Chapitre 6 : Espoir

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Fabienne s'approche de moi et tend une main vers mon visage. Un frisson me parcourt les veines et une rage incontrôlée s'empare de moi. Dans un réflexe quasi impossible dans mon état, je lui saisis le bras et serre de toutes mes forces. Je l'ai stoppée nette. Une lueur d'effroi traverse son regard. Elle a compris. À cet instant précis, elle se rend compte que je sais... et elle panique. Elle se dégage de mon étreinte, recule d'un pas, puis deux et dans un mouvement désordonné elle renverse le plateau et part en courant. J'en reste comme deux ronds de flan... Si je m'attendais à ça ! Moi qui croyais mon heure arrivée... j'avais même commencé à prier... pour le salut de mon âme ou par simple réflexe, allez savoir. J'ai à peine le temps de chercher à comprendre que ma mère fait son entrée.

— Bonjour Mary, j'espère que tu es prête à nous raconter ce qui t'est arrivé. La police sera bientôt là. Elle s'approche tout doucement et son regard se porte sur ma main qui est restée en l'air. Elle m'interroge du regard. Un soulagement se lit dans son regard vert émeraude, mais une expression de douleur se cache derrière.

— Mais qu'est-ce que tu as fait ? Tu peux bouger ? Tu peux me parler ?

Ça y est, elle panique.

J'aimerais tellement pouvoir la rassurer. Si seulement je trouvais une solution.

Une idée me traverse l'esprit. Peut-être que je pourrais écrire. Si j'arrivais à pincer suffisamment fort un crayon, je pourrais sans doute tracer des traits... et à force, des mots... je dois tenter. Je bouge mes doigts pour lui faire comprendre mon intention. J'essaie de mimer le mouvement de quelqu'un qui écrit. Son regard pétille quand elle comprend et sort un stylo de sa poche. Elle cherche des yeux un papier et trouve des serviettes par terre. Celles que Fabienne a fait tomber en partant précipitamment. Elle en ramasse une et me la tend. Elle prend un plateau pour le glisser dessous et maintient le stylo dans ma main pour m'aider à noter ce que voudrait lui dire. Je ne me sens pas la force de tout inscrire à ce moment. Tout se bouscule dans ma tête... il y a tant à dire ! Se rendant compte de mon hésitation, elle se décide à me poser des questions simples.

— Est-ce que tu sais où tu es ?

Un trait ou plutôt un tremblement lui répond. C'est un oui. Je griffonne un "oui".

— Est-ce que tu sais pourquoi tu es là, à l'hôpital ?

Je n'ai pas le temps de noter quoi que ce soit... des larmes coulent abondamment. Elle a compris... et s'arrête pour me prendre dans ses bras en me déposant un baiser sur le front. Maman me dit qu'elle m'aime et qu'elle est désolée de ce qui m'arrive. Je l'encercle à mon tour et pousse un soupir d'aise. Je me sens en sécurité dans ses bras.

Into The Darkness (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant