Fire and Flame

Chapitre 3

À mon réveil, j'étais allongée dans un lit, les yeux rivés vers l'extérieur, je ne voyais pas grand-chose à part le ciel bleu. Je me relevai et remarquai que je n'étais pas chez moi. Où est-ce que j'étais ?

Je regardai alors autour de moi. La décoration et l'ameublement étaient minimalistes si ce n'était inexistant. Un bureau en bois massif, poli par le temps surmonté d'une lampe dans un coin, une armoire spacieuse à l'opposé et le lit sur lequel j'étais, ainsi que des valises -qui ressemblaient curieusement aux miennes -. Les murs de la chambre étaient de couleur crème et le plafond en bois clair apportait chaleureusement de la luminosité à la pièce.

— Oh, je vois que tu es réveillée ! fit une voix féminine en entrant dans la pièce.

Je tournai la tête pour regarder qui s'adressait à moi. C'était une jeune femme qui semblait avoir légèrement plus d'une vingtaine d'années, portant une longue jupe verte et un haut blanc laissant voir ses épaules. Des bijoux de matières différentes, colliers, bracelets et bagues, cliquetaient et reflétaient la lumière au moindre de ses mouvements, mais, par un hasard heureux, ne s'entremêlaient pas à ses longs cheveux clairs, tombant élégamment en boucles sur ses épaules dénudées. Ses yeux légèrement en amande de couleur vert clair me fixèrent avec sollicitude.

— Excuse-moi, mais... Où suis-je ?

— C'est vrai que cela doit te déstabiliser un peu de voir que tu n'es plus chez toi. Tu es dans le clan Nossë.

Je ne pus réprimer un hoquet de surprise. Nossë ? L'un des quatre grands clans ? Comment était-ce possible ?!

— Je crois qu'il y a erreur sur la personne, fis-je un peu confuse. Le jour de l'examen...

— Nous t'avons tous regardée et je peux te dire que la maîtresse ne s'est pas trompée en te choisissant toi et non l'un des trois autres.

— Mais c'est vrai ! Où sont passés les autres ? réalisai-je sur le tard.

— Ton ami a laissé quelque chose pour toi, c'est sur ton sac. Quant aux deux autres, je ne pourrai te dire, mais la maîtresse pourra certainement te répondre. Que dis-tu d'une petite visite ?

J'acceptai avec un grand plaisir, réprimant mon envie de me jeter sur ce que Yaël avait pu me laisser. J'étais encore sous le choc d'apprendre que j'avais été prise par le clan Nossë. C'était comme si un rêve devenait soudainement réalité.

— Ewlia !!!

À peine avais-je eu le temps de comprendre ce qu'il m'arrivait que quelqu'un se jeta sur moi, nous faisant tomber tous les deux du lit, avachis par terre.

— Furin ! Je t'ai déjà dit de ne pas agresser les nouveaux ! fit la jeune fille en le soulevant par une oreille.

— Aïe ! Aïe ! Aïe ! Pardon je ne recommencerai plus ! Tu peux me lâcher Milya ?

Tandis que je les fixais -peut être un peu trop -, les deux individus se tournèrent vers moi pour me regarder étrangement.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Milya.

— Rien, rien du tout, j'essaye de digérer le flot d'information !

— On se la fait cette visite alors ? Je vous accompagne ! fit le dénommé Furin.

Furin était un garçon qui faisait à peine plus de dix ans, au caractère apparemment bien excité. Il avait de longs cheveux aux reflets verts attachés en queue de cheval et des yeux gris clair. C'était bien la première fois que je voyais ou entendait parler d'un si jeune garçon dans un clan.

Alors qu'on prenait les escaliers, Milya m'expliqua l'utilité de chaque pièce de la demeure. Apparemment, elle était composée de quatre étages. Le rez-de-chaussée et le premier étage étaient consacrés à l'ensemble du clan, des pièces de vies diverses et d'échanges, voire d'entraînement et d'apprentissage. Quant aux deux derniers, c'étaient les dortoirs, tous les membres ne vivaient pas ici à l'année, mais « il y a toujours une place disponible en cas de besoin ».