Chapitre 21

42 6 2
                                    

« Le cœur a ses raison que la raison ne connaît point. » (Blaise Pascale ; pensées, XXVIII)


Je reste sans voix. Aucune parole, aucun mot ne peut sortir de ma bouche. J'ai besoin de , du temps pour assimiler tout ça et du temps pour lui pardonner.Sophie est assise sur le canapé, les yeux bouffis et rouges. Je ne ressens aucune émotion à la voir aussi mal.Cela fait-il de moi une mauvaise personne ?


J'éprouve de la colère et de la haine envers cette femme. Seul le temps pourra m'aider.


-Merci, je pense que nous avons besoin de temps pour digérer tout ça, dit Louis d'un ton neutre.


Mon frère raccompagna Sophie, il restait maintenant plus que nous deux. L'ambiance était assez pesante. Je ne savais pas quoi lui dire. Percevant ma gène il s'installa à coté de moi.


-Tu es en couple avec Alex ?


Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de question mais plutôt « Alors c'est deux semaines sans moi ? » ou « Alexia comme tu m'as manqué ! ». Ce que le Louis habituel aurait dit.


-Oui depuis bientôt deux semaines.


L'ambiance gênante se réinstalla. J'ai du mal à comprendre ce qu'il se passe. Cela vient peut être du fait qu'à ce moment même je n'ai pas toute ma tête mais Louis a changé. Deux semaines que je ne les pas vu et il me suffit d'une minute pour voir que mon frère n'est plus mon frère.Je suis perdue dans tous les sens du terme, tout est mélangé rien n'est rangé dans sa case habituelle. Ce qui a pour conséquence un brouillon énorme à l'intérieur de mon cerveau. Chaque pensée divague, ce heurte à une autre, rebondit contre celle-ci, pour faire écho sur les parois de mon cerveau.En rassemblant le minimum de lucidité qu'il me reste je réussi à me lever et a articuler ces seuls mots « Bonne nuit ».En montant l'escalier je sens son regard peser sur moi.


Je réussis avec peine à atteindre mon lit et m'allonger. Au bout de seulement cinq minutes je me sens couler. Je me sens tourner, tomber dans le vide, j'ai comme l'impression de m'enfoncer. Mes pensées tourbillonnent créant un trou noir qui aspire tout mes souvenirs. Je sens la nausée remonter mon œsophage pour ensuite ce bloquer dans ma gorge. J'essaye d'ouvrir les yeux, mais je ne réussis pas à voir l'heure bleutée de mon réveil. Je panique, mes mains viennent toucher mon visage, tout à l'air en place. Mes yeux sont ouvert mais je ne vois rien. La peur s'empare de moi. La transpiration s'empare de mon visage et bientôt de mon corps entier. La chaleur prend place dans mon corps avant que le froid la remplace. Je me sens partir, un faisceau de lumière blanche apparaît et plus rien. Néant.


Je me réveille au son de bruit aiguë, qui en rythme parfait se répète toutes les trois secondes. Lentement j'ouvre mes yeux, ne voyant pour l'instant qu'un halo de lumière blanche. Un mal de tête atroce s'empare de moi au fur et à mesure que ma vision s'habitue. Une odeur acide s'introduit dans mes narines et me fend un haut-le-cœur. Quelqu'un se penche au dessus de moi, me cachant partiellement cette lumière aveuglante.Il me regarde de ces beaux yeux bleus magnifiques. Il est beau, et en l'espace d'un instant je l'ai retrouvé.


-Alexia ? Ça va ?


Je ne peux pas parler, ma langue est pâteuse et le fond de ma gorge me brûle atrocement. Je hoche la tête positivement. Où suis-je ? Mes yeux cherchent un objet, quelque chose de familier. Mais rien, tout est blanc et étrangement silencieux.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant