7- Soldat

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Je nettoyais la blessure de mon poignet. Ils n'y allaient jamais de main morte dans ce genre d'entrainements. Moi, non plus. J'étais leur superviseur, leur chef. J'étais la plus forte. Je n'avais pas le droit d'aller en mission. Je devais piloter et m'occuper du centre. C'était mes objectifs.

_Père.

Monsieur Garett me toisa de toute sa hauteur.

_Ma fille. Ils t'ont pas mal amoché aujourd'hui.

_Ils sont encore plus mal en point.

_Ils sont encore aptes au combat ?

_J'ai suivi les règles. Pas de blessure mortelles, pas de blessures qui empêchent une mission.

_Bien. Bonne fille.

Il tapota ma tête avant de sortir de la pièce. J'entendis un cri qui fit naitre un frisson dans mon dos. Je ne savais pas qui c'était mais il avait du faire une bêtise. Je le relevais et rangeais le nécessaire à couture plutôt fière de moi. Je sortis dans le couloir, c'était plutôt calme en ce moment. Ils infiltrés les plus hautes sphères de la société, le Shield, la maison Blanche... Il n'avait pas besoin de nous. Je passais devant la capsule du soldat de l'hiver. Quelque chose me titillais toujours avec lui. Ma main se porta au collier que je portais tout le temps, je n'arrivais pas à l'enlver sans savoir de où il venait. Je... J'avais une impression de déjà vu. Il était trop instable et précieux pour être gardé éveillée comme moi. J'étais la plus forte... Quand il dormait. Je n'avais pas encore pu avoir affaire à lui et je n'en avais pas envie quand je voyais la liste de ces exploits.

_Que fais tu devant sa capsule Flight ? Me dit Monsieur Garett en apparaissant à côté de moi.

_Je me souvenais de ces exploits, père.

_Suis moi. On va le réveiller justement. 

Il activa un bouton et une fumée dense sortit de sa capsule pour se répandre dans le sol. Je venais d'une de ces capsules moi aussi. je me souvenais avoir été réveillée plusieurs fois mais ma mémoire était floue. Plus j'essayais de me souvenir et moins les images venaient à moi. Monsieur Garett posa un masque noir sur le bas du visage du soldat. 

_Tu te souviens de l'avoir aidé il y a peu ? 

_Non père. 

_Pourtant tu l'as fait.

L'homme papillonna doucement des yeux en regardant autour de lui. Mon père répéta des mots dans une langue qui m'était inconnue bien que de nombreuses personnes la parle à la base. Personne ne voulait me l'apprendre. Le soldat se leva alors, raide et droit devant nous. 

_Prêt à obéir ? 

_Oui. 

******

Je restais souvent à la base. J'avais développé une routine. J'entrainais les recrues, je faisais le repas, je lisais les nouveaux rapports de mission et j'allais voir le soldat. Je soignais ses blessures de la journée ou lui donnait à manger. On avait...Un lien. Quelque chose chatouillait mon esprit depuis que je l'avais vu dans sa cabine. On avait un accord tacite, enfin j'en avais l'impression. On ressentait tous les deux ce sentiment mais on ne l'exprimait pas, par peur de nos supérieurs. J'étais quelqu'un d'autre avec lui. Je remplissais son plateau rapidement, j'avais du retard. Une recrue était allé plus fort que d'habitude et mon poignet me faisait mal. J'avais eu du mal à accomplir mes tâches de la journée surtout que je devais vérifier des réglages de mon avion pour une mission prochaine. Je pris le plateau avec une seule main et avançait dans le couloir. Le soldat de l'hiver était maintenu dans une salle loin des autres. Mes supérieurs le qualifiaient d'instables et de dangereux. Je n'avais pas de souvenir de lui en mission et il n'avait jamais tenté de me sauté dessus. J'avais posé un livre sur son plateau. J'imaginais que parfois il se sentait seul même si aucune émotion ne transperçait son visage. Il prenait toujours mes livres et les mettait en avant quand il avait fini de les lire pourque je les reprenne. On n'avait jamais échangé de phrase complètes. Juste des "je te fais mal ?" quand je retirais une balle et que j'avais interdiction de l'endormir. C'était censé l'endurcir et lui apprendre à ne pas se prendre de balles, chose plutôt insensé pour moi. J'ouvris sa porte, il était allongé sur son lit fixant le plafond. Mon cœur se serra doucement devant cette vision. Pourquoi ? 

Third SoldierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant