「 ͟͟͞͞➳」 O-Kitsunesama

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❝ Chapitre 2 ❞
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𝓨ōkai











Les portes automatiques l'invitaient à entrer à l'intérieur, sous cette ambiance très silencieuse qu'instaurait cet homme plutôt muet. Le moteur de ce bolide était si performant, qu'il ne dérangeait point l'atmosphère calme répandue dans cette voiture. Et dans le plus grand des silences, ils s'éloignaient du centre ville animé de Tokyo, pour un décor un peu plus sombre que celui-ci. Puisqu'il ne se décidait pas à parler, elle profitait de cet instant pour envoyer un petit message à ses collègues, vantant la perle rare sur laquelle elles s'étaient trompées. Et en quelques textos échangés, elle fut vite surprise d'apercevoir la voiture à l'arrêt, devant une boutique close, n'affichant aucun indice sur ses anciens propriétaires.


Voyant l'homme fermer la portière après son passage, elle sortait à son tour, puisqu'il n'était pas fichu de l'avertir au préalable. Il ne l'avait pas regardé une seule fois, et cette attitude ignorante était peu commune parmi les clients qu'elle avait fréquenté auparavant, voir même, inexistante. Ce fut un mal pour un bien, après tout. Le seul signe d'attention qu'il lui portait était de lui ouvrir la porte, laissant la jeune femme entrer en première. Elle détaillait en quelques regards le lieu étrange qui s'offrait à elle et sursautait à l'entente du chuchotement qu'il laissait au creux de son oreille, sa main délicatement déposée sur sa bouche.











— " Monte en silence s'il te plaît, ne te fais pas remarquer. "











Faisant allusion aux talons qu'elle portait, il lui demandait indirectement de les défaire à l'entrée. Et une fois qu'elle hochait la tête, il brisait leur proximité, l'attendant au pied de l'escalier. Cet homme d'apparence célibataire avait sûrement menti sur sa liberté affective, puisqu'en lui imposant le silence, elle déduisait que sa femme serait dans les parages, ou un truc dans le genre. Elle avait l'habitude d'avoir des clients mariés, ou parfois vivant sous le toit de leurs parents, alors elle n'était pas très étonnée de voir cela, et puis, ce n'était qu'une formalité parmi tant d'autres après tout. Elle rejoignait le brun à la longue chevelure, puis leurs pas se guidaient à l'étage supérieur, l'unique que comptait cette bâtisse.


Ce dernier menait directement à une seule et unique chambre, où le brun, l'invitait de nouveau à entrer, dans le plus grand des silences. Pour un type friqué comme il le laissait penser, sa chambre était plutôt vide, composée d'un grand lit, une armoire et quelques byobu, alignés au fond cette dernière. Aucune directive ne lui avait été donné, et elle restait plantée au seuil de la porte, les mains recroquevillées sur son sac à main. L'homme se dévêtit sous ses yeux, parcourant la musculature imposante que formait son corps. Il était très bien monté, pour un homme célibataire du genre, mais là n'était pas la question, puisque leur échange se devait purement professionnel. Kana patientait de longues minutes lorsqu'il détachait sa longue et soyeuse chevelure noire. Une pensée était dédiée à ses très chères collègues sûrement démontées par des quarantenaires approchant de l'agonie, elle était fière d'avoir fait ce choix, malgré l'attitude réticente qu'il avait envers elle, en maintenant cet éternel silence.


Maintenant qu'il annonçait son feu vert, installé au bord de son lit, tout juste vêtu d'un sous-vêtement, elle s'approchait tout naturellement en sa direction, comme elle avait l'habitude de le faire, avec ses autres clients. Les expériences passées lui avaient inculqué l'art de l'avenance, puisque pour une femme, laisser la chance à l'homme de décider du commencement rimait à bien des malheurs, et elle ne devait pas lui laisser une minute pour songer à quelconques atrocités en tout genre, elle était consciente du quelconque danger potentiel. Ses imposantes mains joignaient ses avant bras d'un mouvement sec et rigide, l'interdisant l'accès au lit qu'il occupait, pour une raison étrangère. Elle haussait premièrement un sourcil, s'interrogeant sur son étrange manière d'agir. Et ce fut lorsqu'elle vit ses mains brandir une tenue tout juste sortie de sa commode, qu'elle saisit ce qu'il désirait.











𝐘𝐎𝐊𝐀𝐈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant