Happier - Eren Jäger

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I ʜᴏᴘᴇ ʏᴏᴜ'ʀᴇ ʜᴀᴘᴘʏ
Bᴜᴛ ɴᴏᴛ ʟɪᴋᴇ ʜᴏᴡ ʏᴏᴜ ᴡᴇʀᴇ ᴡɪᴛʜ ᴍᴇ
I'ᴍ sᴇʟfɪsʜ, I ᴋɴᴏᴡ
I ᴄᴀɴ'ᴛ ʟᴇᴛ ʏᴏᴜ ɢᴏ
Sᴏ fɪɴᴅ sᴏᴍᴇᴏɴᴇ ɢʀᴇᴀᴛ ʙᴜᴛ ᴅᴏɴ'ᴛ fɪɴᴅ ɴᴏ ᴏɴᴇ ʙᴇᴛᴛᴇʀ
I ʜᴏᴘᴇ ʏᴏᴜ'ʀᴇ ʜᴀᴘᴘʏ ʙᴜᴛ ᴅᴏɴ'ᴛ ʙᴇ ʜᴀᴘᴘɪᴇʀ

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La brise était légère, et le soleil caressait avec tendresse le paysage. Une auréole orangée flottait autour des visages des deux amants, bercés par le sentiment apaisant de leur présence mutuelle. Les brins d'herbes virevoltaient au rythme de leur coeur, secoués de l'euphorie paisible que procurait cet instant de partage.

Ses doigts se faufilaient dans ta chevelure ébène. Sa main savourait la chaleur de ta peau, plus colorée à chaque seconde de ce contact nouveau. Un sourire s'étalait sur tes lèvres, une humeur réjouie et embarrassée s'entremêlant sur les traits de ton visage unique.

Il regardait ta cicatrice avec amour, appréciant chaque parcelle de la personne que tu étais, chérissant de toute sa vitalité tes blessures et tes peines. Ses yeux semblaient faire resplendir ta beauté, brillant de toute l'affection qu'il pouvait enfin te donner.

Ton chagrin t'avait amené jusqu'ici. Au pied de cet arbre, tu avais lâché tes sanglots, déposé tes remords, enterré tes souvenirs. Les vagues d'une vie entière passée ensemble à se débattre contre les flots, à plonger profondément dans les entrailles d'un monde redoutable, jusqu'à perdre toute la splendeur de nos nageoires. Tout cela pour remonter à la surface, sans que nous ne puissions jamais plus savourer à deux la saveur familière de l'eau salée.

Tes prunelles sombres s'étaient éteintes sur ma tombe. J'ai vu ses bras te réanimer. J'ai observé, avec amertume, sa gentillesse te sauver de cette inévitable noyade. Celui qui t'avait toujours protégé n'aurait jamais pu te laisser t'engouffrer comme tu étais en train de le faire.

Ma raison est heureuse pour toi. Elle est touchée de te voir connaître à nouveau ce bonheur qui t'avait quitté. La couleur vermeille s'en était allée. Elle avait laissé ta nuque découvrir la fraicheur d'une liberté que tu ne semblais plus connaître. Il t'avait débarrassé d'une présence invisible qui te faisait prisonnière d'un fil rouge déjà brisé. Une destinée à laquelle tu croyais de toute ta personne, mais qui transformait ta véhémence en fragilité.

Mais mon coeur est brûlant de rage. L'ébullition transperçait chaque parois de mon âme, lui insufflant cette nocivité qui faisait de moi le garçon que tu avais rencontré. L'égoïsme me chuchotait de mauvais présages, m'indiquait des directions risquées qui te ferait perdre tout ce que tu avais pu récupérer. Si j'avais pu te toucher, si j'avais pu t'effleurer, je t'aurais à nouveau déchiré.

Je hurlais silencieusement ma colère, qui se manifestait toujours par mon propre reflet. C'était ma faute si je n'avais pas su aimer. C'était ma faute si je t'avais à ce point brisé. Maintenant que le miroir te montrait à moi, si libre de toutes ces chaînes que je m'étais inconsciemment évertué à te faire porter, je haïssais cet homme d'être venu au monde pour t'en débarrasser.

Tu m'avais tant offert. Tu aurais pu détruire tout sur notre chemin pour me laisser traverser. Je refusais de le voir, je refusais de l'accepter. Je ne voulais pas de ton aide, qui m'aurait conforté dans cette idée qui me montrait l'entièreté de ma faiblesse. Je n'ai jamais accueilli ta bonté, j'ai réfuté chacun de tes sentiments, j'ai bâché ton amour pour accomplir ce que j'avais toujours souhaité bâtir.

Je détruisais tout. J'ai tout détruit.

Désormais, c'étaient ses lèvres qui te soignaient. Ses yeux qui te chantaient le futur. Ses mains qui te promettaient l'éternité. Son visage qui trahissait sa vulnérable honnêteté. Désormais, c'était lui qui t'aimait.

Et si ma rancoeur souhaitait qu'à jamais tes iris demeurent vers le ciel, c'était avec une perle que tu t'étais définitivement encrée sur terre, pour que jamais plus mes ailes ne viennent te retirer ta liberté.

Les deux amants s'en allèrent, abandonnant derrière eux la scène de leur commencement. Les oiseaux remplacèrent ses acteurs, et la nuit vint recouvrir d'un long manteau les plumes déchues d'une histoire révolue.

𝐑𝐞̂𝐯𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐟𝐮𝐧𝐭𝐬 [ 𝙾𝚂 𝚂𝙽𝙺 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant