Impossible II (Fanfiction Black Butler) **TERMINEE**

40. Sauvetage

J'attends dans ma cellule depuis maintenant quinze minutes. Je le sais parce que j'ai compté à partir du moment où Tallulah a disparu, histoire de ne pas perdre le fil. Au bout de ce quart d'heure, j'entends des pas dans le couloir et une ombre se dresse sur le mur. Pensant que c'est Tallie qui revient enfin à la rescousse, je me lève dans un élan de désespoir et m'agrippe aux barreaux. Cependant, l'ombre approchant est beaucoup plus grande que celle de la petite Shinigami. Hansen a-t-il oublié quelque chose ? Veut-il encore me narguer ? A moins que ce ne soit Louise qui reviennent pour me cracher sa haine au visage.
A mon immense surprise, c'est Ismérie qui apparaît sous mes yeux éberlués, l'air grave. En me reconnaissant, sa bouche s'entrouvre et ses sourcils se froncent.

- Rosalie... ?!

- Bordel Ismérie qu'est-ce que tu fais là ? Aide-moi à sortir je t'en supplie , l'heure est grave !

Elle reste pétrifiée devant moi.

- Je... Une petite fille est venue m'avertir que quelqu'un était coincé dans les catacombes sous l'Opéra, mais je ne pensais pas que ce serait toi... Que t'est-il arrivé ?

- Hansen m'a enfermée ! Il veut faire sauter la Tour Eiffel et tuer les danseuses, et Marco aussi ! On a toutes les preuves, on s'est introduites chez lui avec Agathe et il a enquêté sur nous ! Il est complètement obsédé par nous ! Il faut que tu me croies, je t'en prie...!

Je suis sur le point d'éclater en sanglots, vidée de mon espoir et de ma foi, mais Ismérie me répond doucement :

- Je sais tout ça, Rosalie. J'ai parlé avec Marco. 

- Quoi... ? Avec Marco ? Mais... Je pensais que...

- Que je ne l'accepterai pas en tant que garçon ? En fait, je m'en doutais. Je le voyais cacher ses cheveux et porter parfois des vêtements d'homme le soir en rentrant très tard de l'Opéra.  Ca ne change rien à mes sentiments, même si j'avoue que ça me fait encore bizarre de l'appeler "il". 

- Que t'a-t-il raconté ?

- Tout. Toute votre enquête. Il m'a montré les preuves que vous comptiez amener à la police. Je vous crois ! Alors, ne t'en fais pas.

- Tu peux me faire sortir ?

Elle fouille un instant dans sa poche, avant d'en ressortir un lourd trousseau de clés aussi rouillées que les barreaux de ma prison. Elle marmonne quelque chose comme "c'est laquelle...", tout en faisant tinter les clefs entre elles, avant d'en choisir une petite qui semble être sur le point de partir en poussière.
Je suis tombée sur la meilleure personne. Ou en tout cas, Tallulah a choisi la meilleure personne pour venir me délivrer. Ismérie, c'est elle qui m'avait ouvert de précieuses portes grâce à ses doubles volés, et elle possédait ceux des catacombes. D'où les sortait-elle ? Je lui pose la question tandis qu'elle tourne la clé dans la serrure.

- Mon père a travaillé un moment dans les catacombes. Il y faisait des travaux et on lui avait confié les clefs des portes et des prisons. Je les avais toutes doublées il y a longtemps, mais quelques semaines auparavant, mon père a remarqué que quelques clés avaient disparu. Il pensait que c'était moi, mais j'avais seulement les copies. Je comprends maintenant qui les avaient dérobées...

La porte s'ouvre enfin. Libre, je saute dans les bras d'Ismérie pour la remercier. Je recule, mais mes bras sont toujours sur les siens. Nous nous regardons et nous sourions, comme deux sœurs solidaires.

- Tu sais... Marco m'a dit pour toi et lui.

J'affiche une mine désolée. C'est vrai qu'elle n'était pas au courant avant ça...

- Je te mentirais si je te disais que ça m'atteins pas. J'aime... vraiment beaucoup Marco et je tiens énormément à lui. Mais... S'il est heureux avec toi, alors je ne veux pas l'emporter loin de toi. Vous êtes pas si mal tous les deux.

- Je suis vraiment désolée Ismérie... Je savais en plus qu'il te plaisait...

- Hé, on ne va pas se battre pour un garçon, on n'a plus huit ans. On est des filles, on doit faire preuve de sororité ensemble. On a des amies à sauver, n'est-ce pas ?

Je souris de nouveau et acquiesce. Nous nous prenons à la main et nous élançons dans le couloir, à la poursuite de la sortie, espérant qu'il ne soit pas encore trop tard.