29- Lîle

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Je m'étais endormi après que Steve m'eut ramené des sandwichs à la confiture et aux beurres de cacahuètes. Il était resté avec moi jusqu'à ce que mes yeux soient lourds, il était resté assis à côté de moi, parlant de tout et de rien, de la mission du lendemain, de Bucky, des Avengers, de ce que j'avais loupé loin de lui, de mon petit frère mort qu'il avait visité en maison de retraite. Je n'avais pas vu Bucky. Peut-être que Steve l'en avait empêché ou peut-être n'avait-il pas envie, ou que je m'étais endormie avant sa visite. Je le retrouvais seulement dans l'avion, mon café à la main, prête pour la mission. 

_Tu viens ? Demandais-je. 

_C'est dans le plan. Dit-il avec un sourire en coin. C'est toi le cerveau. 

_Je pensais que tu allais dormir encore une heure ou deux. 

_Je voulais te voir. Steve m'a raconté, tu vas bien ? 

Quelque chose m'avait trotté dans la tête depuis hier soir, depuis la vidéo. Flight parlait du soldat de l'hiver. Bucky ne m'avait jamais parlé de mes pouvoirs. 

_Sur la vidéo, elle...Enfin moi, je parle de moi. Cette partie de moi a l'air de te connaitre. Tu ne te souviens de rien ? 

_Je t'en aurais parlé sinon...Il me manque encore des souvenirs, j'embrouille des choses...Mais je n'ai aucun souvenir de toi avec ce genre de choses. 

Il s'approcha de moi, mettant une mèche de cheveux roux rebelle derrière mon oreille. J'avais envie de le croire, tellement envie. C'était possible. Il m'en aurait parlé. Il en avait eu l'occasion. On était redevenu proche et même avant, il l'aurait fait. On ne s'était jamais rien caché...A part nos sentiments. 

_Bucky j'ai...

_On va régler le problème. Stark, Bruce, Steve...On va t'aider. On va te faire sortir de ça. 

_J'ai l'impression d'avoir été inutile tout ce temps. 

_Tu ne l'étais pas. 

_Alors pourquoi tu me fuyais ? 

_Parce que j'avais peur...De te faire du mal. De ne pas être digne de toi. Bordel Prune, j'ai tué des gens ! J'ai fais des choses horribles, je voulais te protéger. Je ne sais même pas si je suis vraiment guéri de tout ça. J'ai peur de me réveiller avec ma main autour de ton cou, j'ai peur de te faire du mal physiquement sans m'en rendre compte, que le soldat de l'hiver ressorte et qu'il décide de te tuer, j'ai peur de ne pas sentir ma force quand je suis avec toi...Je ne suis pas digne de quelqu'un comme toi...

_Je n'ai pas besoin de quelqu'un de digne. J'ai besoin de quelqu'un qui est là et qui partage mes sentiments. Pour le reste, j'assume. J'assume de sortir avec James Buchanan Barnes. J'assume que tu es été le soldat de l'hiver, que tu es tué des gens et que j'ai aidé à tuer ces gens. J'assume que tu puisses ne pas sentir ta force et me faire mal. Je ne suis pas en sucre. Je suis une adulte, je peux faire mes propres choix. Tu es mon choix. 

_Je...

_Ne dis rien, tu gâcherais mon discours. 

_Vous allez devoir sauter. Dit le pilote. 

Je posais ma bouche contre la sienne, chastement. Je me sentais légère d'avoir pu enfin lui dire ce que je pensais. J'ouvris la porte et sautais en lui faisant un signe de la main. Je me sentais prête pour cette mission. C'était mon plan, malgré ça, j'avais une boule dans l'estomac. Il restait bancal, imprévisible et il pouvait échouer à des tas de moments. Je sentis l'eau glacée autour de mon corps. Je nageais rapidement pour avoir la tête en dehors de l'eau. Je regardais autour de moi, le jour se levait. je me repérais rapidement, je devais nager vers le soleil. Je pouvais déjà apercevoir l'île. Je me dépêchais pour ne pas risquer une hypothermie. J'atteris dans le sable, j'avais déjà pris une bonne partie de mon énergie en me battant contre le courant. Je n'avais pas le temps de me reposer. Il n'y avait aucune tour de guet ou de garde, je ne pouvais en être totalement sûre. Je courus vers la foret. Une fois arrivée dans l'ombre des arbres, je pris quelques secondes pour calmer mon cœur et ma respiration. Les mains sur les genoux, je fixais l'herbe et sentis le soleil à travers les arbres qui me réchauffait le dos. La première partie du plan était effectuée. Je devais maintenant aller jusque la tour centrale sans me faire repérer. Selon Stark, elle était au centre, entourée d'autres bâtiments. Je courais à travers les arbres, le souffle court. Je ne pensais qu'à la mission. J'avais besoin de réponse. Stark ne pourrait pas y répondre tout de suite. Je devais me débrouiller, cette mission était certes collective, j'y trouvais seulement le mien. Je ne croisais personne. La forêt se fit de moins en moins dense, la lumière fut d'avantage présente. J'arrivais dans la ville d'AIM. Je pus découvrir des bâtiments si haut que j'en voyais pas le bout. Je m'accroupis, voyant des gens parcourir les rues dans une tenue d'apiculteur jaune. Heureusement Stark avait réussit à s'en procurer une. Je la sortis de mon sac et l'enfilais rapidement dans la pénombre. Je laissais le sac, il ne m'était de plus aucune utilité. On ne pouvait voir que mes yeux à travers la visière. Je sortis de l'ombre, me dépêchant de rejoindre la rue. Je marchais au milieu des autres, d'un pas calme. Natasha m'avait prévenu, pour ne pas être découvert, il fallait agir comme tout le monde, ne pas se presser. La seule chose qui pouvait me trahir était les battements rapides de mon cœur. Je ne me perdis, personne ne m'arrêta. J'entrais dans le bâtiment, je montrais mon faux badge à l'entrée, personne n'y trouva rien à redire. Aucune question. Etait-il trop sûre d'eux ? Ou ne pensait pas qu'une pauvre folle pouvait se retrouver dans leur bâtiment entourée d'eau sans aucune issue ? Je me déplaçais, Stark avait dit que ce que je cherchais était dans l'aile Ouest. Je commençais à douter. Pourquoi personne ne se parlait ici ? Je ralentis le pas. La salle des archives. Je passais devant des tas de portes, aucune avec des sécurités, tous avec des parois en verre. C'était des scientifiques, ils faisaient des expérience. J'arrivais au bout du couloir, Stark avait peut-être eut tord. Pourtant, je m'arrêtais devant la porte. Celle-ci avait besoin d'un badge. Je tirais de ma poche celui confectionnait par Stark. J'avais Cinq minutes maximum. Quand elle s'ouvrit, je découvris une immense pièce, des étagères aussi haute que trois étages de building. Je n'arriverais jamais à trouver ce que je voulais. Je devais essayer. Sur les côtés, il y avait des centrales contenant surement les informations au format numérique. Je me concentrais sur les rayons. Il devait y avoir un ordre, probablement chronologique ou alphabétique. Je marchais dans les rayons voyant des noms inconnus, des initiales...Arrivant au bout d'une allée, je reconnus des pancartes sur le bout. Des années. C'était donc chronologique. J'aurai du y penser avant. Je ne savais pas laquelle chercher. Probablement 1945 ou 1946. Peut-être plus tard. J'avais été Flight de 1945 à 2014, je ne savais pas quand le dossier de mes pouvoirs avaient été fait. Je courus pour trouver l'année. Je me déplaçais ensuite dans le rayon quand une alarme résonna. Stark avait vu trop long. J'étais là depuis à peine trois minutes. J'entendis la porte claquer, des ordres être lancé. Je ne voyais encore personne au bout du couloir. Je n'avais rien pour me cacher. Parfait. Du coin de mon oeil, je vis un éclat de jaune. Je me mis à courir à travers les rayons pour le simple plaisir de les voir me courir après. J'étais rapide, les heures d'entrainements avaient porté leur fruits. 

_Je la vois ! 

Un des gardes me suivit à la trace et je ris intérieurement quand je vis que je le distançais sans être essoufflée. Malheureusement, en me retournant, je dus me stopper net. Un garde pointé une arme sur moi, si proche que sans cette combinaison ridicule j'aurais senti le canon sur mon ventre. 

_Je te tiens ! 

Je reculais doucement, regardant autour de moi. Trois gardes arrivèrent derrière moi, dont celui dont j'étais si fière de l'avoir distancer. Je tentais un pas sur le côté mais un canon appuya dans mon dos. Je devais tenter quelque chose, ce serait trop facile et bizarre sinon. Je me retournais d'un mouvement rapide pour prendre l'arme dans mes mains. 

_Pose ça où je te fais frire. 

_Je ne sais pas si votre patron serait content.

Ma voix était un masque d'insouciance et de sureté alors que je suais dans cette combinaison et que c'était la partie la plus dure du plan. Il me voulait. Mais aujourd'hui, il n'avait peut être plus besoin de moi. Je pouvais me faire descendre immédiatement. Je poussais un soupir quand un des gardes s'avança vers moi pour m'attacher les mains dans le dos tandis qu'un autre retira la combinaison de mon visage. Il me fixa quelques instants et j'étais presque sure qu'il avait un sourire calculateur en dessous de sa combinaison. Il passa les mains le long de mon corps, vérifiant si j'avais des armes. Je ravalais mon dégoût. 

_Tu n'aurais jamais du venir ici si tu tenais à ta liberté Flight. 

On me poussa sans ménagement vers l'avant. Je gardais un visage détaché, règle numéro deux de Nat', ne faire voir que les émotions que l'on veut transmettre. Trois gardes m'escortèrent pendant que l'on congédia les autres. On alla dans un ascenseur. 

_Qu'est ce que tu faisais là Flight ? 

_Je ne parlerais qu'à votre grand patron. 

On arriva devant une porte immense, un des soldats parla à un interphone. La porte s'ouvrit dans la minute pendant que je souriais à la caméra. On me balança sur un fauteuil et les trois gardes reculèrent contre la porte. Il n'y avait aucune fenêtre, pas de moyen de s'échapper autre que par la porte. C'était une mauvaise chose, ils auraient du m'emmener dans la salle où Stark était. C'était le plan de base. Je ne laissais rien voir de l'extérieur, essayant seulement de faire le plan dans ma tête. Selon les information de Tony, j'étais un étage au dessus de où il avait été, sur la même aile je dirais. Je n'avais aucun micro, ça aurait tout compromis. Le fauteuil devant moi se retourna. C'était un android avec une tête d'écran qui s'alluma. J'avais pris l'habitude de voir Vision mais il paraissait si humain, celui devant moi n'était qu'une enveloppe contrôlait par je ne sais qui. Un homme blond, dans la trentaine, un visage plutôt banal, avec des lunettes et une blouse de scientifique. 

_Bonjour Flight. 

_Qui êtes vous ? 

_Vous pouvez m'appeler George. Mes enfants vous ont trouvé dans la salle des archives. Que cherchiez vous ? 

_Mon dossier. 

Une trappe s'ouvrit au dessus de nous, un bras métallique en sortit pour déposer un carton devant moi. 

_Tenez, le voici. Votre dossier complet. De votre naissance, passant par la deuxième guerre mondiale, Hydra, votre départ au Mexique et votre retour. Tout est présent. Hydra avait pas mal d'écrit sur vous, plutôt intérréssant. Que faites vous ici ? 

_Je voulais mon dossier. Et savoir qu'elle était ce bouton où votre faux Armin Zola allait appuyer. 

_Vous mentez. Mais je peux vous faire voir des réponses. 

Son écran se brouilla, lançant place à la vision d'une caméra de surveillance, l'image était de basse qualité. On pouvait voir une silhouette, assise sur le sol dans une cage de verre. Quelqu'un était devant la cage. 

_Vous avez tué trois gardes. Dit l'homme. 

_Je n'ai pas fait exprès. 

Cette voix...C'était la mienne. C'était moi la silhouette au sol. 

_Vous n'avez pas l'air de vous en vouloir pourtant. 

_Je ne ressens pas ce sentiment. Je suis désolée. Ce n'était pas voulu. Ils m'ont acculé contre le mur. Je devais me défendre. 

_Qui êtes vous ? 

_Je ne sais pas. Que voulez vous que je sois ? 

_Flight. Tu ne souviens pas d'elle ? 





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