"Continue" | Louis |

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Dimanche 6 Février 2022, 10h35

Après avoir passé une partie de la nuit à discuter avec Daisy et Phoebe lorsque cette dernière est rentrée de sa soirée avec son copain. J'ai finalement rejoint ma chambre vers 4h30 du matin, en faisant le moins de bruit possible afin de ne pas réveiller le petit bouclé paisiblement endormi au pied de mon lit. J'ai simplement fermé le livre sur lequel il s'était endormi et l'ai posé sur mon bureau avant de rejoindre mon lit.

Dire que j'ai dormi serait un bien grand mot, la nuit a été disons assez mouvementée. Une demie heure après que je me sois couché, alors que je commençais à m'endormir, Harry a commencé à sangloter dans son sommeil, puis à prononcer des mots parfois incompréhensibles qui ressemblaient plus à des bruits qu'à de véritables mots. Puis il y a eu ces mots, parfaitement prononcés, parfaitement compréhensibles

- Me touche pas

- Je veux pas

- Lâche moi

- Crèves-moi

Puis il s'est réveillé d'un coup et a quitté le matelas pour aller s'asseoir sur le balcon. Le voir dans cet état m'a littéralement brisé le cœur, et plutôt que d'aller le rejoindre dehors pour lui montrer que j'étais là pour lui, je suis juste resté dans mon lit, au chaud, tournant le dos à la fenêtre, et j'ai craqué.

J'ai craqué parce que la conversation que j'ai eu avec mes sœurs m'a fait réaliser que plus le temps passait, plus ce que je ressentais à son égard était fort. Que plus ce que je ressentais était fort, plus je voulais le voir heureux. Que plus je voulais le voir heureux, plus il était détruit. Que plus il était détruit, plus cela me détruisait. Que plus cela me détruisait, moins je ne savais quoi faire.

Je me suis finalement endormi sur ces pensées entre deux larmes. Et quand je me réveille ce matin, la première chose à laquelle je pense c'est à lui. Je me redresse aussitôt et regarde par la fenêtre, il n'y est pas, je regarde au pied du lit, et il est là endormi, paisiblement, comme si tout ça n'avait jamais existé, comme si je l'avais rêvé, comme s'il n'avait pas revécu à travers son cauchemar ce que ce salaud lui a fait subir.

Je me laisse retomber sur mon oreiller en soupirant, me rallonge sur le ventre en enfonçant mon visage dans le coussin, j'ai envie de crier, de pleurer encore et encore. Je suis à bout. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas par où commencer. Je vais faire de la merde. Je vais faire de la merde parce que ce je ressens est tellement putain de fort. Je n'ai jamais ressenti une telle chose avant aujourd'hui, et que je ne sais pas comment m'y prendre. Je ne sais pas comment le sauver sans trop lui montrer ce que je ressens. Si je m'écoutais, je serais allé le rejoindre dehors hier soir, je l'aurais serré tellement fort contre moi que j'aurais été capable de lui briser une côte et je ne l'aurais plus lâché. Si je m'écoutais, là maintenant tout de suite, j'irai me blottir contre lui, je passerai mes mains dans ses cheveux, je le serrai encore une fois contre moi, je lui répéterais que je suis là, que je ne le laisserais pas tomber.

Mais je sors juste de mon lit où je reste assis au bord un petit instant pour reprendre mes esprits, me passe les mains sur le visage pour me réveiller, me lève finalement, enfile un tee-shirt et vais pour sortir de la chambre, lorsque sa voix encore endormie résonne dans ma chambre

- Louis..

Je lâche la poignée et me retourne pour le voir en train de s'étirer sur le matelas gonflable, ses yeux, ses magnifiques yeux verts à peine ouverts. Il est tellement beau. Comment quelqu'un peut-il lui avoir fait tant de mal ?

Jeu dangereux - Larry Où les histoires vivent. Découvrez maintenant