Fire and Flame

Chapitre 7

Je me réveillai, revigorée par la nuit que j'avais passée. Elle avait été calme et reposante, seulement ponctuée par la respiration de mes acolytes, et qu'est-ce que c'était agréable ! J'ouvris un œil délicatement, un immense ciel bleu s'étendait par-delà les collines, le soleil apparaissait à l'horizon. Je secouai la tête, reprenant peu à peu mes esprits, puis je fis glisser alors mes mains sur mon oreiller, me rendant compte qu'il était étrangement chaud. Étrangement ferme. Étrangement musclé. Je me relevais alors légèrement et m'aperçus que je n'avais pas dormi la tête contre l'oreiller, mais contre le torse de Fëanor. Une teinte écarlate colora mes joues et un frisson de confusion et de gêne me parcourut. Personne ne s'était aperçu de ça ? Mistë dormait encore à poings fermés tout comme Fëanor. Ils devaient être vraiment épuisés par la journée d'hier...

J'essayai alors de me lever, mais j'étais coincée entre eux deux. Je me glissai maladroitement jusqu'au bout du lit et manquai de tomber par terre. Je m'habillai dans la salle de bain et sortis sur la pointe des pieds. Avant de refermer la porte derrière moi, je jetai un dernier coup d'œil. Ils étaient terriblement mignons à dormir blottis l'un contre l'autre, comme un petit couple.

L'aubergiste m'accueillit en me servant un petit-déjeuner qui me mettait l'eau à la bouche. Des croissants croustillants, des pains au chocolat fondants et une tasse fumante de chocolat chaud bien épais, créant une symphonie de saveurs exquises. Mon estomac grondait de plaisir.

— Bien dormi ? fit-elle en m'adressant un grand sourire.

— Oui, c'était parfait !

— Et vos camarades vont bientôt arriver ?

— Oh, ils dorment toujours... Mais ne vous inquiétez pas, ils ne devraient plus tarder.

Quand ils se rendront compte qu'ils sont l'un à côté de l'autre dans le lit, je sens le drame arriver. Rien que de penser à leur tête au réveil, je ris intérieurement.

Justement, alors que je savourais ma boisson chaude tranquillement sur la terrasse de l'auberge, j'entendais des cris.

— Qu'est-ce que tu fais là toi ?!

— C'est plutôt moi qui devrais demander ça ?! C'est toi qui était avachi sur moi !

— Mais non, c'est toi !!!

Qu'est-ce que je disais ? J'allais avoir le droit à une petite scène de ménage pour me distraire dès le matin. J'étais certaine qu'ils avaient réveillé toute l'auberge avec leur engueulade.

Quelques minutes et ils me rejoignirent sur la terrasse en boudant comme deux petits garçons de six ans. Je les regardais, amusée, notant chaque pli de leur front boudeur.

— Qu'est-ce qui te fait rire Ewlia ? pesta Fëanor.

— Votre petite scène de ménage matinale et votre comportement. Vous faites les durs, mais mentalement, vous n'avez pas dix ans.

— Tu es debout depuis longtemps ? demanda à son tour Mistë l'air renfrogné en croquant dans une tartine de pain beurrée.

— Une petite heure, le temps de prendre le petit-déjeuner tranquillement et dans le silence, le calme, la détente. Pourquoi ?

— T'aurais pu nous réveiller ! fit Mistë. En plus je ne sais pas comment j'ai fait, mais je me suis débrouillé pour te piquer ton oreiller cette nuit, t'as réussi à dormir ?

— Euh... Oui, parfaitement bien, sans problème. Tu sais, c'est pas un oreiller en moins qui va me gêner.

— C'est bizarre, j'ai bien dormi aussi... J'avais l'impression que quelque chose me tenait chaud cette nuit, pourtant la couverture était par terre quand je me suis levé, fit Fëanor.