Chapitre 1

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Bip,bip,bip,bip,biiiiip....


19h35, Alexia Hutcherson vient de perdre la dernière personne qui restait de sa famille. Elle l'a élevé depuis ses neuf ans à la mort de ses parents, elle a toujours été là pour elle, maintenant, ce ne sera plus jamais pareil.

Un sentiment d'abandon s'est peu à peu propagé dans son corps. Alexia se demande si elle aura encore la force de vivre un nouvel enterrement. Si elle aura la force de vivre, la force de survivre.

Affronter seul la perte d'un être cher, c'est un peu comme tenter l'expédition de l'Himalaya sans entraînement et sans équipements. "La souffrance est dure à faire partir mais une fois qu'elle s'est enfuie tu sais comment la guérir." Cette phrase tourne en boucle dans sa tête, la souffrance elle la connue, elle n'a connu que ça depuis ses neuf ans, elle n'est pas sur que cette fois elle partira. Depuis dix ans un poids pèse sur son cœur, dix ans qu'elle prie tous les soirs pour que quelqu'un puisse lui enlever ce poids. En ce moment même elle est comme noyée, noyée dans son chagrin, et noyée dans sa douleur.


Ses mains dans les siennes, elle se remémore ses souvenirs. Pour sa grand-mère, ses larmes ne s'arrêtent plus.

Dans une semaine elle partira à Londres pour suivre ses études. Son rêve vivre à Londres pour commencer une nouvelle vie.


Aujourd'hui, le ciel est gris la bruine s'abat sur cette petite ville en deuil.

Alexia, s'est vêtue de noir, la mine sombre. Elle n'essaye pas de retenir ses larmes. Aujourd'hui elle a enlevé son masque.

Son masque, c'est sa barrière contre les épreuves anodines de la vie. Des épreuves qui peuvent dévaster un enfant. Détruire la vie de certaines personnes. Alexia s'était infligée depuis la mort de ses parents, ce masque qui ne laissait transparaître aucun de ses sentiments.

Seule sa grand-mère avait le pouvoir de faire baisser la garde de sa petite fille. Rien qu'un sourire ou un rire d'Alexia avait le don d'égayer sa vie. Elle ne vivait que pour elle. Elle lui avait apprit les dangers de la vie.

Il restait tant de choses qu'Alexia ne connaissait pas encore, comme l'amour. Elle ne la jamais connue.

Elle jette la rose blanche sur le tombeau de sa grand-mère.


Sur le chemin de la maison, Alexia se rendit compte que cette petite ville était imprégnée de souvenirs. Des souvenirs avec son père et maintenant ceux qu'elle avait construit avec sa grand-mère.

Les souvenirs sont les seuls traces du passé que l'on garde encore en mémoire, des voix des odeurs. Des petites scènes qui nous ramènent avec eux, qui en l'espace de quelques secondes nous rend heureux.

Les souvenirs sont les derniers éléments des bons moments perdus.

Dans la poche de son manteau un objet en métal froid l'interpella. Elle en sortit une clef. Cette clef était l'héritage que lui avait donné sa grand-mère avant de mourir. Un héritage lourd de sens qui allait bouleverser la vie d'Alexia. Un secret qui peut avoir l'effet d'un tsunami, détruire une famille et briser une vie.

Le coffre à bijoux de sa grand-mère était posé sur sa commode entre deux lampes en porcelaine de couleur crème. Alexia contemplait cette chambre à l'allure parfaite, un lit sans plis, des meubles sans un grain de poussière, des livres parfaitement alignés sur les étagères et l'odeur de sa grand-mère. Un parfum musqué, sucré, doux et frais à la fois. Elle hésita encore quelques instants puis elle décida d'insérer la clé, la tourna, puis un déclic se fit entendre dans le long silence planant et le coffre s'ouvrit. Elle écarta délicatement les bijoux de sa grand-mère, et découvrit une enveloppe. Elle prit la lettre et caressa délicatement le papier. Que pouvait-il y avoir ? Il fallait l'ouvrir pour le savoir. Elle écarta doucement les deux papiers qui formaient l'enveloppe et y sortit une lettre et une photo déchirée.


La lettre était imbibée d'une odeur qui lui était vaguement familière, la photo était déchirée par la moitié, une petite fille était assise sur un jeu et portait une robe a fleurs. Alexia approcha la photo un peu plus près de ses yeux. Oui, c'était bien elle. Plusieurs sentiments se bousculaient dans son esprit. Mais celui plus grand que les autres, était la surprise.

Une photo rien de plus banale. Mais Alexia n'avait jamais vu une photo d'elle aussi jeune, les photos où Alexia avait moins de quatre ans n'existaient pas. Brûlées, jetées ou cachées. Jamais elle ne s'était vue petite, elle ne reconnue que la robe. Une robe à fleurs bleu et rose que sa grand-mère aimait tant.

Alexia détenait entre ses mains une partie de son futur. Une photo et une lettre. Une photo déchirée n'a qu'un seul symbole. Il lui faillait maintenant trouver le détenteur de cette autre moitié. Une tâche qui serait dure à réaliser.


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Correctrice : @Misslisou

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