Feu De Camp

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Point de vue Seth.

Je vis enfin les deux hommes de ma vie revenir des bois, la mine toute ébouriffée, mais surtout une forte odeur de sexe sur chacun d'entre eux, je pouvais le sentir. Mes yeux se voilèrent légèrement, j'avais du mal à l'admettre, mais je devais me rendre à l'évidence, mon côté incube ne cessait de se dévélopper, je devenais extrêmement sensible à tout ce qui était en rapport avec le sexe. Comme en ce moment, l'énergie qu'ils dégageait était un peu faible, preuve qu'ils n'étaient pas allés jusqu'au bout, mais elle était suffisante pour me faire réagir, s'infiltrant sous mes pores, me montant à la tête.

Enfin ils atteignèrent mon niveau, je vis le sourire satisfait sur les lèvres de Klaus et le visage rougi de Dimitri, je pouvais grandement imaginer ce qui s'était passé dans cette forêt. Je ne posai aucune question, après tout, ils avaient le droit de passer un peu de temps ensemble tous les deux au lieu de tout le temps s'en faire pour moi. Je leur tournai le dos, me dirigeai vers le salon et je m'assis sur le canapé , prenant une grande inspiration. Dimitri vint s'asseoir à côté de moi, me prenant la main, tandis que Klaus s'adossait sur le mur de la cheminée, la mine grave, tous les deux me fixaient.

- Tu as pris ta décision ? Demanda Dimitri.

- Ha... Soupirai-je, oui. J'irai ce soir les voir. Et j'aimerais que vous veniez avec moi.

- Tu sais bien que oui, répondit Klaus, on ne te permettra pas d'y aller tout seul.

- Tu en as parlé à tes tantes ? Demanda Dimitri.

- Et comment ? Je ne peux même pas essayer d'aborder le sujet sans sentir ma gorge s'obstruée.

- Cette fichue magie.

Un silence pesant se fit, chacun perdu dans ses pensées.

- Comment vas-tu lui donner ta réponse ? Demanda Dimitri, brisant le silence.

- Il y a son mail sur le site de l'établissement. J'ai déjà répondu.

- Et donc ?

- J'ai son adresse, enfin leur adresse. Ils sont dans un chalet à l'autre bout de la ville, un peu dans les bois.

- Tu m'étonnes, grogna Klaus, ils ne peuvent pas louer un duplex au centre ville.

Dimitri et moi éclatâmes de rire, l'atmosphère se détendant d'un coup. Le soleil dehors se couchait déjà, nous nous levâmes tous les trois, nous dirigeant vers la voiture de Dimitri, Klaus prit le volant, rentrant l'adresse dans le GPS. Le trajet se fit en silence, plus l'on se rapprochait de l'endroit, plus la tension dans le véhicule se fit forte. Mes doigts se crispaient sur mon jean, j'avais conscience que je mettais peut-être mes compagnons en danger, après tout je n'étais pas sûr de si leurs intentions envers nous étaient bonnes ou pas, je me sentais responsable de tous problèmes qui pourraient survenir. Notre voyage dura une trentaine de minutes, puis enfin, nous entrâmes dans leur territoire, empruntant une piste qui menait dans les bois, et pendant cinq minutes supplémentaires de rouge, jusqu'à se trouver devant une grande maison en bois, très moderne en plus. Devant la maison se trouvait monsieur Khan, il avait l'air de nous attendre, son visage affichait un sourire, comme s'il était heureux de nous voir. Il fut le premier à faire un pas, pendant nous ouvrions les portières du véhicule.

- Bienvenu mes chers amis, bienvenue ! Dit-il. Nous sommes heureux de vous recevoir chez nous. Venez suivez moi, le clan est si heureux de vous recevoir.

Ils suivirent leur professeur, ne remarquant pas la lueur dans les yeux de celui-ci. Ce dernier leur fit visiter la maison, il y avait un grand salon, une grande salle à manger, une salle de bains à l'italienne, mais surtout il n'y avait personne.

- Il n'y a personne ? Demandai je.

- Ah si, nous en avons déjà croisé cinq, mais ils sont timides et se cachent.

- C'est impossible, dit Klaus, je n'ai senti personne, rien du tout.

- Mon cher si on veut se cacher personne ne peut nous trouver,  puis il se tourna vers moi, tu pourrais le faire toi aussi, enfin si tu nous laisse t'apprendre. Tu es encore jeune, tu as besoin de tes semblables pour t'épanouir.

- Je vis déjà avec mes semblables.

- Des sorcières...

- Ma famille.

-... Bien. Le reste du clan nous attend dehors, il y a un rassemblement aujourd'hui, notre chef a tenu à vous accueillir lui même. C'est signe de bonne augure, d'habitude il ne sort jamais de son repos, mais tu es special Seth.

-...

Il nous fit passer par une porte en bois, elle donnait sur les bois, de loin, la lueur d'un feu pouvait être vue. Nous prîmes la petite piste, le trajet dura encore cinq minutes, plus on se rapprochait, plus la lumière était visible, et nous pouvions entendre des rires et des chants. Enfin, en passant un gros bosquet, je les vis. Au moins une trentaine, non plus, tous blonds comme moi, certains grands, d'autres petits, mais leur point commun était qu'ils étaient tous magnifiques. Il m'était difficile de définir lesquels étaient des femmes et d'autres les hommes, cette notion semblait être abstraite dans la mesure où, tout comme moi, ils avaient un corps androgyne. Ils tenaient tous autour d'un immense feu de joie, et eux aussi nous fixaient, je vis de la curiosité dans leur regard, certains membres s'approchèrent légèrement, puis cessèrent leurs mouvements lorsque Klaus se mis à grogner.

Mais soudain, ils tournèrent tous leur tête vers un arbre immense, et se mirent tous à genoux, tête contre le sol. Je levai aussi la tête vers cet arbre, mais je ne vis rien, je me tournai vers mes compagnons, mais ils secouèrent leurs têtes, signe qu'eux aussi ne voyaient rien. Je vis monsieur Khan s'avancer devant nous, tenant une couverture qu'aucun d'entre nous ne remarquâmes, lui aussi avait la tête baissée même s'il se tenait debout.

- Bienvenue Vôtre majesté, dit-il.

Puis une silhouette majestueuse sauta de l'arbre, me prenant par surprise. Cette personne était totalement nue, pas plus grande que moi, ses longs cheveux platine, sa peau laiteuse, sa poitrine petite, mais légèrement enflée, ses cornes sur son crâne, son ventre bombé, signe d'une grossesse, son sexe étrangement masculin, et ses ailes dans son dos, d'une couleur rouge aux extrémités. Mais malgré toutes ces choses étranges, malgré sa grossesse apparante tout en voyant qu'il était un homme, et malgré ses ailes, de toutes ces choses, ce qui me surprit le plus était son visage, ou plutôt le mien. Ce type et moi même nous ressemblions comme  deux gouttes d'eau. Je vis son visage, enfin mon visage, faire un grand sourire, exposant deux minuscules canines extrêmement aiguisées et une langue totalement noire.

- Alors c'est toi, dit-il, d'une voix légèrement aiguë, bienvenue à toi cher neveu. J'étais vraiment impatient de te rencontrer. Tu es le portrait craché de ton père.

Ah, oui ? J'aurais plutôt dit que j'étais le sien.

black venum IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant