Chapitre 19 Annonce d'un mariage précoce :

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Il m'avait installée sur son grand lit et ses bras me manquaient déjà. Mon estomac me brûlait encore et l'alcool, peu à peu, perdis de son effet.

Je prenais de mieux en mieux conscience du sacrifice que j'avais fait là.

Est ce que ça en valait la peine ?

Je ne reverrai sûrement plus ma mère et je peux dire adieux à ce soleil que j'aimais tant. J'étais à présent une déesse de l'ombre. Moi déesse du printemps, des fleurs, condamnée à rester là, dans ce noir sans fin...

Mais avec la personne que tu aimes, me chuchotait une voix toute au fond de moi.

Je n'avais pas vraiment l'habitude d'aimer un homme. Je n'étais plus sûre de moi d'un coup.

Aimer. Étais-je sûre de mon choix ? Ce qui était sur, en revanche, c'était que j'étais irrévocablement attirée par ce dieu. Je ne saurais dire pour quelle raison.

Il n'avait rien de doux, si ce n'est que ses baisers et manières qu'il adoptait petit à petit avec moi; il n'avait rien de rassurant vraiment, même si je trouvais en lui quelque chose qui procurais un sentiment de sécurité; il n'avait rien qui me prouvait réellement ses dires, comme quoi c'était réciproque, pourtant j'avais mangé à sa table et entre autre, finalement pris la place de Reine des Enfers.

C'était peut être fait sur le coup de l'alcool, ou alors, je tenais tellement à ce que Menthé ne sois pas sa femme, et je l'ai fait par jalousie..en tout cas, ce qui était certain, c'est que dans peu de temps, j'allais me marier et que Mère ne serait pas contente. Non pas parce qu'elle ne serait pas dans l'assistance, mais parce que le mariage était une chose qu'elle m'avait formellement interdite et que j'allais lui désobéir sur pratiquement tous ses plans d'avenir.

Je me souviens encore, plus petite, où elle me contait la magnifique déesse qu'elle voulait que je sois.

Rayonnante, enjouée mais quand même assez mâture, toujours proche d'elle, vivante et énergique. Elle me voulais blanche comme une ange, vierge comme une nouvelle pousse et douce comme le sommeil sous les cyprès.

Au lieu de quoi, ce que je vais devenir ne ressemblera en rien à ce qu'elle a prévu, et j'allais être sûrement punie comme jamais.

Hadès s'installa, torse nu à mes côtés. Je ne le regardais pas. L'alcool avait difinitivement perdu son effet.

Je ne savais pas quoi lui dire et tentais de faire semblant de dormir.

- Tu dors à 20h tous les soirs ? se mit il à rire en se couchant et regardant le plafond.

- Je...c'est que...

Il se tourna face à moi.

- L'alcool ne fais plus effet et tu es gênée pour tout à l'heure..oui je vois très bien.

- Je...j'ai tellement manqué de tact, de jugement...Et si tu ne m'aimais pas ? Je fais comment hein ? J'ai trop vite renoncé à trop de choses..

- Coré, je te connais plus que tu ne le crois. Si je t'ai pris toi, c'est que quelque pars, tu me plaisais déjà beaucoup...

- Comment fais tu ?

L'incompréhension se lu sur son  visage.

- Faire quoi ?

- Mère a toujours voulu que je sache m'exprimer comme toi, mais je n'y arrive pas.

- Hey, regarde moi, me lança t-il.

Je lui obéis et il me sourit.

- J'ai des millénaires de plus que toi. C'est normal que mes phrases soient peut être un peu plus subtiles...

- J'ai mangé mais...tu peux toujours prendre un autre femme qui elle saura tenir ce royaume...

- Coré, c'est écrit, tu seras une très bonne Reine.

Je regardais sa peau nue, avec ces sortes de tatouages obscures.

Un dieu de l'ombre. Ces marques rappellent qu'ils ne sont pas des personnes à qui on peut accorder notre confiance, pourtant, c'était exactement ce que je faisais, aveuglement. 

J'avais envie de toucher mais je m'abstenue. Et, soupirant, frustrée, je détournai le regard.

- Perséphone. Ne sois pas comme cela. Tu n'es peut être pas sûre de ton choix, et, tu te dis sûrement que maintenant, tu es dépendante de moi, mais regarde, moi aussi je te suis dépendant (Il se rapprocha de moi). Qui me prouve, à moi aussi, que tu ne sacrifies pas tout cela pour ma richesse ? Parce que Menthé n'est pas la seule femme qui devait travailler dur pour obtenir de quoi vivre. C'est toujours le même schéma...

Il me prit finalement dans ses bras et je me laissais aller contre lui.

- Je n'aime pas les protocoles...

- Tu t'y feras...

- Je n'aime pas les maîtresses.

- Je n'aime pas non plus les amants.

- Je...Je ne suis pas prête...

- A quoi donc ?

- A tout ! Menthé elle, se serait empressée de te donner un enfant par exemple, moi non. Je ne peux m'empêcher de me comparer à elle. Elle se ramenait habillée avec des robes limite transparentes comme celles d'Aphrodite même...

- Tu es comme tu es, ne te prends donc pas la tête.

Il bougea puis posa sa tête sur mon ventre et me pris comme ce qu'on appelle maintenant un gros ours en peluche. Je sentais sa peau nu sur moi et jamais au grand jamais (même si je sais que je le dis beaucoup) j'avouerai à quel point c'était agréable et stimulant.

- Vous êtes différentes mais aussi désirables l'une que l'autre.

Je commençais à passer ma main dans ses cheveux mais stoppai mon geste alors que je me rendis compte de ce que je faisais.

Il grogna quelque chose et je su qu'il voulait que je continue. Ce que je fis.

- Le mariage est pour quand alors ? demandais-je du bout des lèvres.

- Après demain. Il faudra que tu choisisses ta robe et tu seras ma femme. Après nous aurons notre petite Lune de miel tranquille tout les deux.

Je ne répondis pas tout de suite. Dans même pas deux jours ! Mais pourquoi aussi précipitamment ? 

- Pourquoi aussi précipitamment ? fis je finalement, alors que je ne pris pas conscience de suite de mes dires.

- Au cas où ta mère te retrouverait, qu'on ait le temps d'au moins se marier. Et puis je veux quelqu'un, je me sens seul, déclara t-il en me serrant un peu plus fort, même trop.

- Ha..Hadès tu m'étouffes !

Il me relacha aussitôt et se releva.

- Tu...tu es encore fragile, mes excuses...

- Comment cela, encore fragile ? répliquais-je en levant un sourcil.

- Les dieux nouveaux nés, on va dire, sont beaucoup plus fragiles que ceux qui ont des milliers d'années, logique. Ils sont plus facilement influençables, certes mais aussi mmh...ils ont plus besoin de sommeil. Aussi, ils sont moins forts que Zeus ou moi par exemple.

Je repris doucement sa tête et la reposa sur mon ventre. Il me rattrapa comme si j'étais sa peluche, mais pas trop fort, et tandis que je me préparai moi même à ma question, je commençai à repasser ses marques sur sa peau.

- Dis, maintenant que je vais me marier avec toi, tu me racontes ton histoire ?

Celui-ci se tendit puis soupira, et je savais que j'avais gagné. J'allais enfin pouvoir mieux le comprendre lui et ses sauts d'humeur.








Une narcisse endiabléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant