Prostituée Un Jour, Prostituée Toujours

Chapitre 29

: tu es magnifique ma chérie , s'écria ma mère juste après avoir baissé mon voile de mariée

J'ai forcé un sourire en me disant intérieurement que tout allait bien se passer. Avoir un self-control inébranlable et la journée se passera bien sans embûche, tel était mon discours. Enfin le jour j tant attendu pour tout le monde excepté moi bien évidemment. Je me tenais face au miroir peinant à réaliser le parcours que prendrait ma vie si je me lie à Ousmane.
Ma mère m'a tendu mon bouquet au moment où mon père faisait apparition dans la pièce. Il était vêtu d'un élégant smoking noir sur pièce qui lui allait à ravir . Sa coupe et sa barbe taillée le rendait classe et rajeuni. Ma mère m'a quitté un instant pour retrouver les bras de son mari. Ma mère était habillé dans une robe de soirée de couleur rose pêche, et d'un chignon strict laissant quelques mèches retombées autour de son visage . Ils étaient beaux tous les deux parce qu'ils s'aiment d'un amour pur et véritable et surtout parce que ce sont mes parents. Et malgré les rudes épreuves qui ont failli effrité cet amour il a su demeuré

Mon père : Jessica hier seulement tu étais ma petite fille qui gazouillait et enchaînait les bêtises comme un bébé et aujourd'hui tu es une femme , une vraie femme, prête à rejoindre un homme pour fonder sa propre famille. Je suis fière de la belle femme que tu es devenu. Fière d'être ton père. Et Ne l'oublie jamais ,nous t'aimons tous

Ses paroles je les ressentais comme des coups de poignards qui s'enfonçaient dans ma chair en un perpétuel mouvement. Ma mère approuvait ses propos en hochant de la tête. Je les fixais les larmes dévalant mon visage. Ils sont si fier de moi alors que je ne suis qu'un monstre

Ma mère: tu vas gâcher ton maquillage. Allez c'est finit les paroles touchantes. Dépêche toi de rejoindre ton mari à l'hôtel , nous sommes déjà en retard. Nous aurons tous le temps de nous retrouver ensemble.

Je l'ai serré dans mes bras puis je me suis laissé amener par mon père jusqu'au lieu de cérémonie. Il y'avait plein d'invités et même la presse était présente. A côté de toute ma famille se trouvait mes amies et camarades de classes, même Clarisse était présente. J'ai eu un noeud au cœur en la voyant parmi les invités. J'ai peur qu'elle ne fasse un scandale et ne gâche tout ce pourquoi je me suis donnée tant de mal à obtenir.
Je n'avais qu'une seule envie, hâte que ce mariage finisse au plus vite.
Nous avons joué le jeu toute la journée, entre nos déclarations, le baiser , l'ouverture du bal , l'entrée du gâteau et les nombreuses photos prises je ne savais plus où mettre la tête. Au moment de dire oui au maire , j'ai senti le sol s'ouvrir sous mes pieds. J'ai longuement hésité à dire oui, je me suis presque vu les jambes à mon cou traversant à pleine allure l'allée de la salle pour me retrouver loin de toute cette mascarade. Mais je n'ai pas eu le courage, j'ai donc soufflé un coup et j'ai prononcé le oui tant attendu

Les derniers invités venaient de s'en aller de la salle de réception. Alors que Ma famille et Adel m'attendait pour m'accompagner jusqu'à l'aéroport j'ai vu Clarisse faire irruption dans le salon . Elle s'est avancée près de ma valise puis m'a fait un sourire que je ne saurais décrire.

Clarisse : tu es madame quoi déjà ? Fit elle d'un ton sarcastique en faisant le tour de ma valise

Moi: je suis déjà en retard alors si tu n'a pas un quelconque message important à me dire , retourne toi

Clarisse : je te souhaite le bonheur Jessica, espérant que tu le trouves un jour

Encore de l'ironie . J'ai opiné de la tête et je m'en suis allée. Inutile de converser et encore moins avec elle.

Ma lune de miel se passera en France, dans la ville de l'amour. Ironie du sort je dirais.

Après un bon moment à suivre les conseils de ma mère et à verser le peu de larmes qui me restait, nous avons embarqué en saluant le reste de la bande. À l'intérieur de l'avion j'ai vu Jeanne déjà installée.

Moi: Jeanne ? Dis je surprise. Comment tu vas ?

Elle s'est redressée pour mieux s'installer sur le siège

Jeanne : je me porterai bien si tu avais suivi mon conseil de ne pas épouser cet malade qui nous sert d'époux. Bienvenue en enfer Jessica

Cette dernière expression m'a frappé comme un fouet. Ousmane me l'a répété vainement et maintenant sa femme s'y met. J'ai soufflé un coup avant de la fixer à nouveau

Moi : tu es jalouse je le sais. Mais tu n'as vraiment aucune raison de m'en vouloir. Ton mari j'en veux pas poulette . Tu as toi même vu que ce mariage n'était qu'une façade, une mascarade ingénieusement déguisée

Jeanne : tu comprendras bien plus vite dans quoi tu t'es embarqué. Ne sois pas pressé et de toutes les façons cela est inutile. J'ai la conscience tranquille parce que j'ai essayé de te retenir de commettre la plus grosse erreur de ta vie

De quelle retenue me parle-t-elle ? Ce fameux jour où j'ai fait sa connaissance et qu'elle s'est limite enfouie en gardant ses mots dans les tréfonds de sa gorge ? Comment pourrais-je me douter qu'il s'agissait d'un avertissement ?

Moi: mais...

Une hôtesse venait de nous rejoindre avec nos boissons. Après nous avoir servi, l'hôtesse est reparti sans plus attendre. Je me suis installée non loin d'elle sur le siège qui lui fait face

Moi: Quelle erreur ai-je commise ?

Elle a rit d'un ton ironique avant de soulever sa coupe. Ousmane , installé un peu plus à l'avant semblait ne pas se soucier de me voir dialoguer avec son épouse.

Jeanne : d'avoir cru en cet homme qui est ton mari

Moi: tu vas arrêter maintenant de tourner autour du pot et me dire la vérité sans filtre.

Jeanne : pourquoi tu l'as épousé ?

Moi: je n'avais pas le choix, soupirais je. Mon amie à colporter des rumeurs sur moi qui paraissait nettement véridique et justifiable alors pour éviter que mes parents ne soient détruits j'ai voulu épouser Ousmane pour y échapper. Voici grossièrement ce qui s'est passé

J'ai bu d'une traite ma coupe. Me rappeler de ça ravive ma blessure encore fraîche. J'ai feint être à l'aise avec tout cela pour ne pas que Jeanne ait pitié de moi

Jeanne : j'ai été prostituée

Mes yeux se sont posés sur elle involontairement, je fixais chaque parcelle de son visage espérant y trouver quelque chose, un moindre détail qui me ferait croire le contraire . Elle a repris sur un ton toujours aussi calme et neutre

Jeanne : aujourd'hui j'en suis encore une

Mais comment cela est-il possible ? C'est la femme de Ousmane. Tout à coup ma vision s'est brouillée je venais de réaliser ses mots-clés. Avoir été et être ! C'est le même destin qui m'attend alors. Je la fixait intensément espérant de toutes mes forces que ce soit une utopie.

Moi: je ... moi

Jeanne : tu es une prostituée je le sais tu pensais changer pour avoir un meilleur avenir ou afin être libre de tes choix quant à la personne que tu veux être n'est-ce pas ?

J'ai hoché instinctivement de la tête

Elle m'a regardé avec pitié avant d'exploser de rire

Moi: je savais que tu te foutais de ma gueule, dis je en décompressent un peu

Jeanne : ah non. Je te l'ai dit Jessica, bienvenue en enfer