Chapitre 3- Le fruit défendu

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(Pvd Yuno)

Asta. Asta est dans l'encadrure de ma porte. Asta, dans ma chambre. Dans l'encadrure de la porte. Impossible. Strictement impossible. Et pourtant, je cligne des yeux, et il est toujours là. Que quelqu'un me rassure, ce n'est pas un rêve ? Asta est là, devant moi. J'hallucine.

Pourtant, puisque Klaus l'a emmené jusqu'ici, c'est soit qu'il est réel, soit que c'est un rêve très bien réalisé. Quand donc me suis-je endormi ?

Mais pourquoi est-il là ? Asta, ici, avec ses cheveux pailles, ses habits laissant complètement voir ses abdos plus que bien dessinés, sur lequel je m'empêche mentalement de baver par une bonne grosse baffe mentale, son éternel bandeau et ses lèvres rosées si tentatrices serrées. Sans oublié ses deux superbes émeraudes qui semblent ne regarder que moi.

Je me perds dans ses yeux. Comme à chaque fois que je le vois, toutes mes certitudes et mes espoirs s'envolent et se brisent en milles morceaux. Je pensais autrefois ou plutôt j'espérais que mes sentiments s'atténueraient en ne le voyant que rarement, mais la réalité ne m'a laissé aucun répit; ce minus hante mes pensées, jour et nuit. Asta, Asta, Asta est devant moi.

Ses lèvres si appétissantes s'entrouvrent, et forment des mots si incongrus à mes oreilles. Le son pénètre de force dans mon cerveau, tout mon corps se glace, et mon coeur semble ne plus tenir dans ma cage thoracique.

- Eh, c'est vrai que tu es la personne qui m'aime le plus?

Pardon? Cette situation... Est décidément onirique. Asta ne peut pas juste débarqué dans ma chambre comme ça, et me demander ça. C'est un fantasme, un pur fantasme, et je ne sais même pas pourquoi j'en doute encore. Après tout, ce ne sera pas le premier: il me rend visite toutes les nuits, et je me noie dans son odeur encore et encore, en sachant que je me réveillerais seul le lendemain, et que rien n'était réel. Et quand je le voie pour de vrai, il me regarde avec ses yeux si innocents, et je me déchire de culpabilité. Mais je succombe de nouveau le soir d'après, parce que je ne peut pas lui résister quand il m'embrasse et qu'il me regarde les yeux remplis de désir. Ainsi, mes draps demeurent désespérément froids et mon monde incolore avec lui si loin de moi, sans que je puisse arrêter mon coeur de sombrer.

J'ai envie de l'inviter à s'asseoir sur mes genoux, ou d'aller directement le plaquer contre le mur et de le jeter dans mon lit après l'avoir épuiser de son souffle, mais quelque chose m'empêche de procéder ainsi. Cet instinct, ce sentiment que je suis cette fois dans la réalité. Cet espoir me déchire une fois de plus, mais je m'y tiens pour éviter de foirer tout mes efforts si c'est vrai.

Il faut que je réponde à sa question, car il me scrute encore de ses yeux abyssaux. Des tas de pensées inutiles auxquelles je ne pense jamais d'habitude m'empêchent de respirer correctement quand je croise son regard, si je suis bien coiffé, si je n'ai pas de quelconques tâches sur mes habits, et je me sens si bête. Après tout, ce n'est pas le genre de mec à juger sur ça, mais je ne peux pas m'empêcher d'angoisser.

Focus, Yuno, focus. Il va finir par me trouver bizarre si je reste muet plus longtemps. Du coup, je décide d'éluder la question pour l'instant.

-Tu veux t'assoir? je lui propose en tapotant à coté de moi.

Il sursaute, semble soudainement gêné de ses propos, ferme la porte et s'assit sur mon lit, là où je lui ai indiqué. Il est si proche, j'ai peur qu'il puisse entendre les battements de mon coeur. L'air n'a jamais été si électrique entre nous deux. Finalement, heureusement que nous n'habitons plus à l'église. Je ne sais même plus comment je faisais pour me retenir de lui sauter dessus. Je n'ai jamais été si heureux d'avoir un visage impassible, mon éternelle protection.

Ô mon beau miroir ( Yuno x Asta )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant