4. Il faut qu'on discute !

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J'aimerais plonger dans sa tête, pénétrer dans les tréfonds de son âme et y creuser mon refuge...

***

— Aly ! Je crois que ta copine est pompette !

Saul m'adresse un sourire désolé en maintenant Laury-Anne contre lui. C'est vrai qu'elle a les joues rouges et le regard brillant.

Je ricane. Parce que, malgré mes trois malheureux cocktails, je ne suis pas loin d'être dans le même état qu'elle.

J'ai l'impression que quelqu'un prend un malin plaisir à faire tourner la pièce autour de moi. Espèce de sadique !

On n'est plus que tous les trois, installés au bar. Les autres sont déjà partis.

— On ne devrait pas jouer avec l'alcool. A chaque fois, on perd...!

Waouh ! Ma langue a dû doubler de volume parce que les mots ont vraiment du mal à sortir.

Pfff. C'est pas juste. Quand je vois ce qu'a ingurgité ma pote ! A peine trois verres et j'ai l'impression d'avoir les dents qui baignent. Sérieux !

— Chéri... Je crois que tu vas devoir me porter jusqu'à ton bolide...

Saul embrasse le front de son amoureuse qui est maintenant à moitié vautrée sur lui. Il rit en levant les yeux au ciel.

— Je crois aussi, bébé...

Elle hoquète lorsqu'il la soulève du sol. Le jeune homme se tourne alors vers moi.

— Je vais la ramener à la maison. Je crois qu'elle en a assez pour ce soir... Tu veux que je te dépose, Aly ?

— Je m'en occupe.

Je crois halluciner en entendant la voix de Kellen derrière moi.

Je me retourne pour lui faire face.

Vite. Beaucoup trop vite. Parce que mes yeux mettent plusieurs secondes avant de faire la mise au point sur son visage.

Putain ce qu'il est beau ce con !

Ses yeux noirs sont fascinants et le petit sourire au coin de ses lèvres ne demande qu'à être effacé d'un baiser.

J'ouvre la bouche plusieurs fois, mais aucun son ne sort.

Saul se tourne vers nous et désigne Laury-Anne, qui semble s'être déjà endormie.

— Merci Kellen. Je vais aller coucher la belle aux bois dormants. Bonne nuit.

— Bonne nuit Saul.

Quand je mets le pied par terre, le monde continue de tourner dangereusement autour de moi. Je tangue. Jusqu'à ce que des mains solides m'attrapent pour m'empêcher de retomber lourdement sur mon tabouret.

— Je pense que tu as un peu trop abusé, toi aussi.

Je pouffe.

— Trois ans d'abstinence. Ça laisse des traces.

Oh j'ai retrouvé ma voix.

— Tu devrais boire un peu d'eau avant de partir.

Je me mords la lèvre en hochant la tête. Et quand Kellen interpelle la serveuse, mes yeux restent fixés sur les mouvements de sa bouche.

Il faut vraiment que j'arrête. Ou il va finir par me prendre pour une nymphomane.

Je tourne la tête pour balayer la salle des yeux et les brumes d'alcool continuent leur carnage dans mon cerveau.

Not Just Anyone [sous contrat d'édition - en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant