𝗟𝗼𝘃𝗲𝗹𝘆 𝗝𝘂𝗻𝗲 || 𝗳𝗿𝗲𝗱 𝘄𝗲𝗮𝘀𝗹𝗲𝘆 - 𝘁.𝟭

Chapitre 22

Ce matin-là, la Grande Salle de Poudlard bourdonnait d'excitation. L'atmosphère était chargée d'une énergie palpable, comme un orage prêt à éclater. Le premier match de Quidditch de l'année avait toujours ce goût particulier, celui d'une nouvelle saison, d'espoirs enflés, de stratégies qui allaient se dessiner. C'était le match où tout se jouait, où l'avenir de la saison commençait à se dessiner, et les équipes le savaient bien. Ce premier affrontement n'était pas qu'une simple rencontre ; il était le théâtre de premières impressions, de découvertes et de détermination. Une occasion en or pour chaque équipe de se positionner, d'observer, et de prendre de l'avance sur les adversaires.

June dévalait les escaliers du hall avec une énergie nerveuse, son cœur battant en cadence avec la frénésie qui l'envahissait. Elle serrait la lettre d'encouragement, froissée dans sa main, comme un talisman. Elle était impatiente, presque électrique, de fouler le terrain. Elle adorait voler, sentir la liberté du vent dans ses cheveux, l'adrénaline montait à chaque virage serré, chaque tir au but. Et, bien sûr, elle adorait l'attention, cette sensation d'être au centre de tous les regards.

Elle retrouva rapidement Tonks dans le hall d'entrée, qui lui tendait un paquet emballé avec soin, une touche de réconfort avant le début du match. 

"Toasts et petits pains pour ton premier match. Tu sais que tu es en retard ? Charlie va te tuer" lança Tonks avec un sourire malicieux.

June croqua dans un toast avec un air de défi. "Tu veux que je t'invente une histoire ou que je te dise la vérité ?"

Tonks haussait un sourcil, le sourire toujours présent. "À ton avis".

"Le problème, c'est que je n'ai pas d'imagination", répondit June, un sourire en coin. "Théo ne nous a rien laissé. Je n'ai aucune idée de comment il a pu hériter de cette imagination. De Neville, peut-être".

Tonks éclata de rire. "Del' a aussi une imagination débordante. Ça me dépasse parfois".

June grogna en remontant sa capuche sur sa tête, résignée. "Ils m'énervent tellement. Pourquoi je n'ai pas les cheveux de ma mère ? Ce serait tellement plus simple".

Tonks lui tapa affectueusement l'arrière de la tête. "Ne dis pas ça. Tes cheveux sont magnifiques".

"Je dis ce que je veux", marmonna June en resserrant sa prise sur la sangle de son sac. "Toi, tu peux changer d'apparence dès que tu en as envie. Pas moi".

Tonks savait bien qu'il était inutile de discuter avec June quand elle était dans cet état. 

"Bon, je serai dans les gradins, à user ma voix. Bonne chance, ma jolie. Défonce le cul de ces serpents" lui lança-t-elle en posant un baiser sur le front de June.

"Je n'y manquerai pas" répondit June en rigolant, regardant Tonks s'éloigner en direction des escaliers.

Elle se dirigea vers l'entrée du terrain, un toast en bouche, sentant la pluie qui battait contre son visage. Elle n'avait pas pris un pull assez chaud ce matin. Elle avait passé la nuit à peaufiner sa potion de sommeil, obsédée par sa couleur, et maintenant, la brume de fatigue qui l'envahissait l'incommodait. Elle aurait voulu pouvoir se concentrer pleinement sur le match, mais la pluie, le froid, et l'inquiétude la rendaient plus nerveuse qu'elle ne l'aurait voulu.

"Potter !" La voix grave de Rogue la fit sursauter.

Elle se retourna lentement, une lourde vague d'agacement la traversant. Quand elle aperçut Rogue, sa mâchoire se contracta. Elle tourna les talons, décidée à ne pas perdre son temps.

"Potter ! Ne me tournez pas le dos quand je vous parle," vociféra Rogue, la rattrapant d'un pas rapide. Il saisit son bras d'une poigne brutale, arrachant son toast de ses mains et l'écrasant sous son talon. "Et arrêtez de manger pour une fois".