9-1-1 - L'absence du vide - Ep4.15

Chapitre 4

Holly s'était figée.

Elle ne s'attendait certainement pas à se retrouver devant lui aussi vite. Elle ne savait même pas si elle avait envie de le connaitre. C'était trop tôt pour elle. Elle n'avait pas encore pris de décision à ce sujet et Eddie avait raison, elle devait y réfléchir à tête reposée.

Elle le vit se passer le pouce sur sa lèvre inférieure et faire un pas vers elle.

– Qu'est-ce que... ? commença-t-elle le faisant se stopper. Qu'est-ce que vous faites ici ?

Il la considéra une seconde, interdit, avant de pencher la tête sur le côté et de lui sourire. Elle n'aimait pas sa façon de la regarder. Avec cet air intéressé qu'arboraient les hommes lorsqu'une femme leur plaisait.

Avait-il comprit qu'ils avaient le même père ?

– Je travaille ici, affirma-t-il.

Holly cessa de respirer.

S'il travaillait avec Eddie, alors les choses allaient être compliquées. Elle ne pourrait pas l'éviter, éternellement. Le mieux qu'elle avait à faire, c'était de mettre les points sur les « i » et les barres sur les « t ».

– J'en conclu que ce n'est pas ton irrésistible envie de me voir qui t'a poussé jusqu'ici, lui sourit-il.

– Quoi ? souffla-t-elle. Mais vous jouez à quoi au juste ?

– Je ne joue pas, lui assura-t-il en se rapprochant. J'ai seulement envie de faire connaissance.

Holly recula d'un pas.

Le jeune homme eut un sourire en coin, amusé. Elle n'aimait pas ça mais après tout, elle n'avait aucune idée de ce que son géniteur avait pu raconter à sa famille, après son départ.

Elle devait bien avouer qu'elle avait fichue une sacré pagaille, en débarquant ainsi.

– Si vous faites un pas de plus, je vous colle mon pied dans les pruneaux, le prévint-elle. Frère ou pas frère, je n'aurai aucune pitié.

Il sembla décontenancé quelques secondes.

Puis, il ferma les yeux, presque soulagé. Il semblait avoir compris quelque chose et Holly songea intérieurement qu'il était grand temps que ses neurones aient fait la connexion.

– Je commençais à croire que je ne te plaisais pas, s'amusa-t-il.

– Pardon ? sursauta-t-elle.

– Bah oui, je commençais à me dire que je n'étais pas ton genre de mec.

– Vous êtes mon frère ! s'offusqua-t-elle.

– Alors, j'ai bien une sœur aînée, affirma-t-il. Mais non, je ne suis pas ton frère.

– Quoi ?

– J'adorerai avoir ton père mais non, moi j'ai eu le droit à... à pas grand-chose en fait, mais bon.

– Je ne comprends pas, vous étiez chez lui pour le petit déjeuner, vous...

– Pour ma défense, sa cuisine... Je n'ai jamais aussi bien manger que quand c'est lui qui cuisine. Et je dois bien l'avouer que... Ouais, je suis un squatteur, rit-il.

– Vous avez dû me prendre pour une cinglée, soupira-t-elle en comprenant sa méprise.

– Je dois admettre que je me suis posé la question, s'amusa-t-il. Je peux t'appeler Holly, maintenant ?

Holly eut un sourire et il en profita pour faire un pas vers elle.

– Bien sûr, affirma-t-elle radoucie.