Le temps paraissait suspendu, tout était calme et sourd. La nuit venait de gagner les terres d'Eel et je ne pouvais détacher mes yeux de sa noirceur. Le vent qui venait caresser mes épaules dénudées me procura un frisson que je ressentis sur l'entièreté de mon corps.
Se trouvait face à moi les plaines dont la verdure abondante ne laissait aucun doute quant à l'émergence continue de la flore. La nature avait reprit ses droits et nous honorait de sa création qui était aussi lumineuse qu'intense de par sa diversité.
Malgré ça, mes yeux ne voyaient rien d'autre que d'affreux souvenirs qui ne me quittaient plus depuis mon réveil. Je ne savais comment oublier cette sensation qui me compressait la poitrine et qui menaçait d'exploser à tout moment. J'avais la gorge serrée et je me retenais d'émettre un quelconque son. Je devrais me sentir heureuse, reconnaissante d'être de nouveau ici.Mais je ne l'étais pas.
Je peinais à retrouver mes repères, et les visages qui m'étaient familier me paraissait si loin de moi, comme un décalage bien trop important pour être rattrapé. Je ne reconnaissais plus rien, encore une fois. Un fléau de mauvaise nouvelle s'était abattu sur le sommet de mon crâne quelques heures à peine après mon réveil et depuis huit jours maintenant je ne cessais de me repasser en boucle les mots de la fenghuang et de l'elfe.
« Il ne supportait plus d'être entre ces murs qui te tenaient prisonnière »
Si seulement il n'y avait que ça ... Inconsciemment j'arrachai des poignées d'herbe que j'envoyais valser quelques centimètres plus loin, ce soir la solitude était ma plus belle amie, la plus fidèle de toutes. Sans demander quoi que ce soit elle ne me quittait pas et accompagnait toujours mes soirées.
Je revins finalement à la réalité, le voile de mon esprit sembla se dissiper pour laisser apparaître le véritable paysage. Je repris une contenance peu à peu et me secouai mentalement pour me reprendre et garder la face. Je récupérai ma cape que je remis aussitôt sur mes épaules et ajustai la capuche sur ma tête, la laissant volontairement dépasser légèrement sur le devant de mon visage. Je n'appréciai pas de devoir me cacher pour me déplacer mais je n'arrivai décemment pas à m'accoutumer aux regards insistants au milieu de la foule lorsque j'évoluais dans celle-ci.Je me dirigeai d'un pas lent vers le Q.G, je trainai les pieds comme si des blocs de béton étaient accrochés à chacun d'entre eux. Le temps trouverait peut-être la solution à mes maux, la patience serait mon meilleur allié mais l'attende ma pire ennemie. J'avais l'impression d'être prisonnière dans un cercle sans fin, les jours bien qu'ils étaient glorieux et respirant d'espoir, n'avaient rien en commun avec ce qui se passait à l'intérieur de ma tête, aucun sentiment n'était similaire à une quelconque gaité dans mon coeur.
En passant par le refuge je croisai Nevra qui m'interpella, je tentai au mieux de camoufler la surprise qui étirait mes traits. Nevra et moi n'étions plus aussi proches qu'avant. Du moins de son point de vue à lui car me concernant rien n'avait changé. J'avais du mal à réaliser que sept années étaient passées quand j'avais la sensation d'avoir fermé les yeux à peine quelques heures.
- Que fais-tu dehors à une heure si tardive ? Demanda le vampire qui finissait d'arriver à ma hauteur.
- Une petite balade nocturne.Il hocha doucement la tête en me scrutant de son œil valide. Le silence qui creusait un faussé un peu plus profond à chaque seconde qui passait me mettait terriblement mal à l'aise. Les mots me manquaient face à lui. Il paraissait tout aussi gêné que moi et devait sûrement se demander pourquoi il m'avait apostrophé. Il se gratta l'arrière de la tête ne manquant pas de me faire remarquer à quel point notre situation s'aggravait.
Je réajustai ma capuche, prête à l'enlever pour mieux lui faire face quand un homme interpella le vampire qui se retourna aussitôt. D'emblée je baissai la tête ainsi que les yeux, laissant mon tissu dévorer l'ensemble de mon crâne.
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The choice
FanficIl était face à moi. Je pouvais le reconnaître entre mille, il n'avait plus rien de l'homme que je connaissais mais je ressentais notre énergie commune. Comment était-ce possible ? J'étais dans un dilemme et je savais que le choix qui allait s'imp...