𝗟𝗼𝘃𝗲𝗹𝘆 𝗝𝘂𝗻𝗲 || 𝗳𝗿𝗲𝗱 𝘄𝗲𝗮𝘀𝗹𝗲𝘆 - 𝘁.𝟭

Chapitre 06

La Grande Salle était plongée dans un silence presque irréel, comme suspendue dans le temps. La lumière vacillante des milliers de bougies flottant au-dessus des tables se mêlait aux couleurs chatoyantes des bannières suspendues dans les airs, représentant chacune des quatre maisons de Poudlard. Les étudiants de première année, nerveux et impatients, se tenaient devant l'estrade, un groupe serré de jeunes âmes dont les vies allaient bientôt prendre un tournant décisif.

Les jumeaux Weasley, Fred et George, étaient plongés dans une observation intense du plafond. Leurs yeux brillaient de curiosité, fascinés par la danse lumineuse des bougies suspendues, qui semblaient se mouvoir comme par magie, rendant l'atmosphère encore plus irréelle. June, quant à elle, se tenait tranquillement à leurs côtés, son regard plus tourné vers les élèves qui les entouraient, scrutant discrètement les visages, notant chaque sourire nerveux ou chaque expression d'appréhension. Le brouhaha habituel de la salle s'était soudainement apaisé, remplacé par des murmures discrets.

Elle tendit l'oreille, et à quelques pas d'elle, elle entendit les voix de deux filles qui discutaient avec animation. L'une d'elles, plus petite, parlait d'un ton bruyant, et June, par pure curiosité, se pencha légèrement en avant pour écouter.

"Après, je m'en fiche dans laquelle je me retrouve, je ne veux juste pas être à Poufsouffle ou à Serpentard. Ma mère m'a toujours dit qu'il n'y avait pas pire comme maison. Soit tu es un bouffon, soit tu es la brute. Je préfère encore être à Serdaigle-"

June haussait légèrement les sourcils, choquée par de telles paroles. Impulsive, elle se tourna vers les deux jeunes filles, son regard devenant aussi acéré qu'un éclat de glace.

"Poufsouffle est une maison formidable," coupa-t-elle d'une voix calme, mais ferme. "Norbert Dragonneau était à Poufsouffle, et c'est un excellent sorcier. Et Nymphadora Tonks, elle aussi. C'est une Poufsouffle, et elle est plus que formidable".

Les deux filles la fixèrent un instant, et la plus petite des deux sembla légèrement déstabilisée par l'intervention de June. Elle fronça les sourcils, visiblement agacée, puis détourna la tête, murmurant une remarque à sa compagne. June, quant à elle, secoua la tête intérieurement, irritée par la superficialité de leur jugement.

"Qu'elle s'occupe de ses affaires, celle-là" souffla la petite fille.

"Les gens sont parfois vraiment idiots" murmura June pour elle-même, frustrée par ce jugement hâtif.

Fred, qui avait suivi la scène du coin de l'œil, haussait les épaules, l'air désinvolte. "Tu sais, ça ne vaut même pas la peine de s'en préoccuper".

"Tu as raison," répondit June, même si elle sentait toujours une pointe de dégoût à l'idée que quelqu'un puisse penser aussi mal de maisons aussi honorables. "Mais je trouve ça un peu cruel, quand même".

Les trois amis se retrouvaient là, dans un espace suspendu entre l'innocence de l'enfance et la réalité d'un monde magique complexe. Fred et George, comme toujours, étaient détendus, presque insouciants. Après des heures passées ensemble dans le Poudlard Express, June avait déjà appris à apprécier leur sens de l'humour et leur camaraderie. Ils avaient des rêves, des ambitions, et même si leur esprit espiègle les rendait parfois imprévisibles, elle sentait qu'elle avait trouvé une place parmi eux.

"Moi, j'adorerais être à Poufsouffle," dit George avec un sourire en coin, ses yeux rivés sur la scène. "C'est une maison pleine de gens bien. Ils sont loyaux, courageux à leur manière, et ils ont de grandes valeurs".

Fred souffla un peu sarcastique : "Oui, enfin, Gryffondor reste la meilleure maison, non ?"

Les conversations continuaient autour d'eux, l'ambiance se tendait alors que l'appel des noms s'apprêtait à commencer. Tout le monde attendait avec une excitation palpable. June, quant à elle, sentait une petite boule dans son estomac. Elle savait dans son cœur que sa place était à Gryffondor, mais l'incertitude de la Répartition par le Choixpeau enflait ses appréhensions. Un éclat d'adrénaline la traversa. Et si le Choixpeau hésitait ? Et si quelque chose en elle ne correspondait pas exactement à ce qu'il recherchait pour sa maison ?