Chapitre 5

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On se regarde quelques instants... Le vent glacial d'octobre fait frissonner la jeune fille, et je sens mes oreilles me picoter. Je me sens donc obligé de dire:

-Tu veux... Que je t'offre un truc à boire?

-Pourquoi faire? me répond elle.

Elle me prend au dépourvu! Je bégaie:

-Ben... Parce que tu m'as aidé... Et parce que c'est ce qu'on fait quand on se retrouve face à une fille... Enfin... J'crois...

-C'est débile, et en plus, je n'ai pas soif.

Ben voila qui est dit!

-Ouais, je sais que c'est débile... De toute façon j'ai pas soif non pl...

-Bon, c'est pas tout ça, mais je me les pèle moi! me coupe-t-elle.

Ah. Ok. Je ne sais plus quoi faire... Vous voyez, quand je dis que je ne sais pas m'en sortir avec les filles!

-Tu veux...

Je ne finis même pas ma phrase, qu'elle se détourne et commence à marcher.

De toute évidence, elle a pas envie qu'on se voit plus longtemps. Je m'apprête donc à m'en aller de mon côté, quand elle se retourne et me fixe en haussant les sourcils, l'air de dire: "Ben qu'est ce que tu fous? Je t'attends!"

Je la suis donc, jusqu'à une voiture. Elle me fait signe de monter du côté passager. C'est une petite C4 grise, pas toute jeune, mais encore en bonne état.

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Le voyage se passe en silence. Elle conduit calmement, sans parler. Je décide de l'imiter. Apparemment, ça lui convient.

Je regarde par la fenêtre, et je me demande où nous sommes. Je ne reconnaîs plus rien. Je ne sais pas où nous allons. Excellent, la prudence, Jonas, excellent! Ce n'est clairement pas dans mes habitudes de me laisser déstabiliser. Ça m'énerve! Ne jamais baisser la garde!

Mon cerveau turbine à toute vitesse, et quand je regarde la jeune fille, elle semble sereine et sans soucis. Elle ne parle toujours pas. Je maintiens donc aussi mon silence.

                          ***********

Nous arrivons finalement devant une petite bâtisse, plus où moins en mauvais état, dans une rue que je ne connais pas. Elle sort de la voiture, et j'en fait autant. Puis elle s'approche de la grosse porte en bois et introduit une clef dans la serrure. Elle monte deux étages d'un escalier, et s'arrête devant ce qui doit être son appartement. De nouveau, elle ouvre la porte, me fais entrer, et referme cette dernière derrière elle. Puis, après avoir verrouillé toutes les serrures, elle se retourne vers moi, me tend sa petite main et me dit:

-Tiffany.

Jusqu'à ce que la vie me tue...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant