Chapitre 22

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Tapis derrière ce même buisson depuis maintenant plusieurs minutes, Nerwen et Sébastian observaient le Myrn dans un silence presque religieux. Les deux amis ne pouvaient détourner le regard devant cette créature majestueuse qui se dressait devant eux. Cependant, le temps continuait de filer, et le jeune sorcier savait que chaque seconde comptait désormais...

« Comment allons-nous le monter ? » demanda-t-il en chuchotant, l'air nerveux.

« Je ne sais pas trop... Laisse-moi réfléchir. »

« Pardon d'avoir l'air pressé mais... Nous sommes très pressés, en fait ! »

« Je sais bien, du calme. » Nerwen pris une grande bouffée d'air, les yeux toujours rivés sur le Myrn, comme si elle craignait de le perdre de vue d'une seconde à l'autre. « Ne bouge pas de là d'accord ? »

Calmement, l'elfe sorti du buisson. Ses pas dans l'herbe bleutée ne faisaient aucun bruit, comme si elle se déplaçait dans le plus doux des cotons. Malgré cette discrétion, le Myrn, qui était sans doute aux aguets, releva brusquement la tête en direction de la jeune femme. Nerwen s'arrêta de bouger aussitôt, bloquant sa respiration dans sa gorge pendant quelques secondes. Cela paru comme une éternité pour Sébastian, qui observait la scène, plus silencieux qu'un mort.

Constatant que l'humain en face de lui ne lui voulait probablement pas de mal, le Myrn termina se duel de regard avec Nerwen, et repris son repas. La jeune fille souffla longuement, reprenant son souffle, et fit quelques pas en direction de l'animal, son bras devant elle.

« Tu es magnifique... » murmura-t-elle à l'animal tout en continuant de s'approcher. Le Myrn, sentant l'elfe de plus en plus prêt, commença à s'agiter. « Non, non... Doucement, je ne te veux aucun mal. »

Toujours caché derrière son buisson, Sébastian sorti sa baguette, serrant les dents ; juste au cas où, se disait-il...

La main tendue de Nerwen fini finalement par atteindre la créature. Quelle drôle de sensation, pensa alors l'elfe. Elle qui pensait sentir quelque chose de dure, ou peut-être des poils, une fourrure ou quoi que ce soit... se retrouva avec une tout autre impression. C'était comme si un voile de soie d'une douceur imparable était rentré en contact avec sa peau. Un voile transparent, puisqu'elle pouvait voir ses mains, peu importe où elle les posait sur le corps de la créature. C'était incroyable...

« Sébastian... » chuchota-t-elle alors, se souvenant soudainement de l'urgence de la situation. « Approche toi doucement, et range moi cette baguette... » siffla-t-elle entre ses dents. « Le Myrn sent les énergies négatives, tu ne monteras pas sur lui s'il sent que tu es un danger pour lui. »

« Formidable, il va adorer mon chat démoniaque qui m'accompagne alors... »

Peu rassuré, Sébastian s'exécuta malgré tout, et rangea sa baguette avant de s'approcher de Nerwen et de la créature. Il s'approchait le plus lentement possible, ce qui n'empêcha pas le Myrn ne s'agiter un peu, malgré les douces caresses de Nerwen.

« Tu es certaine que... »

« Ne t'en fais pas, continue d'avancer. » le coupa Nerwen.

Sébastian se retrouva alors en face de la créature, se sentant si petit et chétif devant la grandeur de l'animal. Il jeta un regard rapide vers Nerwen comme pour chercher de l'aide de sa part, et la jeune fille pris sa main pour la déposer sur la tête de l'animal. Un frisson parcouru le jeune homme lorsqu'il rentrant en contact avec la « peau » de l'animal.

« Fascinant, n'est-ce pas ? » s'extasia l'elfe, essayant tant bien que mal de garder son calme.

« Incroyable ! » Sébastian s'était apparemment exclamé un peu trop fort, puisque le Myrn poussa un cri qui effrayait tellement le sorcier qu'il en perdit l'équilibre et tomba sur les fesses, sous le rire attendrissant de son amie elfe.

Le Royaume de Vendor - Livre 2 : Quête sur la Mer SombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant