Chapitre 5 - Alors, tu dis oui ?

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─ Chicago, donc, dit Andy en s’arrêtant à ma hauteur sur la Triumph qui en jette.

J’aurais dû me douter qu’il était le propriétaire de ce merveilleux engin. Ce mec détonne, il est donc évident que son moyen de transport le soit aussi. D’autant plus qu’il est chaussé des mêmes bottes de moto que ce matin. Et s’il était vêtu d’un simple T-shirt noir me laissant le soin de mesurer combien il est doté de bras musculeux, tout comme j’avais imaginé son torse l’être également au vu du tissu qui le collait comme une seconde peau ce matin, il est désormais recouvert d’un blouson en cuir noir. Je passe l’évidence de la musculature du bas de son corps que dévoile le jean usé qu’il porte en me donnant une petite idée sur la beauté de ses cuisses fuselées.
Andy a tout l’attirail du Bad-boy sexy et beau en diable. Et de ce que j’ai pu entrevoir plus tôt, il a l’air d’être sympathique et de ne porter aucun jugement sur autrui. Ce qui est plutôt admirable. Ce magnifique brun a ce charme ténébreux affichant un superbe teint halé et des yeux incroyables, uniques, dont la couleur de l’iris se trouve entre un marron noisette très clair tenant plus de la couleur ambrée d’un whisky et subtilement mélangée à un vert d’eau. Incroyablement fabuleux et déstabilisants.
L’homme qui se tient devant moi est un savant mélange entre Mariano di Vaio et Alessandro Dellisola avec la stature de Jason Momoa. Et, par-dessus tout, il conduit une Triumph T100 Scrambler. Ce mec est juste un mythe. Un mythe avec lequel je me suis conduite comme une imbécile. Réflexe dès que mon détecteur de méchants garçons se met en action. Un petit réglage est à prévoir à l’avenir si je ne veux pas finir vieille fille.

─ Ouais, Chicago, confirmé-je en fourrant mes mains dans les poches avant de mon jean clair élimé et déchiré à quelques endroits.
─ Tu montes ? me propose-t-il en arquant un sourcil et m’offrant une moue irrésistible.
─ Vraiment ? demandé-je.
─ Oui, vraiment, répond-il dans un large sourire. Je n’ai pas l’air de blaguer là.
─ Jusqu’où vas-tu ?
─ Chicago.
─ Non ?
─ Non, à la base je dois me rendre à Cleveland avant de mettre les voiles, m’explique-t-il.
─ Cleveland ? Bah c’est plus proche de Chicago qu’ici.
─ C’est vrai, mais je me propose également pour te mener à bon port.
─ Pourquoi ?
─ Parce que j’ai envie de faire un petit bout de chemin avec toi, Megan, déclare-t-il en m’en bouchant un coin.

Sa phrase à double sens me sidère un instant, car j’ai l’impression qu’elle contient un message codé qui tient plutôt de la deuxième hypothèse que je m’imagine.

─ Ça me va ! m’exclamé-je tout de même.

Je ne suis pas en voie à faire la fine bouche devant pareille proposition.

─ Parfait. Environ cent-trente miles nous attendent. À Cleveland, je m’arrête chez ma sœur et je suis sûr qu’elle aura assez de place pour t’héberger pour la nuit. Acceptes-tu l’offre ?
─ Elle est tentante, mais je n’ai pas envie de m’imposer.
─ Je t’assure que ça ne la dérangera pas.
─ Dans ce cas, j’accepte.
─ Allez, viens, m’invite-t-il.

Je récupère son casque qu’il me tend et tandis que je le pose sur ma tête, il se rend compte que je ne sais pas comment l’attacher. Dans un regard soudainement sondeur et scintillant, il porte ses mains si proches de mon visage en attrapant les attaches que je suis capable de sentir leur chaleur se répercuter sur ma peau.
Lorsque le clic résonne indiquant que le casque est bien attaché, il se penche et décroche les cale-pieds arrière sur chaque côté puis me présente sa main. Je jette un coup d’œil à sa moto et dans un sourire je pose ma main dans la sienne tandis qu’il m’aide à m’installer.

─ T’es bien positionnée ? s’enquit-il.
─ C’est parfait, réponds-je euphorique.

Mon ton exalté lui arrache un petit rire et il s’engage enfin à travers la circulation avec aise, après avoir jeté un regard sur la voie, tandis que les vibrations de cette machine sublime se propagent sous moi en me provocant un frisson incontrôlable.
J’appuie mes mains sur le réservoir devant lui et me retrouve totalement collée contre son dos. Mes narines sont envahies par son parfum musqué et ça me donne une drôle de sensation de me retrouver aussi proche d’un inconnu dans cette situation. Suis-je folle d’avoir accepté ?
J’évite d’analyser la chose durant un temps infini et choisis à la place de prendre une grande goulée d’air saturé de l’odeur grisante d’Andy au guidon de ce monstre de chrome rutilant et suscitant le regard envieux des conducteurs que nous croisons. Et Andy, étant délesté de son casque que je porte à sa place, attire indéniablement celui de nombreuses femmes accompagnées ou non dans leur véhicule. Ce n’est pas un secret, il est un être extrêmement beau et n’a pas l’air d’en surjouer, ce que je trouve notable.

Andy, je dis oui ! (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant