「 ͟͟͞͞➳」 O-Mujinasama

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❝ Chapitre 4 ❞
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𝓨ōkai






            Âmes égarées ne font pas bon ménage. Souillures exaltantes aux portes de l'Enfer. Que sa mort soit vaine, et que ses péchés brûlent à mille pieds sous-terre, aux côtés des siens, près du malin. Ces deux voix distinctes s'adressaient à elle, et sa pauvre personne noyée dans l'horizon où seul le noir régnait, qu'ils étaient horribles. De gauche à droite, elle ressentait leur chevelure chatouiller ses clavicules lorsqu'ils lui chuchotaient tout le malheur de ce monde, où seule elle détenait la vérité, maintenant qu'elle ne faisait plus partie des siens. Ses jolis yeux en amandes devaient être bandés, d'après ses déductions, puisqu'eux seuls pouvaient l'apercevoir, du moins, c'est ce qu'elle pensait. Qu'avait-elle bien fait pour mériter cela, aux côtés des pires démons l'ayant enfermé ? De l'argent, c'est tout ce qu'elle souhaitait, et désormais, rien de plus que sa pauvre existence l'importait, si sa majesté ressentait quelque peu d'empathie pour elle, et sa misérable âme.











— " Je ne suis qu'une pauvre prostituée qui touche quelques yen, je vous en supplie, vous ne tirerez rien de moi ! "











Le néant, plus un mot n'avait percuté ses oreilles, comme si les deux démons s'étaient tus, pour une quelconque raison. Elle ne les sentait désormais plus à ses oreilles, et le froid envahissait sévèrement ses membres dénudés, sous cette légère tenue de lapine. Le brutal mouvement entendu précédemment fut rapidement suivi d'une aveuglante lueur, lui révélant peu à peu, la couleur de son environnement. Il était devant elle actuellement, et son jumeau balafré était quelques centimètres plus loin, assombri par la pénombre de cette cave, où elle était ligotée. Une vielle chaise de bois, une faible luminosité, aucune issue ne parvenait à son regard vairon, et la possibilité de fuir s'avérait impossible, condamnée à périr aux côtés de ces deux hommes, ou du moins, de ces deux fous.











— " Qu'est-ce que tu attends de moi au juste ? Je suis prête à tout pour obtenir ma liberté alors concertons-nous et dis-moi ce que tu veux ? "











Lier sa liberté au prix de ses étranges envies devenait sa seule issue, et bien qu'elle avait tenté le dialogue, l'homme n'avait pas bougé d'un poil, il lui faisait face, debout, bras croisés. Les minutes défilaient après cette première tentative en vain, elle soupirait de stress mêlée du regard par ce fameux frère jumeau, toujours concentrée sur elle, et son corps exposé. La forte inspiration prise par le brun l'alertait d'une soudaine réponse, ou cette fois-ci, elle aurait gain de cause, du moins, elle l'espérait.











— " Je doute que tes actes soient suffisants pour combler tout l'amour que je porte pour toi, ta présence me suffit. "

— " On ne se connaît même pas ! Laisse-moi partir, je n'ai aucun sentiment pour toi ! "











Elle se débattait de sa chaise tant qu'elle le pouvait, mais aucun signe de faiblesse lui paraissait, annonçant les précautions prises lorsqu'elle fut attachée, par le malade lui faisant face. De l'amour, prétendait-il ? Quel fou tomberait amoureux d'une prostituée sans même l'avoir croisé auparavant, cela ne rimait à rien et lui paraissait impossible, pourtant, l'expression sévère qu'il arborait tout à coup témoignait de la douleur de ses mots, jetés en plein cœur. Les sourcils froncés, prêt à s'avancer vers elle, l'homme fut interrompu par cet étrange jumeau qui d'une main l'avait interdit d'avancer, lui chuchotant, quelques mots inaudibles. Ses lèvres mouvaient de haut en bas sans entendre le son de sa voix, comme si un muet mimait, des mots totalement absurdes. Et aussi absurde il était, aussi absurde devenait le brun qui étonnement, semblait les entendre, à défaut de Kana.


Un rictus se formait sur ses lèvres, et la folie s'emparait de son visage, comme si une blague apparente parvenait à ses oreilles. Elle ne pouvait que déglutir face à ces deux hommes qui avaient tout d'anormal, à compter de leurs existences. Et un clignement d'œil parti, et la disparition soudaine du balafré fut flagrante, comme s'il s'était volatilisé en un éclair, qu'elle ne pu éviter. Le premier réflexe fut de regarder de part et d'autre, au cas où, l'homme réapparaîtrait à ses arrières, aussi mystique qu'il l'était. Sa concentration s'accentuait sur ce démon à l'apparence divine, vêtu d'un habit bouddhiste. Erreur de débutante elle avait commis, et l'imposante main de Geto brandissait son petit menton, sans qu'elle n'eut le temps de réagir, trop préoccupée par le second.











— " Belle pute tu es sous cet angle, je suis l'homme le plus chanceux, et toi, tu es la plus chanceuse. "











Difficile de croire ses mots lorsqu'il évoquait la chance, qui d'après elle, avait une toute autre signification. Il la surplombait du regard, de ses yeux dépourvus de la quelconque émotion à son égard, comme si elle n'était que poussière au centre de la pièce. Il était grand, beau, mais fou, et rien ne lui tentait de croire à ses compliments, débordant de sa bouche tel le psychopathe qui demeurait en lui. Que fallait-il bien faire pour qu'il la relâche, si cela était tout de même possible. Son pouce caressait subitement ses lèvres, tout juste démaquillées par le passage de celui-ci, aussi fort qu'il appuyait. Elle y trouvait comme réponse la morsure, où elle manifestait fermement le non-consentement à sa partie de compliments.











— " Qu'il est mal élevé mon petit lapin... "











Il s'exclamait haut et fort, dans cette cave où seul son rire retentissait. Il avait tout d'un fou, et si l'asile pouvait le récupérer, alors elle l'amènerai volontiers. Que de réflexions n'eurent le temps de s'imposer, puisque ses lèvres entraient directement en contact avec elle, aussi vite qu'il s'était penché au-dessus d'elle. Ce baiser n'avait rien d'affectif puisqu'il se suivit d'une morsure, là où ses lèvres dégoulinaient de sang, aussi vite qu'il l'avalait. Il se relevait fier de sa vengeance, laissant dépitée la brune, lèvres ouvertes.











— " C'est donnant-donnant mon lapin. Et en parlant de ça, pour 6666 yen, que pourrais-tu bien me faire pour un si gros montant ? "











Ses yeux roulaient au plafond lorsqu'il évoquait enfin, la raison de sa venue. Était-ce vraiment le moment de reparler de cela après tant d'amertume ? Kana était à bout, la goutte débordait du vase, et le torrent de haine ne pouvait jamais s'abattre sur lui, dans la position instable dans laquelle elle s'était mise. Rusait-il ? Ça, elle ne voulait pas en savoir un mot, bien qu'elle évitait ce sujet, étant l'arnaqueuse du soir, le montant était bien dépassé.











— " C'est une blague j'espère ? "

— " Avec le supplément que tu m'as soutiré, cette prestation doit être exceptionnelle pas vrai ? Tu vas me gâter ? "




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A suivre ...

𝐘𝐎𝐊𝐀𝐈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant