Chapitre 2

72 8 1
                                    

Le bruit du stylo contre le papier s'estompe après seulement quelques secondes. À mes côtés celui qui est à présent mon époux garde un visage stoïque voir même froid. Quant à moi, je fixe le document attestant notre union. Devant nous le maire nous observe et son analyse fini par me mettre mal à l'aise. En seulement une journée de rencontre nous voilà mariés pour les cinq prochaines années. Lorsque des doigts entrelacent les miennes les souvenirs de ce qu'il s'est passé hier soir me reviennent.

Face à moi Carter n'a pas ciller. Je me dandine sur le fauteuil complètement perdu.

- Je...Pourquoi ?

Un regard scrutateur pèse sur moi. Le silence de la pièce me fait poser les yeux sur les doigts maintenant immobiles de l'homme. Après plusieurs minutes dans le silence j'en viens à regretter le son qui pourtant, me rendait nerveux.

- Ma mère. Elle tient absolument à me voir marié et je n'ai pas de temps à perdre à des rendez-vous inutile et sans rendement.

Pas réellement convaincu je baisse les yeux incertain de l'attitude à adopter. Je n'ose pas protesté. Dois-je accepter cela en sachant que si je refuse je ne pourrai pas payer cette dette, et je sais aussi qu'il ne blague pas en parlant de ma mort. En tout cas aucune forme de plaisanterie n'est peint sur son visage, toujours cette expression de sérieux l'habillant.

- Mais je suis sûr qu'elle ne parlait pas d'un homme.

En détectant du mouvement je relève la tête. Le jeune homme contourne son bureau et se retrouve derrière moi. Le fauteuil me supportant est retourné et je me retrouve face à son visage.

- Avez-vous peur? C'est une bonne chose. Ça vous permettra de rester en vie si vous aimez la vie.

Une main se pose fermement sur mon menton. Impossible pour moi de détourner la tête. J'ai dû mal à avaler ma salive.

- Pour ce qui est de ma mère je m'en occupe. Pour ce qui est de vous...et bien je n'ai jamais fréquenté intimement d'homme mais le temps que nous serons mariés je m'assurerai de me comporter en bon époux. Vous n'avez qu'à vous assurer que ma mère constate que son cher fils est avec une personne aimante, soucieuse de sa belle-mère et surtout fous amoureux de moi.

Revenant au présent je sursaute au bruit que produit la portière de la voiture. Un coup d'oeil vers l'homme à mes côtés et un soupir franchit mes lèvres. Mes affaires sont dans la voiture et nous voilà en direction de la maison des Carters. Si ça continue mon coeur ne pourra pas le supporter et ce mariage ne sera plus mon assurance de garder les yeux ouverts.

La nuit règne en maître dehors. L'obscurité m'empêche de contempler le paysage. Alors j'observe l'anneau autour de mon annulaire. Trop coûteux, si je le vends pourrai je payer l'intégralité de ma dette ?

- Non. Mais ça pourrait payer tes funérailles.

J'écarquille les yeux avant de couvrir ma bouche. Je crois que je viens de penser à haute voix. En rencontrant le regard de l'homme je secoue la tête comme réponse à sa question muette. Non je ne compte pas essayer.

- Bien maintenant révise.

Je hoche la tête et me saisit du documents qu'il me tend. Je crois avoir aperçu beaucoup trop de documents ces derniers vingt-quatre heures. En y jetant un coup d'oeil je remarque que ce sont des informations sur Alexandre Carter. Je n'ai pas vraiment besoin de tous lire étant donné que ce sont des informations accessibles au public.

- Comment vous allez expliquer à votre famille un mariage secret avec un inconnu ?

Je croise le regard du chauffeur sur le rétroviseur et son haussement de sourcil semble m'indiquer que ma question est idiote. Et bien je présume qu'elle est étant donné que je ne reçois aucune réponse. Mais la fatigue ne me pousse pas non plus en exiger. La voiture fini par se garer devant une énorme maison blanche. Mais je rectifie mentalement ma pensée. Un manoir moderne. Je suis silencieux mon époux qui avance vers la porte, sa main droite dans sa poche. Le long couloir clair qui nous accueille me fait stopper. La peur au ventre. Incapable d'avancer. Ne sentant sûrement plus ma présence Alexandre s'arrête à son tour. Lorsqu'il se retourne un regard suffit à me faire avancer. Le son de nos pas qui raison sont en écho avec mon coeur qui tambourine. Nous finissons par arriver dans une grande pièce à la décoration impressionnante. Des canapés à la couleur sombre s'y trouvent et occupé par des personnes bavardant entre eux. Lorsque notre présence se remarque, tous les regards convergent vers nous, le silence contraste avec les échanges animés de tantôt. Je me place à côté d'Alexandre qui s'est stoppé.

Mon As De Cœur ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant