Mon As De Cœur ...

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Je finis la dernière phrase de l'article avant de cesser de frapper sur le clavier. Un coup d'œil sur mon téléphone et je soupire de fatigue. C'est déjà l'heure du déjeuner. Mes collègues quittent leurs postes en discutant de l'endroit où ils vont manger et je m'apprête à faire de même.

- Handerson !

Je ferme les yeux au cris de la directrice de section. Je lui accorde mon attention en me tournant vers elle. Un dossier est posé sur mon bureau avant qu'une pile de pochette ne subisse le même sort.

- Finis moi ces dossiers pour la réunion de tout à l'heure. Quand tu aura fini dépose les tous dans la salle de réunion numéro cinq.

- Bien...madame.

Un claquement de langue se fait entendre. La jeune femme ramène sa chevelure brune en arrière dans un mouvement d'exaspération. Elle claque des doigts me faisant sursauter.

- Qui appel tu madame ? Dépêche toi. Ah, et cette fois-ci faut du bon travail, pas comme les torchons que tu me remets à chaque fois.

- Oui, mademoiselle.

Elle m'expose un sourire satisfait avant de se retourner et partir. Je souffle et maudit intérieurement ma chef. Je contiens tout de même ma colère et consulte les documents.

La réunion est dans une heure et demie ce qui signifie que je peux dire à dieu à ma pause déjeuner. Aussi rapide et efficacement que possible je passe en revu chaque document et mets à jour les données. Je fais des copies de chaque et les places dans les portes dossiers pour la réunion. Une vérification du matériel de projection et je ferme les yeux sous les gargouillements de mon ventre. Je fais abstraction de ma faim et m'occupe des cafés. Évidemment je fais attention à ajouter exactement trois cuillères à sucré pour celui de madame Xavier. Ni moins ni plus, je tiens à sortir d'ici indemne.

A peine ai-je finis de poser le dernier gobelet que la porte de la salle s'ouvre pour laisser entrer l'équipe trois des journalistes de terrain. Je m'éclipse le plus discrètement possible pour éviter de rentrer dans le champs de vision de la directrice. La suite de journée se résume en rédaction d'articles et écoutés les plaintes de madame Xavier.

Lorsque je quitte enfin le bureau, je ne me retourne absolument pas et ignore les collègues qui planifient une sortie dans un bar pour le reste de la soirée. Excusez-moi mais pour moi cela ressemblerait plus à des heures supplémentaires qu'à de la détente. J'en ai déjà fait l'expérience. Ma soirée s'était consacrée à servir la directrice qui avait finalement fini par me gifler pour avoir renversé un verre sur elle. Ma maladresse m'a fait gagné une joue marqué par sa main et l'envi de participer aux sorties entre collègues s'est complètement étouffé au fond de moi.

C'est donc soulagé que je franchi la porte de la demeure Carter. La maison est silencieuse et les lumières tamisées et éteintes à certains étages. Ce qui n'est pas étonnant au vu de l'heure avancée. Je me dirige au deuxième étage et me hâte de me doucher. Vêtu de vêtements confortables, je pars à la recherche de la cuisine.

Après quelques minutes à admirer le frigo plein à craquer et bien ordonné, je me décide enfin à me faire un sandwich. Bien que j'ai faim je ne tiens pas à réveiller tout le monde en faisant du bruit. Ainsi après avoir bu un grand verre de jus et armé de mon repas de fortune, me voilà qui quittant la cuisine.

- Tu n'es pas encore couché?

Je sursaute et porte mon attention vers la voix. Alexandre s'avance vers moi, la main dans la poche. Je l'observe dans son costume bleu nuit et secoue la tête dans la négation. J'ai la bouche plaine ce qui m'empêche de dire mot.
Arrivé à ma hauteur il hausse les sourcils.