𝗟𝗼𝘃𝗲𝗹𝘆 𝗝𝘂𝗻𝗲 || 𝗳𝗿𝗲𝗱 𝘄. 𝘁.𝟭

Chapitre 12

"June ? Je peux te parler ?" l'interpella George.

Elle leva les yeux de son manuel en lui souriant.

"Bien sûr, quelque chose ne va pas ?"

Il vérifia que la salle commune des Gryffondors était bien vide avant de s'asseoir. June attendit qu'il parle mais il avait la tête baissée vers le sol. Il semblait mal à l'aise.

"George ?" dit-elle doucement.

"Ça peut paraître stupide, mais est-ce que tu fais des cauchemars ?" demanda-t-il après une pause.

Surprise par la question, elle fronça les sourcils.

"Des cauchemars ?"

"Oui".

Elle ferma son manuel de métamorphose.

"Tu en as fait un récemment ?" lui demanda-t-elle en retour, ne comprenant pas vraiment où il voulait en venir.

"On peut dire ça," répondit-il. "Mais c'est la première fois depuis longtemps que ça m'arrive, j'en fais presque jamais de base".

"Ils ne préviennent pas," dit June. "Ils peuvent être effrayants, mais il faut passer outre. Ce n'est pas la vraie vie".

"C'est juste que-" Il fit une nouvelle pause. "Fred ne fait jamais de trucs comme ça, il a toujours des super rêves. Je me suis dit que vu que t'étais une fille, peut-être que tu comprendrais mieux".

Elle fronça de nouveau les sourcils.

"C'est quoi le rapport ?"

"Les filles parlent plus de leurs sentiment et tout, les mecs, pas du tout. Je sais pas c'est peut-être stupide hein, mais je me sentais plus en sécurité pour en parler avec toi" répondit George.

"Tu sais, il m'arrive aussi d'en faire. Ce n'est pas parce que nous ne sommes plus des bébés qu'on est libéré. Ils peuvent arriver à n'importe quel âge," affirma June. "Parfois, mes parents font des cauchemars. Ils revoient encore la guerre".

"Ça t'arrive de repenser à la guerre ?" demanda-t-il. "Parce que les journaux disent que tu l'as vécu différemment des autres enfants, toi, tu étais au premier rang".

C'était à son tour de se sentir mal à l'aise. Elle n'aimait pas parler de cette période de sa vie, trop de mauvais souvenirs en émanaient.

"Je ne me souviens pas trop, j'étais jeune. C'était le chaos à cette époque. Il fallait faire attention à tout. Il était dur d'avoir confiance en ses propres amis. Ils étaient tous suspicieux des uns et des autres" expliqua June.

"On a presque eu de la chance, nous. Mes parents ne faisaient pas partis de l'Ordre du Phénix, ils étaient beaucoup moins exposés que les tiens. Par contre, les frères de ma maman étaient très impliqués, mais ça leur a valu leur vie".

"Comment ils s'appelaient ?" demanda-t-elle.

"Gideon et Fabian. Mon deuxième prénom vient de là. Fred aussi. Maman n'a fait que pleuré la première semaine de leur mort, c'était affreux" répondit-il.

"Je suis désolé" dit-elle.

"Ne le sois pas, ce n'est pas de ta faute," indiqua George. "Tu n'es pas responsable de cette guerre".

Elle détourna le regard.

"C'est tout comme".

George ne comprit pas ce qu'elle voulait dire par là.

"June ?" prononça-t-il avec douceur.

Elle pris son manuel de métamorphose et se leva brusquement.

"Désolé, je dois y aller, j'ai rendez-vous avec McGo," déclara-t-elle. "Ça ne va pas durer très longtemps".