La lumière extérieure traversait rideaux de ma chambre, j'étais encore perdue dans mon esprit. Les sensations de ce rêve ne cessaient de venir me titiller de la plus cruelle des façons comme si sa présence n'était pas déjà un châtiment, je devais maintenant être marquée dans mes songes.
L'esprit embrumé, je passai mes jambes par-dessus le matelas. Je me sentais absente de vie mais je ne pouvais me permettre de gâcher une énième journée à me tourner les pouces et ruminer le passé. Mes nuits étaient suffisamment remplies de regrets et de souvenirs pour en plus s'étaler sur mes heures lumineuses.Voulant me préparer, je trouvai sur le sol un papier, je ne l'avais pas vu hier soir en retournant dans ma chambre. Quelqu'un avait sûrement dû le faire glisser sous la porte. Je le pris entre mes doigts et le déplia pour lire son contenu.
« Viens me voir quand tu seras réveillée. Je n'ai pas pu t'ausculter après que tu te sois remise de ton malaise et je m'inquiète pour toi. Passe à l'infirmerie dès que tu le pourras. Eweleïn »
Ces petits mots me laissèrent perplexe. Ne sachant quoi en penser. Il est vrai que je n'avais pas pris la peine de mettre au courant Eweleïn de mon réveil. Je m'étais laissé submerger par la nouvelle que Nevra m'avait révélée et je n'avais rien vu de plus.
Dans un geste nonchalant je jetai le papier par-dessus mon épaule et m'apprêtai afin de me montrer présentable. Je ne pris pas la peine de porter cette stupide cape, si je voulais retrouver ma vie d'avant je devais arrêter d'agir et de me comporter comme ce qu'ils pensaient de moi. Je n'étais pas ce qu'ils s'imaginaient.En passant par le corridor des gardes je ne pus m'empêcher de m'arrêter face à la chambre d'Ezarel, ou du moins, l'ancienne chambre. L'encadrement ainsi que la décoration qui trônait fièrement au-dessus de la porte, n'avaient pas changé. Cela me frappa en plein cœur en prenant conscience qu'il ne se trouvait plus derrière ce battant. Que désormais quelqu'un avait prit sa place bien qu'à mes yeux personne ne pouvait le remplacer.
Je poussai un long soupir et redevins maître de moi-même, l'heure n'était pas à la nostalgie.La salle principale était grouillante de monde et des bribes de conversation me parvenaient aux oreilles à mesure que j'évoluais dans celle-ci. Je voyais les soldats s'agiter, allant et venant de part et d'autre des différentes salles qui longeaient la Salle des Portes. Des groupes d'amis qui se retrouvaient, prêts à affronter les prochaines missions ensemble. J'étais envieuse de leur bonheur, je ne les connaissais pas et pourtant ils avaient ce que je désirais le plus.
Chassant ces pensées de ma tête, j'arrivai enfin à l'infirmerie, je toquai trois petits coups en attendant que l'on vienne m'ouvrir.Un jeune homme aux longs cheveux noirs corbeau se dévoila derrière la porte. Je ne l'avais jamais vu et me sentis aussitôt mal à l'aise, oubliant presque pourquoi j'étais là.
Il me détailla un instant, longeant ma silhouette du regard d'une lueur indéchiffrable.- Bonjour. Je suis Loris, l'infirmier de garde. Je remplace Eweleïn lorsque cette dernière doit s'absenter pour une urgence ou une réunion de dernière minute.
- Enchantée. Je suis Angélique.
- Je sais. Tout le monde sait qui tu es.Le ton de ses mots ne m'invita pas à poursuivre la conversation. C'était aberrant mais quelque chose chez moi me criait de rester sur mes gardes.
- Je venais voir Eweleïn. Peux-tu me dire quand elle reviendra ?
- Je suis en mesure de te prendre en charge tu sais. J'ai les compétences pour. Articula-t-il d'un sourire, ignorant ma question.
- Je te remercie mais c'est assez personnel.Il hocha lentement la tête sans ajouter quoi que ce soit. Je le vis jeter un coup d'œil derrière son épaule avant de sortir de l'infirmerie et refermer la porte derrière lui. S'adossant contre cette dernière, il croisa les bras sur son torse et arbora une posture des plus décontractées.
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The choice
Fiksi PenggemarIl était face à moi. Je pouvais le reconnaître entre mille, il n'avait plus rien de l'homme que je connaissais mais je ressentais notre énergie commune. Comment était-ce possible ? J'étais dans un dilemme et je savais que le choix qui allait s'imp...