L'enquête se poursuit

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Point de vue Seth.

Kyla et Klaus revinrent à l'aube, Dimitri et moi les attendions sur le porche de la maison de ma tante, blottis l'un contre l'autre car il faisait froid. Dimitri fut le premier à les apercevoir, sa vue était meilleure que la mienne, après tout mon fort se situait dans la sorcellerie et au vue de mes exploits de ce soir, je n'étais pas encore au top niveau efficacité. Je me levai avec deux couvertures dans la main, je savais que les deux loups garou seraient nu, et même si leur métabolisme leur empêchait d'attraper froid, je ne voulait pas que Klaus se promène nouille à l'air devant mes tantes. Je m'approchai timidement de Klaus, ayant peur de sa réaction, mais il fit juste semblant de me voir et passa à côté de moi sans m'adresser la parole, je le vis du coin de l'œil faire la bise à Dimitri et lui chuchoter quelque chose à l'oreille avant de partir en direction des bois. Mon cœur se sentit vide, j'étais préparer à sa colère mais je n'avais pas anticipé le fait qu'il pourrait réagir de cette manière, m'ignorant totalement comme si je n'était que du vent devant lui.

- Tu ne sais pas n'est-ce pas ? demanda Kyla à côté de moi.

- Quoi ? que je suis le pire des salops.

- Nos loups, répondit Kyla. Se sont plus que des alter égo, ils font partie intégrante de nous mais en même temps ils ont leur propre identité. Ce sont des esprits libres qui n'ont aucun maître, et toi tu... ta magie brise sa liberté, tu l'emprisonne et en fait en pantin, et Klaus doit entendre et sentir l'esprit de son loup agoniser sans rien pouvoir faire pour l'aider.

- Je ne savais pas... je n'avais pas le choix.

- Je sais, dit Kyla en adoucissant sa voix, et il le sait aussi, c'était soit ça, soit on déchiquetait tous les deux. Il se calmera, enfin, j'espère.

Kyla posa une main réconfortante sur mon épaule avant de s'en aller en suivant le chemin emprunté par son frère, je la regardai partir en me posant tout un tas de questions : « était-ce vrai que je n'avais pas le choix ? », « y avait-il une meilleure solution ? », « ai-je choisi la facilité ? », « vais-je le perdre ? ». Tout cela me donnait mal à la tête et l'incertitude me donnait des crampes à l'estomac, mais une chose était certaine, me faire pardonner n'allait pas être facile.

- Tu devrais te reposer, dit Dimitri, nous avons cours demain.

- Nous sommes des créatures surnaturelles aux pouvoirs illimités, avons-nous vraiment besoin d'aller au lycée et de trouver un job ?

- Les factures ne se payent pas toutes seules, si tu ne travailles pas tu finiras première sorcière SDF de l'histoire. Même tes tantes travaillent.

- Je sais, soupirai-je, trouve toi un bon boulot Dimitri, je veux m'occuper du ménage et être un homme au foyer.

- D'accord, je vais m'occuper de tout, promit-il en rigolant. Rentrons, j'ai besoin d'hémoglobine.

- Et moi d'énergie, allons nous sustenter.

Dimitri et moi avons passé le reste de la nuit dans les bras l'un de l'autre, nous avions besoin d'un maximum d'énergie pour nous remettre de notre aventure. Klaus n'était pas rentré et il n'était pas là non plus lorsque nous nous sommes levé ce matin, c'était la première fois que nous étions aussi éloignés les uns des autres depuis des mois. Je regardai la neige épaisse qui tombait de la fenêtre de la salle de bain, noël approchait à grands pas et la célébration de cette année a de grandes chances de ne pas se faire dans notre famille très mixte. Lorsque j'eus fini de me brosser les dents et de m'habiller, je descendis les marches du salon pour me rendre dans la cuisine, j'y trouvai Dimitri et Bella en pleine confection de pancakes et Marie-Anne qui lisait son vieux grimoire.

- Bonjour, dis-je heureux de voir que mes tantes allaient bien.

- Toi ! cria Bella en envoyé voler une louche par magie droit sur mon front. Je viens d'apprendre ce que vous avez fait soir, vous êtes totalement inconscients ma parole !

- Aie !

- Par pitié, pas avant le café, rogna Marie-Anne.

- Désolé tante Bella, suppliai-je, on avait pas d'autres choix.

- Tu veux dire à par faire appel à nous ?

- Je...

- Tut ! pas plus ! me coupa t'elle, pour la peine tu es de corvée vaisselle pendant trois semaines.

- D'accord !

- Cinq semaines vu que tu le prends si bien.

- ...

Je me servis un bol de lait qui était stocké dans le frigo, du lait de chèvre noire que mes tantes apprécient énormément. Dimitri vint vers moi et m'embrassa sur le front, sa faible température corporelle me rappela la nuit que l'on avait passé ensemble, elle était rempli de tendresse et d'amour, comme s'il avait essayé par tous les moyens de me faire oublié l'absence du loup-garou. Je m'apprêtai à lui quelque chose lorsque la sonnerie de la porte d'entrée se fit entendre et, pensant que c'était Klaus qui revenait enfin, je fonçai vers cette dernière et l'ouvris en grand. Mais au lieu de mon beau loup garou comme je m'y attendais, un homme d'âge moyen se tenait devant la porte et derrière lui, une jeune femme blonde qui se tenait bras croisés, ses yeux scrutant la maison à travers la porte. Je savais qui ils étaient, c'étaient les deux policiers qui m'avaient interrogé quelques semaines auparavant sur la mort de Ken, normalement j'avais répondu à toutes leurs questions et je n'avais rien à voir avec cette affaire, donc une question se posait : pourquoi étaient-ils là ? d'ailleurs pourquoi le sort d'alerte n'a pas marché lorsqu'ils ont mis les pieds sur la propriété ?

- Bonjour Seth, dit le policier, je suis Victor Bernstein, et voici ma coéquipière Sandy tu te souviens de nous ?

- Bonjour, je peux savoir pourquoi vous êtes ici ? demandai-je.

- On peut entrer ? il fait très froid ce matin.

Je me décalai pour leur permettre de rentrer dans la maison puis refermai la porte derrière nous, Victor et Sandy firent semblant d'apprécier la vieille déco hippie de ma tante alors que leurs regards acérés cherchaient je ne sais quoi. Des pas se firent entendre et Dimitri fit son apparition, ses sourcils étaient froncés alors qu'il se dirigeait vers moi ou en regardant les policiers.

- Dimitri Andreï c'est ça ? demanda Sandy, nous avons appris de vos parents que vous vous êtes émancipé pour vivre avec votre petit ami, c'est bien ça ?

- Vous avez parlé à mes parents ? pourquoi ?

- Pour l'enquête bien sûr, répondit Sandy.

- Je vous demandes quel est le rapport entre ma famille et votre enquête à la con !

- Lorsque nous enquêtons sur des crimes aussi étranges nous devons suivre toutes les pistes, reprit Victor, son regard fixé sur moi.

- Je peux savoir sur quoi vous enquêtez inspecteurs ?

Tante Isabella et tante Marie-Anne firent aussi leur apparition dans le salon, l'une d'entre elle avait un plateau avec une énorme assiette de pancakes et une bouteille de sirop d'érable, et l'autre avait un plateau avec six tasses de thé fumantes, les deux se dirigèrent vers la salle à manger.

- Nous allions prendre le petit déjeuner, et si vous vous joigniez à nous ? demanda Marie-Anne.

- Nous sommes en services madame, nous ... répondit Sandy.

- ... mais nous serions ravis de vous accompagner, coupa Victor, s'attirant le regard courroucé de sa collègue.

- Bien, Seth, Dimitri, allez prendre des assiettes et couverts ppur tout le monde s'il vous plait.

- Avec plaisir ! grogna Dimitri.

black venum IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant