banc et prend ma tête entre mes mains. Je voudrais pleurer mais je n'y arrive pas, mes émotions sont comme déconnectées de mon cerveau.

Un cancer....j'ai un cancer. Je me le répète pour essayer de réaliser cette horreur. 

Ce n'est pas possible, ils ont du faire une erreur. Je me sens bien, je ne vois pas comment cette saloperie se serait installée en moi sans que je le sente.

Et qu'est ce qu'ils vont vouloir me faire, chimiothérapie, radiothérapie ? C'est hors de question. Je ne veux pas perdre mes long cheveux. Pire, ce n'est pas imaginable qu'on m'enlève un sein, une partie de moi, une partie de ma féminité.

Je me souviens lorsque ma tante Irene est tombée malade. Tout le monde avait pitié d'elle. Elle ne ressemblait plus à rien, elle était tout le temps fatiguée, ne mangeait pas, vomissait...

Non, ce n'est pas possible. Je ne veux pas me voir dans cet état là. Je ne veux pas que mes enfants se souviennent d'une maman malade, qui se dégrade avant de mourir.

Je ne veux pas leur imposer ça. 

Sois forteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant