chapitre 31 : n'ai pas peur

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Mes oreilles sifflent alors que j'essaye de reprendre ma respiration

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Mes oreilles sifflent alors que j'essaye de reprendre ma respiration. Loucas est mort. Mort. Je l'ai butté. J'aurais pu faire trois mille fois pire... Et pourtant, je n'ai juste pas pu me contenir de dégainer mon arme et lui coller une balle, pile entre les deux yeux.

Et bien sûr, pour ça... Il fallait que Sam revienne.

On se jauge, mon regard plongé dans le sien, le sien dans le mien... Sans même respirer. L'instant semble durer une éternité.

Je réussis quand même à sortir de mon état paralysé et d'un pas lent, mais assuré, je viens doucement fermer la porte derrière Sam. Il n'y a presque pas d'espace entre nous et je peux entendre son cœur violemment battre. Ses veines palpitent sous sa peau et son dos vient se coller à la porte pour essayer de s'éloigner de moi, n'osant même pas me regarder dans les yeux.

Je choisis ma main la moins ensanglantée pour venir relever le bout de son menton et la force ainsi à redresser ses prunelles bleues.

— Ne crie pas, s'il te plaît.

En guise de réponse, elle secoue simplement la tête, mais je sais que cette lèvre qui tremble n'est pas un bon présage.

Je fais glisser ma main vers la sienne et lui reprends l'arme qu'elle m'a prise. Elle sursaute légèrement quand le sang effleure sa peau et je récupère l'arme pile avant que son doigt ne se presse sur la détente. Je viens l'enfoncer dans mon pantalon, mais je ne bouge toujours pas.

Elle est bloquée. Elle le sait. Sa peur est aussi palpable que n'importe quoi d'autre.

— Je t'avais dit de partir.

Pas de réponse.

— Ce n'est pas pour rien. Je ne voulais pas que tu voies ça.

Son regard se baisse à nouveau sur le cadavre qui caresse ses chevilles, mais je rattrape à nouveau son menton pour l'en empêcher. Elle tremble comme une feuille, putain.

— Rip... Pousse-toi... S'il te plaît ?

Sa voix tremble, elle est à peine audible. J'en pince les lèvres, tellement que ça me fait chier... Mais je ne peux pas bouger. Elle me fuira, et je ne peux pas me permettre ça. Elle tente de se frayer un passage, en vain. Ses yeux s'embrument de larmes, font exploser mon cœur en mille morceaux... Mais toujours rien.

— S'il te plaît ?

Et voilà qu'elle hoquète, maintenant... Fais chier.

— Je te promets que je ne dirais rien.

— Je sais que tu ne le feras pas.

— Pourquoi tu as fait ça ?

— Parce qu'ils m'ont volé ma vie.

Ses mains tremblantes se plaquent contre mon torse, mais alors que je croyais qu'elle allait me repousser avec véhémence, elle vient tout simplement se blottir contre moi. Ses doigts essayent de riper sur mon t-shirt, mais ils ne font que glisser. C'est au moment où ses jambes allaient flancher sous son poids et sa nervosité que je la rattrape et la tiens du mieux que je peux. Elle étouffe un sanglot dans le renflement de mon épaule et j'essaye de ne pas me démonter face à son désarroi.

The Motel on Road 66 ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant