Ça m'a prit un moment, mais j'ai lentement ouvert les yeux. Tout était trouble et flou. Mes yeux ont pris un moment avant de s'habituer. Quand ma vision est enfin devenue net et claire, j'ai vite remarqué que j'étais dans ma chambre. Dans mon lit. Comme si je venais de me réveiller d'un mauvais rêve. Un cauchemar...
Un simple, putain de cauchemar. Mes vêtements étaient déchirés et j'avais encore les bleus de la veille. J'ai dû m'endormir immédiatement après être rentré chez moi hier soir. Pas étonnant vu comment cette semaine a été éprouvante. J'ai pris mon téléphone et je suis aller me changer.
Ça fait un peu bizarre de revivre une seconde fois la même journée. Tout semblait si réel dans ce rêve. Le parc, le puit, mon carnet, l'accident et cette silhouette étrange qui m'a fixée avant mon dernier souffle. Jamais mon imagination ne m'avait emmené aussi loin. J'ai pris mon petit-déjeuner en regardant les news sur Internet avec mon téléphone. La date indiquait le Samedi 3 Juillet. C'était bel et bien aujourd'hui. Mais quelque chose me torturait l'esprit. Techniquement, tout ce qui c'est passé au parc n'était pas réel, et pourtant, j'avais l'intime conviction que la chose qui m'a regardé mourir dans mon carnet était bien là, bien réel. Je ne saurai l'expliquer, mais cette forme me semblait si... il fallait que j'en ait le coeur net. Je devais retourner au parc. Ne serait-ce que pour retrouver mon carnet.Je suis sorti de chez-moi pour descendre dans la rue et marcher le long du trottoir jusqu'au parc abandonné. Je suis arrivé devant LE passage piéton. Celui où j'avais pris ma décision. Une étrange sensation me parcourut le corp, j'ai continué ma route jusqu'à l'endroit délabré.
Dans mon rêve, le carnet se trouvait dans le trou du c- dans le vieux puit du parc. Les rêves sont souvent étranges mais parfois très utiles. Je me suis alors fier à ce "souvenir" et me suis directement rendue là-bas.Il était là. Mon carnet était bien au fond du puit. Exactement, et parfaitement à la même place que dans mon rêve. Ça m'a fait un peu peur sur le moment, mais il y avait plus urgent. Je suis allé repêcher mon carnet. Et une fois encore, je me suis stopper net quand j'ai vu que mon carnet n'était : Ni mouillé, endommagé, ou abîmé. Il semblait même un peu plus épais qu'avant, montrant que des pages s'étaient rajoutées toutes seules. Cette fois ci j'ai vraiment flippé. J'avais beau admettre que c'était réel je ne pouvais tout simplement pas le croire. J'avais peur. Peur d'ouvrir mon carnet et de voire cette chose à l'intérieur me sourir. J'ai pris une grande inspiration et ait lentement ouvert mon carnet. J'ai feuilleté les pages que j'avais moi-même rempli de croquis, de personnages ect... je connaissais l'emplacement de chacune de mes oeuvres sur chacune des pages. Je connaissais également à quelle page précisément, j'avais arrêté de dessiner. C'était à la 57 ème page. La silhouette que j'avais vu se trouvait à la 58ème. Elle était juste derrière celle que j'avais entre les mains. J'étais paralysé. Je n'osais tout simplement pas faire le plus simple des mouvements, pour tourner une simple page... Je suis resté planté là, mon carnet à la main.
VLAM
J'ai violemment refermé mon carnet d'un coup, sans regarder la 58ème page.
{Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Un dessin vivant dans mon carnet, c'est ridicule. Mon imagination m'a certainement joué des tours une fois de plus...}
Soyons honnêtes, il était évident qu'il y avait quelque chose à la 58ème page. Mais je n'avais pas le courage de l'admettre. Je n'ai jamais eu le courage de quoique ce soit. Envers ma famille, mes amis, mes ennemis... rien. Je n'ai jamais eu les couilles de faire changer les choses. Peut-être était-ce pour ça que mon rêve semblait si réel ?
Une fois de plus, j'avais la tête dans la lune. Perdu dans mes pensées. J'ai préféré rentrer au plus vite. Je ne voulais pas croiser les trois bouffons qui squattaient cet endroit.Le trottoir qui menait jusqu'à chez moi était long. Beaucoup plus long que dans mes souvenirs. Ça m'a laissé du temps pour réfléchir. Ça avait beau être la même journée, j'ai tout de même réussi à en changer la conclusion. Je ne vais pas finir ainsi. Mort, écrasé par une vulagire voiture. Je vais me battre, et enculer cette putain de vie. Je vais m'en sortir.
À ces mots, j'étais arrivé à ma porte d'entrée. Je ne suis installé et ait posé mon carnet sur mon bureau. Toujours avec cette sensation bizarre. J'ai pris mon téléphone et j'ai essayé d'appeler Alice. Elle ne répondait pas. Je lui ait alors envoyés un long message. J'ai vraiment espéré qu'elle réponde. Mais elle n'était pas en ligne. Ce n'est pas grave. Je sais qu'elle le verra, et qu'elle y répondra.- Elle Ne Mérite Pas Toutes Ton Attention !
Mon coeur a raté un battement.
- Elle T'as Laissé Tomber Pour De L'attention ! Personne Ne Mérite Ton Attention Mieux Que Moi !
C'était une voix distordue, grave, et semblable à rien de connus. Les lumières de mon appartement ont commencées à vaciller. Mon carnet était ouvert sur mon bureau. Je l'avais posé en étant sûr qu'il était fermé. Je me suis levé, une larme prête à couler tellement mon esprit était fracassé.
J'ai avancer en direction de mon carnet qui était ouvert à la 57ème page.- Ensemble, Nous Pourrions Créer Tellement De Choses !
La voix venait de la page d'en dessous.
C'est terminé... j'étais peut-être bien devenue cinglé, mais je n'en pouvais plus de tout le temps fuir. Peu importe ce qui se trouve derrière cette page, j'allai y faire face.
J'ai violemment tourné la 57ème page pour me retrouver devant la 58ème.La larme que j'avais à l'œil a finalement finie par couler le long de ma joue.
La silhouette était bien là. C'était une forme noire et distordue avec un grand sourire carnassier. Je l'ai vue, lentement bouger ses dents, articuler pour me dire ses mots qui ont déchiré mon âme :
- Enchanté Arthur. Je Suis Mara... Je Sens Que L'on Va TRÈS Bien S'entendre Toi Et Moi.