Une véritable équipe

Chapitre 4

Pendant quelques jours, le rejet total des membres de Seirin fut très douloureux pour Kuroko, qui les aimait bien quand même. La réaction de Kagami, surtout, était très difficile à avaler. Il refusa de manger ce que lui donnait Akashi, malgré les ordres de celui-ci, et ne voulut absolument pas approcher du gymnase pendant une semaine. Sa déprime enrageait vraiment son capitaine, qui savait qui en était responsable. Le tournois qui approchait, un tournois d'entraînement censé être amical et se déroulant sur la fin de l'année scolaire, allait être l'occasion idéale de se venger. Dans ce tournois, les équipe n'étaient pas forcément du même lycée, c'est pourquoi Akashi avait dors et déjà contacté son ancienne équipe pour leur donner rendez-vous dans la semaine au Maji Burger préféré de leur petit passeur.

Lorsque tout le mode fut présent, même le bleuté, bien qu'il ait été forcé par Akashi, la réunion put commencer.

-Je vous ai demandé de venir car je veux que nous participions au tournois d'entraînement. En tant qu'équipe, comme avant. Nous jouerons tous ensemble, pour venger Tetsuya et écraser Seirin.

-Akashicci ? Pourquoi Kurokocci est silencieux ?

-La réaction de son ancienne équipe l'a ébranlé, mais il se remettra. D'autant plus vite que nous allons le faire jouer contre eux, et que nous serons son équipe.

-C'est pour ça que Tetsu n'aurait pas dû aller dans un autre lycée que nous. Nous, nous l'aurions protégé.

-Et c'est pour ça qu'il est venu à Rakuzan, Daiki. Qui participeras avec nous au tournois ?

-Moi, répondis immédiatement Kise, si c'est pour Kurokocci, j'en suis !

-Evidemment que je veux jouer avec Tetsu!

-Si je joue avec Kuro-chin, il ne pourra pas me passer. Et puis, personne ne mérite mes bonbons, à Yosen, bouda Murasakibara.

-Kuroko est revenu dans une école forte, je ne vois pas pourquoi je dirais non, déclara le vert.

Kuroko les regarda tous, étonné qu'ils veuillent tous jouer avec lui de nouveau. A moins que ce ne soit pas vraiment lui, mais pour les autres ?

-Tetsu, je t'arrête tout de suite. De un, t'es un coéquipier en or. De deux, j'ai une revanche à prendre, et sans toi avec eux, je suis sûr de gagner. De trois, tu fais partie des notre, évidemment qu'on veut jouer avec toi ! Et puis...

-Les autres ont été méchants avec Kuro-chin, coupa le glucophage. Ils t'ont dit des mauvaises choses. C'est leur faute si vous avez pas gagné, et en plus, Aka-chin ne sait pas perdre !

-Tetsuya, nous avons un membre de notre équipe à venger, alors tu vas jouer avec nous et on les écrasera de telle sorte qu'ils comprennent bien leur erreur et qu'ils viennent ramper à tes pieds pour te demander pardon. Que tu ne leur accorderas pas, évidemment, expliqua le rouge.

Le bleuté, émut, finit par pleurer, comme il aurait dû le faire dès le rejet de Seirin. Il pleura un long moment avant de se redresser et d'acquiscer silencieusement. Pourtant, ce simple mouvement de tête amena des sourires sur tous les visages autour de la table. La Génération des Miracles passait à l'attaque, certains allaient vraiment regretter d'avoir touché au bébé de l'équipe.

Leur entraînement recommença exactement comme à l'époque du collège aux yeux du joueur fantôme qui partait encore dans ses pensées en plein milieu de celui-ci. Encore une fois, il avait la balle mais ne bougeait plus trop occupé à réfléchir sur le pourquoi du comment de sa nostalgie. Akashi, amusé, vint tout simplement la lui prendre des mains avec un baiser sur le coin des lèvres, ce qui eut le don de ramener immédiatement Kuroko sur Terre. Alors que son capitaine s'éloignait tranquillement en lui jetant un regard par dessus son épaule, le pauvre Tetsuya rougissait comme une tomate alors que tous les autres joueurs immitaient les poissons hors de l'eau. Kise se reprit le premier et poussa un cri de frayeur.

-Kurokocci va se faire manger par Akashicci ! Il faut le protéger !

Bien évidemment, cette remarque accentua les rougeurs du joueur fantôme qui disparut subitement de son emplacement, bien que tous sachent qu'il était juste sur le bord du terrain à tenter de faire partir la couleur de sur ses joues. Un grand sourire étira les lèvres du capitaine qui regarda un instant sa proie avant de fusiller Kise du regard. Celui-ci glapit et se cacha derrière Aomine qui soupira.

-Je ne vais pas le manger. Du moins, pas encore. Et il n'y a aucunement besoin de la protéger de moi, est-ce bien clair ?

-Oui, Akashicci, parvint une petite voix tremblante de derrière le joueur bronzé.

-Kise, si t'a la trouille d'Akashi, pourquoi tu sors des trucs pareils, franchement ?

-Akashicci est flippant, mais Kurokocci est très adorable pour que je le laisse se faire dévorer sans rien faire.

-Et que vas-tu faire, Ryouta ?

Le blond croisa le regard de son capitaine temporaire et décida qu'il pouvait veiller sur son Kurokocci de loin, assez loin pour que des ciseaux fous ne puissent pas l'atteindre.

-Je vais surveiller. De loin, et derrière un bouclier.

Le gloussement de Kuroko, sur son bout de terrain, fit sourire l'intégralité de l'équipe, alors qu l'entraînement reprenait suite au retour du fantôme en fuite. Celui-ci, ein que toujours rouge, jeta un regard reconnaissant à Kise qui avait voulut le protéger, mais n'osa pas regarder vers le rouge, qui avait pourtant toujours la balle. Sa détermination à battre l'équipe qui l'avait enfoncée grandissait tandis qu'il sentait, jour après jour, sa Zone lui être accessible au contact de ses anciens coéquipiers. Il était également heureux de revoir Aomine jouer au basket avec le sourire, chose qu'il avait cessé de faire depuis bien trop longtemps. Les chamailleries de ces joueurs exceptionnels le renvoyaient dans le passé alors qu'Akashi jouait encore et toujours les arbitres entre ses joueurs, arguant qu'il était le seul à en avoir le droit. Momoi semblait aux anges et collait Kuroko plus que jamais malgré les regards venimeux d'une paires d'yeux rouge et jaune. Akashi n'aimait vraiment pas que l'on touche à ce qui lui appartenait. C'était encore une raison pour lui de vouloir battre cette pathétique équipe qui se croyait meilleure que la sienne, celle qu'il avait passé tant de temps à construire, l'équipe parfaite qui ne répondait qu'à ses ordres.

La fin de l'entraînement se déroula comme on aurait put le prévoir par un duel entre Aomine et Kise, perdu par le deuxième qui se consolait en serrant Kuroko contre lui. Secouant la tête et se demandant franchement quand est-ce que ses joueurs allaient grandir, décida de les emmener manger une glace au combini le plus proche, principalement pour arrêter la dispute qui menaçait d'éclater entre Midorima et Kuroko à propos des paniers les plus important au basket. Ils l'avaient déjà eut des dizaines de fois, et toujours les mêmes arguments revenaient, sans qu'ils ne parviennent à décider qui de l'un ou de l'autre avait raison. Cette fois, cependant, Kuroko avait un autre argument à exposer.

-Alors pourquoi, Midorima-kun, n'as-tu gagné aucun des match que nous avons joué l'un contre l'autre ?

-Ça n'a rien à voir, c'était juste de la malchance, réfuta le shooter de la Génération des Miracles.

-Je dois avoir vraiment beaucoup de chance, alors, pour parvenir à gagner ou presque les deux matchs que l'on a fait.

Le vert ne répondit rien et se contenta de l'ignorer, permettant ainsi à Kuroko de remporter la victoire de leur énième dispute pour la première fois en quatre ans. Cela étonna quelque peu ses coéquipier, qu'il abandonne si facilement, mais c'était sans doute là sa façon de lui dire qu'il était heureux de sa décision.

Toute en observant son équipe plaisanter comme avant autour d'une glace, Kise prenant Kuroko à temoin que personne ne l'aimait, Akashi sut que cette victoire ne serait pas seulement une revanche sur Seirin pour ce qu'ils avaient fait, mais également la reconstruction de la Génération des Miracles. Il devait maintenant trouver un lycée pour l'accueillir, un lycée qui pourrait se contenter de les laisser gagner sans trop faire de vague. Et si ils allaient tous à Seirin, pour les obliger à rester sur le banc à tous les matchs ? Non, Kuroko n'y remettrait jamais les pieds.

C'est sur ces réflexions que la journée de cette équipe incroyable se termina, prête à tout écraser sur son passage.