'CAUSE I'M THE DEVIL
WHO' S SEARCHING FOR REDEMPTIONABRAXAS MALFOY paraissait aller mieux. Après l'étrange matinée du début du mois, il n'avait pas lâché un autre mot sur ce qui l'avait tant perturbé. Il paraissait même aller bien, et le fait qu'elle ne se serait rendue compte de rien si elle n'avait pas été là mortifiait Rose.
— Tu devrais y aller. Je m'occuperai de la fermeture, déclara le blond lorsque son amie passa près du bar, entre deux services.
— Tu rigoles ? On est plein. Tu y vas, et je fermerai quand il n'y aura plus personne.
L'auberge était pleine à craquer. Il était rare qu'il y ait autant de client en soirée, et Rose n'avait aucune envie de fermer boutique avant d'avoir tirer autant de gallions qu'elle pouvait des sorciers qui se trouvaient là. En observant la file qui se pressait encore dehors, elle adressa un clin d'œil au blond.
— Va donc te préparer, blondie, je te rejoindrais quand j'ai fini.
— Tu me laisse affronter seul cette épreuve ? rétorqua-t-il en la suivant alors qu'elle se faufilait entre les tables.
— C'est ta fête, idiot.
— Non, c'est celle de mes parents.
— Tu as vingt-quatre ans Abraxas, tu n'es plus un gosse, affirma-t-elle en déposant avec vigueur deux verres à une table, faisant à peine cligner des yeux les deux hommes assis.
— T'étais sensée être ma cavalière.
Elle se retourna vers lui, les mains sur les hanches :
— Abraxas. Quand est-ce que tu respecteras ta femme, bon sang !
— Elle sera occupée avec Lucius.
— Et je suis occupée avec mon bar. Que tu es sensé tenir actuellement d'ailleurs.
— Très bien. Je n'y vais pas. Je reste avec toi jusqu'à la fin du service, et on ira ensemble après.
— Tu es insupportable, marmonna Rose en dénouant son tablier, qu'elle posa sur le comptoir. Tu as un quart d'heure pour virer tout le monde, je te rejoins dans vingt minutes.
Abraxas la gratifia d'un sourire malicieux, et il s'empressa de commencer à ranger le bar.
Rose grimpa les marches qui menait à son petit appartement, au dessus de la taverne. Le brouhaha de la salle y était étouffée, et elle se surprit à respirer plus librement, loin de là puanteur des cigarettes, des relents d'alcool et de la chaleur moite de la pièce.
Elle se dépêcha de retirer sa chemise que la sueur faisait coller à son dos et sa jupe puis se précipita dans son bain.
Rose ne l'aurait pas avoué à Abraxas, mais elle était très contente de l'accompagner. Elle passait ses journées à servir à l'auberge, et ses fréquentations se limitaient, à part ses clients, à Abraxas et occasionnellement Elizabeth, sur qui elle tombait dans des circonstances toujours plus embêtantes. Cette soirée ne ferait sûrement pas exception, mais l'idée de s'apprêter pour autre chose que ses ivrognes de client la rendait toute heureuse.
Lorsqu'elle sortit de sa baignoire, elle glissa dans sa robe de chambre et se maquilla en vitesse, soulignant ses yeux bruns d'un trait de crayon noir. Elle farfouilla son armoire à la recherche de la robe qu'Abraxas lui avait offert quelques mois plus tôt.
Il s'agissait d'une longue robe rouge, au décolleté que bien d'autres sorcières auraient jugé outrageant. Elle lui allait comme un gant, et Rose se réjouissait déjà des regards indignés qu'elle allait attirer toute la soirée.
— Tu es prête ?
Abraxas l'avait rejointe. Il portait un magnifique costume, et la jalousie pinça le cœur de la jeune femme en pensant qu'il avait déjà une femme qui l'attendait chez lui. Abraxas était d'une beauté froide, inaccessible, le regard trop sombre et la peau trop pâle. Et pourtant, lorsqu'il souriait, lorsqu'il lui souriait, et que ses joues se creusaient de fossettes, il lui semblait que le monde devenait un peu plus clair.
Rose hocha la tête :
— Tu peux boucler mes cheveux ?
— Tu as une baguette aussi, je te rappelle.
Elle s'approcha de lui, prenant ses deux mains dans les siennes et battant des cils, elle rigola :
— Mais tu le fais tellement mieux que moi.
Abraxas lui boucla les cheveux d'un coup de baguette.
— Tu es splendide, murmura-t-il en entourant autour de son doigt une des mèches maintenant ondulées de la jeune femme.
— Tu t'es regardé, Blondie ? Elizabeth est une chanceuse, rétorqua-t-elle en réajustant le col de sa veste.
Il grimaça, et Rose se détacha de lui pour aller chercher son sac à main.
— Qui est-ce que tu m'as trouvé comme cavalier, alors ?
— Moi, évidemment. Abraxas observa l'air dubitatif de son amie et se corrigea : Eliot Rosier.
— C'est pas celui qui m'avait traitée de salope au dernier bal ?
— Tu lui avais balancé ton verre de vin au visage.
— Et il avait visiblement un problème pour détacher son regard de mes seins.
Abraxas leva ses mains en signe de paix.
— Je suis sûr que tout vas bien se passer. Il était beaucoup trop saoul pour se souvenir de quoique ce soit.
— Crois-moi, il doit se souvenir de mon décolleté vu le temps qu'il a passé à le fixer, grogna-t-elle en ré-appliquant son rouge-à-lèvres.
Abraxas pouffa, et il prit la main de la jeune femme pour transplaner.
Les deux amis atterrirent devant la grande grille qui délimitait l'entrée de l'immense domaine des Malfoy. Il ouvrit le portail d'un mouvement de baguette, et ils se dirigèrent vers l'austère bâtisse.
Rose n'avait que rarement visité le manoir des Malfoy. C'était une demeure sombre, à l'atmosphère presque cauchemardesque, et pourtant, Rose la trouvait d'une beauté incomparable. Elle aurait rêvé d'une bâtisse pareille, et l'indifférence d'Abraxas face à sa chance la rendait folle.
Quelques personnes discutaient sur le perron, et elle reconnu rapidement Rosier, qui sirotait déjà un verre de whisky pur feu. Il n'était pas désagréable à regarder, mais son caractère exécrable rendait sa compagnie intenable.
— J'espère qu'il y a beaucoup à boire, blondie.
Abraxas pouffa, et il tendit son bras à la jeune femme.
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ROSE - (Tom Riddle)
Fanfiction" - Quand tu me regardes comme ça, Rose, à quoi d'autre tu t'attends ? Il l'entendit soupirer son nom contre son cou. Et il ne pu s'empêcher de penser que le nom de son moldu de père n'avait jamais été si délicieux qu'entre ses lèvres." - tomriddle...