LE DÉPART

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Cher Maal.

Je t'envoie avec cette lettre, une invitation pour un petit trekking de rien du tout « Machu-Picchu »

Bon je te l'accorde tu n'en fais plus depuis que nous nous sommes séparés mais je sais que tu rêvais de le faire un jour. Je t'en donne l'occasion. Es-tu prêt à faire une entorse à ta promesse de ne plus jamais rien faire avec moi. Je te rassure nous ne serons pas seuls si c'est ce qui peut t'inquiéter. Nous partagerons l'aventure avec deux ou trois collègues de travail selon qu'ils soient ou non motivés à le faire.

Si la proposition t'intéresse je te pris de me rappeler le plus vite possible. Nous partons dans un mois.

Bien à toi.

Rose.

Voilà comment je reçu des nouvelles de Rose. Dix ans qu'elle m'a laissée planté sur le parvis de la mairie. Tu m'étonne que je lui en veuille. Mais là elle touche un point sensible. On s'était juré de le faire ensemble, au moins voilà une chose qu'elle n'aura pas oubliée. Si je l'appelle pour lui dire oui elle serait trop contente de pouvoir se « racheter » aussi facilement. Mais d'un autre coté je meurs d'envie de le faire et au moins quand je l'aurais en face de moi je pourrais lui dire ma façon de penser sur le mauvais coup qu'elle m'a fait. Je l'ai toujours en travers de la gorge. Je me calme, je respire et je la rappelle.

Ça sonne. Je me sens très stressé de pouvoir lui reparler de nouveau. Je ne veux pas qu'elle le ressente au téléphone. Elle décroche enfin.

-Bonjour Rose, c'est Maal, lui dis-je d'un ton le plus neutre possible.

-Maal, quel plaisir de t'entendre, dit-elle avec cette voix si enjôleuse, donc j'en déduis que tu accepte

-Oui, pourrions-nous en discuter face à face plutôt qu'au téléphone, lui dis-je d'un ton narquois.

-Bien sûr. Donnons-nous rendez-vous à notre café, je serais de passage à Paris dans trois jours, disons à midi.

-Très bien alors. À lundi midi, je compte sur toi !

-Ne sois pas stupide, je serais bien là à midi pile ou midi deux, dit-elle en riant.

Je raccroche. Elle a vraiment le chic pour me mettre en boite. Depuis le temps, je ne devrais pas me mettre dans un état pareil. De toute façon je ne la reverrais pas avant lundi, j'ai le temps de m'y préparer, psychologiquement et je pense qu'il y a matière.

Je me cale devant mon ordinateur pour me renseigner sur l'endroit où je vais bientôt crapahuter.

Le Pérou, Un des pays de la cordillère des Andes. Pas le plus grand mais un de ceux qui m'intrigue depuis toujours. Je suis tellement excité à l'idée de partir que je n'arrive pas à me concentrer sur ce que je fais.

Il faut que je sorte. Je dois m'aérer l'esprit si je ne veux pas finir par devoir prendre un somnifère.

Je prends ma veste et je descends pour marcher jusqu'à notre fameux café. Ce ne sera pas long j'y serais en moins de dix minutes. Il fait très bon ce soir, donc idéal pour une ballade, et en deux temps trois mouvements j'y suis.

-Bonjour Alberto un petit café s'il te plaît, non plutôt un cocktail maison, si je veux pouvoir dormir ce soir c'est plus prudent.

-Ça marche, un cocktail maison pour le monsieur ! hurla-t-il au barman. Qu'est-ce que tu deviens ça fait un bail qu'on ne t'a pas vue trainer par ici ?

-Oh, tu sais le boulot, la routine habituelle, et depuis Rose tu sais bien que je traine moins par ici.

-La fameuse Rose, encore elle, mais tu ne l'oublieras jamais ?

LA SALAMANDREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant