partie 1

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Tel un oiseau qui respire la liberté et possède son libre mouvement dans les airs , je m'y identifie dans le sombre tunnel qu'est la prostitution. Ce tunnel est sombre certes, mais révélatrice de ma véritable personne, cette personne qui est parvenue à repousser ses limites jusqu'à ce point de non retour. Cet être qui aurait été prêt à tout pour goûter au fruit d'une vie aisée avec sa famille qui représente absolument tout sur terre. C'est dire que lorsque nous sommes face à des situations compliquées nous agissons , pas par choix mais par nécessité. Surtout lorsque ces dites situations sont des questions de vie ou de mort.
Je suis Jessica,  j'ai 21ans et étudiante en 2ème année de droit . Je suis issue d'une famille modeste. Fille d'un père garagiste , d'une mère ménagère, d'un grand frère psychopathe et délinquant et d'une petite sœur a peine sorti des couches culottes. Nous sommes au total cinq dans la famille.  Nous avions connu des hauts et bas mais nous parvenons néanmoins à nous en sortir jusqu'au jour d'aujourd'hui
Depuis l'obtention de mon diplôme il ya deux ans les choses ont sévèrement basculé dans la famille. Telle la pyramide d'Abraham Maslow, mon père ne parvient plus à satisfaire de nos besoins physiologiques à celles d'accomplissements. .Nous habitons dans une banlieue délabrée, pourrie et infecte. C'est une zone de déchargement d'ordures. Notre maison est composée d'une seule chambre et d'un salon en piteux état
Nous mangeons une fois par jour, les soirs lorsque mon paternel revient de son travail.


Aujourd'hui après ma routine habituelle qui consiste à puiser de l'eau et à faire les tâches ménagères , j'ai retrouvé ma meilleure amie sur le chemin qui mène à l'université

Clarisse : j'ai fait la rencontre d'un séduisant homme alors que je faisais les boutiques hier.Je devrais te le présenter à son ami

Clarisse est une fille qui adore les hommes aux poches d'or et qui ne s'en cache pas.

Moi: par séduisant tu veux dire qu'il est fortuné ?

Clarisse: tu me connais bien dis donc

J'ai levé les yeux au ciel avant de poursuivre

Moi: tu connais déjà mon point de vue . Ma mère a tendance à dire que lorsqu'on ne veut pas d'un homme sincèrement on devrait éviter de lui soutirer de l'argent

Clarisse : la dernière fois que tu as mangé un repas saint c'était quand? Tu arrives à peine à te nourrir et tu me parles de morale, m'as t-elle craché au nez

Là j'avoue , j'ai eu un pincement au cœur

Moi: il ne me reste plus qu'une année pour obtenir ma licence,  je pourrais mettre ma famille à l'abri du besoin tout en continuant les études. J'ai foi que ma situation s'arrangera

Clarisse : si tu ne meurt pas avant. Regarde toi Jessica,  toujours avec les mêmes vêtements troués,  tes sandales finis et cassées,  il te manque  même des fournitures. Regarde les autres filles autour de toi , tu ne rêves pas secrètement d'être comme elle?  Tu parles de licence,  on travaille dans ce pays quand on a des relations. Où sont les tiennes? Qui voudrait embaucher une fille aussi pauvre et mal habillé que toi? mais c'est ta vie tu fais ce que tu veux

Je fixais mes vêtements et mes chaussures et j'étais prise d'une grande honte. A l'université, excepté Clarisse tout le monde m'évite comme la peste. Par faute de moyens, nous n'avons accès ni à l'eau, ni à l'électricité.
J'étudie dans les salles d'études de l'université et je ramène de l'eau de la fontaine chaque soir après mes cours.
A cela s'ajoute le fait que mon frère soit  un drogué et un voleur, on le voit  tantôt en prison tantôt libre. Mais il ne fait jamais deux jours sans disparaître. Ma petite sœur n'a que 7ans. Il ne reste plus que moi , je suis le seul espoir de mes parents.

J'ai fait le reste du chemin en silence jusqu'à l'université en étant dans mes pensées.

: voici le sac à puce de la classe, crache une fille en me voyant arriver

Ses acolytes passèrent devant moi en crachant juste près de mes chaussures sales et en me bousculant.

Clarisse : Jessica,  viens assieds toi, laisse les dire ou faire ce qu'elle veut. Te prends pas la tête.

Je me suis installée mais clarisse s'est assise à deux chaises derrière moi,  mon odeur l'a fait s'éloigner. Et chaque jour s'est pareil. Les autres étudiants s'asseyent un peu plus loin de moi. Je  subis les moqueries et les remarques des autres filles tous les jours.
Jusqu'à quand vais je tenir sans craquer ? Je me suis concentré sur le cours jusqu'au soir. Ce qui me maintient c'est le fait que je sois studieuse malgré mes conditions.
La bourse que j'ai obtenu nous permet de payer le loyer de la maison et quelques vivres pour la famille

Le soir au retour de l'université,  j'ai croisé mon ex petit ami,  celui pour qui je me suis donné par amour. J'étais si naïve et stupide. Il a profité de moi jusqu'à épuisement et m'a jeté comme une malpropre

Clarisse : regarde le cet imbécile , il a fini avec toi , le voilà qui tourne autour d'une autre fille. Écoute moi Jessica,  les hommes ne sont bon qu'à être utilisés,  prends tout ce qu'ils pourront t'offrir et essaie de changer un peu ta vie. On ne pourra pas continuer à être amies , je ne supporte plus les moqueries des autres

Moi: clarisse tu ne peux pas me dire ça,  tu es la seule amie que j'ai

Clarisse : cette amitié me coûtent cher . Fais ton choix. J'arrive à prendre soin de ma famille tout en continuant mes études. Il ne se plaint pas ni ne me demande pas d'où je sors tout mon argent.

Elle commençait à me convaincre progressivement . Je commençais à voir du positif

Clarisse : ce soir je dois rencontrer cet homme dont je t'ai parlé plutôt dans la journée. J'espère que tu feras le bon choix qui est de me suivre

Moi: c'est un ultimatum ?

Clarisse : prends le comme tu veux,  me dit elle en tournant dans le carré sur sa gauche pour rejoindre son chauffeur

Je faisais le reste du chemin en regardant mes pieds quand j'ai bousculé quelqu'un subitement

Moi: oh pardon, m'empressai je de dire

: toujours aussi belle et crasseuse,  me dit il en me reluquant avec dégoût

J'ai serré mon cartable plus prêt de moi et je l'ai regardé avec mépris

Moi: laisse moi passer

: tout de suite,  dit il en s'écartant. Faudrait pas qu'on associe mon image à une fille toute pourrie comme toi. Mais une chose est moins négatif dans tout ça,  rajoute t-il en faisant des mimiques de la main, tu es bonne au lit,

Moi: gros enfoiré de merde,

Je sentais mes larmes qui menaçaient de couler

: je ne fais que dire la vérité,  c'était sacrément une bonne expérience de te baiser,  terminé t- il en me bousculant sur le côté

Je le regardais partir. il riait au éclat en continuant son chemin. Espèce de fils de pute, chien, connard, je te maudis , crachais je en nettoyant mes larmes qui ont finit par dévaler sur mon visage

Le soir mon père est rentré du boulot avec la nourriture.

Et comme d'habitude , je me cache derrière les toilettes pour verser des larmes,  le voir partir tôt la journée se battre pour rentrer au coucher du soleil avec la fatigue comme ami juste pour nous ramener à manger .J'ai de la peine pour lui. Jusqu'à quand devrions nous subir pareille vie?

Et si je me décidais à écouter Clarisse ?

Prostituée Un Jour, Prostituée Toujours Où les histoires vivent. Découvrez maintenant