「 ͟͟͞͞➳」 O-Hebisama

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❝ Chapitre 3 ❞
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𝓨ōkai


Effrayée comme elle l'était par ce taré, éternellement allongé sur le dos, elle sortait de ses draps, et récupérait les vêtements déposés au-dessus du paravent. Enfiler sa veste et enfouir le reste dans son sac était la manière la plus rapide qu'elle avait opté, pour quitter les lieux. Son conseil, il pouvait se le mettre bien profond, puisqu'elle n'était pas prête de l'écouter une minute de plus, à la façon dont il racontait le décès de ces pauvres gens. Elle ne lui adressait pas un dernier regard, et puisqu'il ne semblait montrer aucune résistance en restant cloué au lit, elle claquait la porte à ses arrières, empruntant les longs escaliers qui précédaient.


Dans le noir, il était difficile pour elle de se retrouver sur les marches à descendre, mais la lumière du bas, que laissaient pénétrer les baies vitrées malgré la profonde nuit ravageant le pays, éclairait tout juste le bout de ses pieds. Et une fois arrivée en bas des escaliers, sa vision incertaine la laissait penser que quelque chose qui n'était pas là auparavant se trouvait juste en bas de ces derniers, lui bloquant la route. Elle n'était pas convaincue de ses pensées, perpétuellement chamboulées par le taré demeurant à l'étage. Elle sortait le téléphone de son sac, puis avec la plus haute luminosité, tentait d'éclairer cette chose inquiétante tout juste devant elle.


Et c'est avec effroi qu'elle vit de nouveau cet homme, cette fois vêtu d'un long kimono bleuté traditionnel. Elle frottait ses yeux d'interrogation face à la rapidité qu'il devait prendre pour descendre devant elle, sans qu'elle ne puisse l'apercevoir. Et la soudaine cicatrice sur son front la laissait perplexe à l'idée qu'elle n'ait point remarqué ce détail pourtant tape à l'œil, au préalable, d'après ses souvenirs.











— " C-comment as-tu fait pour descendre aussi vite ? J'te déconseille de m'approcher ! "











Pas un mot ne s'évadait de sa bouche, arquée en un terrible sourire qui donnerait la chair de poule à quiconque le verrait. Il entreprenait un pas vers elle dans ce silence de mort, où elle était seule, en compagnie de cette imposante ombre, au beau milieu des escaliers. L'aura si terrifiante qu'il arborait soudainement la dissuadait de descendre un peu plus en sa direction, et elle remontait en vitesse à l'étage du dessus, prévoyant comme sécurité, d'avertir la police, lorsqu'elle s'enfermerait dans sa chambre. Ses pas étaient si accélérés dans les escaliers, que tomber n'était plus sa priorité, et une fois en haut de l'escalier, elle claquait la porte, reprenant son souffle, dos à cette dernière, pensant obtenir, quelques secondes de répit.











— " Je t'avais prévenu lapin, tu as fait beaucoup trop de bruit. "

— " Mais qu'est-ce que tu fous encore là, espèce de taré, tu n'étais pas en bas ?! "











La surprise était choquante, lorsqu'elle le voyait de nouveau dans ce lit, au même endroit que lorsqu'elle lui avait faussé compagnie. Ce dont elle était témoin, repoussait les retranchement de la réalité à laquelle elle était confrontée, et il était difficile pour elle d'imaginer que tout cela soit réel, à moins que cet étrange inconnu s'approchant d'elle l'ait drogué, et de la quelconque manière.











— " Tu m'as drogué enfoiré ! "

— " Calme-toi mon lapin, tu dois juste être fatiguée ? "

— " Va en enfer ! "











Et pour repousser son avance si soudaine en sa direction, menaçant de lui mettre la main dessus, elle lui balançait son sac en pleine figure, prenant l'occasion pour fuir, cette maison cauchemardesque. Elle tentait de fuir son emprise employant de nouveau ces maudits escaliers encore plus sombres qu'ils ne l'avaient été auparavant. Et ce fut lorsqu'elle percutait de plein fouet, ce kimono bleuté, qu'elle se rendit compte, qu'il se trouvait encore là, devant elle. Un jumeau pensait-elle qu'il possédait, doté d'une cicatrice frontale tout juste cousue, recouverte d'une mèche de cheveux.


La copie conforme du taré empoignait ses avant-bras, de sorte à la faire reculer, en direction de cette chambre qui lui était décidemment impossible de fuir. Des larmes gisaient de ses yeux face à l'impasse qui s'offrait à elle, comme un cadeau empoisonné. Comment pouvait-elle se vanter à ses collègues d'être en compagnie de cet homme, tout juste flippant, comme elles l'avaient annoncé dès son arrivée. Les remords de s'être faite bernée par ce physique si attirant la laissait hurler de peur, au centre des deux hommes maintenant unis.











— " J'vais appeler la police et ils vont vous interner bande de malades mentaux, vous allez le payer ! "

— " Comment oses-tu m'insulter de la sorte, après m'être confessé à toi, salope, tu es vraiment malpolie ! "











L'imposante main du premier homme seulement vêtu d'un sous-vêtement joignait sa gorge aussi sauvagement que son regard soudain sévère. Passer de lapin à salope était de nouveau la preuve formelle de la déficience mentale dont il souffrait. Et il l'étranglait si fort que le son de ses pleurs se faisait muet, jusqu'à ce qu'il cesse l'emprise imposante qu'il effectuait sur cette dernière. L'homme à la cicatrice, quant à lui, forçait sa tête à rejoindre le torse de son confrère, jusqu'à ce que ce dernier prenne la relève, en enlaçant la jeune femme, coincée entre deux monstres. Ses pleurs ruisselaient contre son torse nu, alors qu'elle daignait bouger le petit doigt, c'était peine perdue.











— " Ne pleure pas mon lapin, tu as juste trop bu, ce n'est pas grave, à 10, tu dormiras profondément. "











Lui faire croire qu'elle était ivre alors qu'elle n'avait bu aucun verre de la soirée, la laissait douter d'elle-même, et sa capacité à contrer la fatigue si soudaine. Ses perceptions de la réalité se faisaient si floues, qu'elle ne savait plus qui était le fautif dans cette histoire. Elle ou lui ? Ou plutôt eux ? Il caressait sa longue chevelure noire en un décompte lent, jusqu'au nombre de dix. Et ce nombre résonnait si fort au creux de ses oreilles que ses yeux viraient au blanc, lorsqu'ils roulaient en direction du plafond. Là était le trou noir absolu, et plus aucun souvenir ne lui parvenait, le néant la possédait.





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A suivre ...

𝐘𝐎𝐊𝐀𝐈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant