Chapitre 13

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Pdv Zed :

La douleur emplit mon crâne et le reste de mon corps semble engourdit. Mes paupières sont scellées à cause de la douleur mais je peux tout de même entendre, sentir ainsi que ressentir ce qu'il se passe autour de moi. Étonnement, je ressens une délicate sensation sur ma peau, tel le frottement d'un léger et agréable vêtement. La douceur de celui-ci m'enveloppe et un sourire se dessine sur mon visage jusque-là crispé. Pour la première fois depuis longtemps, je ressens cette sensation de bien-être et non celle d'être constamment oppressée. Avec un effort qui me semble bien trop difficile pour la simple tâche d'ouvrir les yeux, je parviens à desceller mes paupières et à observer ce qui m'entoure. Je me retrouve ébahie face à la beauté de la pièce dans laquelle je me trouve et je ne peux empêcher ma mâchoire de choir de quelques centimètres. Je me redresse dans ce qui semble être mon lit et observe avec attention et fascination la pièce dans laquelle je me trouve. Les murs de celle-ci sont décorés par de jolis appliques ainsi que d'un papier peint rougeâtre. Quelques miroirs et tableaux sont également fièrement disposés sur les murs, les comblant quelque peu. Je bascule mes jambes dans le vide et dépose délicatement mes pieds nus sur la moquette noire pour continuer mon observation en dehors de mon grand et agréable lit sur lequel je me reposais il y a peu. Celui-ci est également composé des couleurs de la chambre, autrement dit, de simples draps rouges ainsi que noirs quelque peu froissés par ma personne lors de mon sommeil. Je m'avance vers le centre de la pièce et peux alors observer qu'un sombre et majestueux coffre en bois se trouve au pied de mon lit sur lequel se trouve un chandelier argenté. Je me tourne alors du côté opposé de mon lit et peux alors constater qu'une commode du même bois sombre se tient fièrement contre le mur avec, en son centre, un magnifique miroir aux bordures également argentées. Quelques boîtes également faites en bois sombre trônent sur la commode d'une façon ordonnée et agréable à observer. Une simple lampe sur pied argenté se trouve à droite de la commode, permettant alors un doux éclairage grâce à son abat-jour noir. à gauche de la commode, proche d'un angle de la pièce, est installé une grande armoire du même bois que le reste des meubles sur laquelle de magnifiques dessins sont gravés. Intriguée, je m'approche de celle-ci et empoigne les deux poignées qui permettent d'ouvrir les doubles portes. C'est avec étonnement que je peux observer de nombreuses étagères ainsi qu'un portant sur lesquels se tiennent un nombre incalculable de vêtements plus splendides les uns que les autres. Ma mâchoire chute pour la seconde fois de quelques centimètres alors que mes doigts parcourent faiblement les divers tissus proprement entreposés dans l'armoire. La diversité des vêtements est à la fois étrange mais magnifique, qu'importe ce que vous souhaitez vouloir porter, cette armoire semble le posséder. Cependant, seulement des vêtements distingués s'y trouvent, comme si la pauvreté et la simplicité ne semblaient pas connaître la personne ayant investi dans ces incroyables tenues. C'est avec hésitation et à contrecoeur que je rabats lentement les deux portes de façon à fermer l'armoire. À peine ai-je eu le temps de les rabattre que la porte de ma chambre s'ouvre sur une jeune fille habillée d'une jolie robe noire s'arrêtant aux genoux avec un tablier blanc. Des collants noirs couvrent ses fines jambes alors qu'une paire de chaussures blanches à petits talons emprisonnent ses pieds. Son visage est fin et ses traits laissent deviner qu'elle n'est pas très âgée. Je lui souris inconsciemment et elle ne tarde pas à me le rendre tout en s'avançant vers moi.

- Il est temps de te préparer ma belle ! C'est le grand jour ! Me dit-elle guillerette en prenant place à mes côtés pour ouvrir l'armoire.

Je la regarde étonnée, ne comprenant pas ses dires. Elle ne semble pas s'en apercevoir, trop occupée à déplacer les nombreux cintres pour observer les différents habits qui s'y trouvent. Je l'observe en silence et lorsqu'elle aperçoit une splendide robe rubis, elle s'exclame joyeusement :

- Trouvée !

Elle retire le cintre de l'armoire et me le tend, un sourire béat sur les lèvres. Je comprend alors que je n'ai pas le choix et m'empare du cintre avant de me diriger instinctivement vers une autre porte. Celle-ci me mène dans une salle-de-bain tout aussi splendide que la chambre mais je ne m'attarde pas sur les détails et m'empresse d'enfiler la robe pour ne pas faire attendre la jeune demoiselle qui patiente juste derrière la porte. Alors que je quitte mon doux et agréable pyjama fait de coton, je ne peux m'empêcher de grimacer de mécontentement. Cependant, lorsque j'aperçois dans le miroir à quoi je ressemble habillée de cette robe, mon expression change instantanément ainsi que mon avis. Pour la première fois depuis un temps bien lointain maintenant, je me trouve ravissante bien que ma chevelure ne soit rassemblée qu'en un simple chignon défait. La robe épouse parfaitement ma silhouette affinée par les temps difficiles mais cela reste splendide. La beauté de la robe semble m'embellir en tout point et sa couleur rougeâtre fait ressortir mes yeux dû à leur pâleur face au tissus coloré. J'apprécie grandement cette robe car elle n'est pas excessivement longue mais également car elle est légèrement évasée et ouverte à partir de mes hanches. Je ne peux m'empêcher de tourner sur moi-même par pur plaisir et souris face à mon action quelque peu enfantine. Trois coups résonnent contre ma porte, me faisant réaliser que je suis toujours attendue. Je m'empresse de plier proprement mon pyjama et de le poser sur le bord de la vasque du lavabo avant de sortir pour rejoindre la charmante demoiselle qui m'accueille avec de nombreux compliments décrivant ma beauté. Je ne peux empêcher quelques rougeurs face à ces agréables compliments et la remercie tout en lui souriant gaiement. C'est alors que les évènements senchaînent extrêmement rapidement et que je me retrouve à marcher dans le couloir en compagnie de la guillerette fille. Très peu de temps s'est écoulé et pourtant je me retrouve coiffée majestueusement avec quelques petites fleurs en argents qui retiennent ma coiffure intacte tout en la décorant. Ma manucure a également été faite de façon simple et j'ai été parfumée d'une agréable brume me rappelant l'odeur des fleurs de monoïs. Deux simples mais magnifiques escarpins de la même couleur que ma robe sont chaussés à mes pieds et je me dois d'avouer qu'ils sont des plus agréables à porter. Lors de notre avancée dans les incroyables mais interminables couloirs, j'ose demander à ma compère où est-ce que nous nous dirigeons. Elle se moque quelque peu de moi du fait que je puisse oublier une chose si importante puis m'indique que nous nous dirigeons vers la salle de réception. J'acquiesce de la tête pour lui informer que j'ai bien compris ses dires et nous continuons notre chemin dans le silence. Après quelques étages descendus et de nombreux couloirs parcourus, nous parvenons enfin devant deux grandes portes magnifiquement décorées et celle-ci s'ouvrent d'elles-mêmes, semblant m'inviter à pénétrer dans la pièce. Je pénètre alors dans la salle de réception, laissant derrière ma camarade, et je ne peux m'empêcher d'être une nouvelle fois ébahie par la beauté que dégage la pièce. La décoration dorée et azure illumine l'immense pièce où trône en son centre un magnifique siège de velours bleu azur surplombé par un majestueux lustre de cristaux transparents. De splendides tables se dressent fièrement sur les bords de la pièce, présomptueusement décorées de nappes azures ainsi que de plats et bougeoirs en or. De nombreuses assiettes blanches sont proprement installées sur les somptueuses tables avec à l'intérieur de celles-ci une autre plus petite. L'espace se trouvant autour du trône bleu serti d'or est libre, semblant faire office de piste de danse. Alors que je m'avance d'un pas lent, observant la pièce, mes talons claquent sur le carrelage blanc incroyablement propre. Ce son est bientôt accompagné de nombreux autres similaires alors que la pièce se remplit rapidement de personnes tous mieux habillés les uns que les autres. La grâce et l'élégance semblent être les deux seuls mots pouvant décrire l'ensemble de la pièce ainsi que ce qu'elle contient. La splendeur du lieu semble se refléter sur les personnes qui s'y trouvent et savoir que j'en fais parti me fait avoir un léger rictus de satisfaction. Semblant être apparus de nul part, de nombreux musiciens accompagnés de leur instrument forment un orchestre et commencent à jouer faiblement, accueillant les quelques retardataires qui pénètrent dans la salle par divers portes grandes ouvertes. Celles-ci ne tardent pas à se fermer alors que le morceau que joue l'orchestre se fait mieux entendre par le public, incitant certains à se rendre sur la piste au centre la majestueuse pièce. C'est alors que de splendides femmes aux robes de toutes les couleurs et aux coiffures resplendissantes se retrouvent accompagnées d'hommes aux costards trois pièces noirs et blancs. Ces admirables couples se dirigent alors au centre de la salle pour entamer une valse parfaite, comme si tous s'étaient préparés à cela. Nerveuse de voir tous ces couples se former alors que je me retrouve sans compagnon, mes mains se joignent et je joue alors nerveusement avec mes doigts. Alors que le sourire sur mon visage commence à s'estomper, une main vient délicatement se poser sur les miennes, m'incitant à arrêter mon geste de nervosité. Surprise, je relève mon regard qui s'était inconsciemment baissé vers le sol et mon visage s'illumine lorsque je croise le regard de l'homme qui me propose de danser. C'est avec excitation et joie que j'accepte son offre et dépose tendrement ma main dans celle qu'il me tend. Nous nous dirigeons au centre de la pièce d'un pas lent et entamons également la parfaite valse que mènent déjà les autres couples. Notre rythme de danse suit celui du morceau joué et plus rien ne semble exister autour de nous en cet instant. Mon visage rayonne de joie tout comme celui de mon compagnon et je dépose alors ma tête contre son torse, heureuse de me trouver enfin en paix avec lui. Nous passons un long moment ainsi et alors que le son de la musique sestompe lentement, les danseurs se font moins nombreux et les couples se séparent, ne laissant qu'au centre de la piste, mon partenaire et moi-même. Ce n'est que lorsque la musique s'est entièrement terminée que je me sépare de mon compagnon de danse de quelques pas. Le sourire ne m'ayant pas quitté de la soirée, celui-ci saccentue alors que je saute dans les bras de l'homme que j'aime tout en chuchotant son prénom. Nous nous embrassons alors amoureusement mais notre instant de bonheur se fait écourter par le tintement d'une cuillère contre un verre. Nous nous tournons alors tout deux vers la personne qui nous demande notre attention sans pour autant nous séparer l'un de l'autre, nos mains scellées ensembles. Cependant, lorsque mon regard se pose sur la femme debout devant le somptueux trône, mon sourire s'efface pour laisser un air grave prendre place. Une rage incontrôlable s'immisce alors en moi et je me fais force pour ne pas me jeter à sa gorge et l'étriper comme le ferait un animal sauvage. Je ne peux alors m'empêcher de renforcer ma poigne sur la main de mon compère alors que la femme s'avance d'un pas lent dans notre direction. Comme à son habitude, ses cheveux blancs sont attachés en un autoritaire chignon, s'alliant à la perfection avec sa tenue également blanchâtre. Alors que ses pas la rapprochent lentement de ma personne, elle débute un discours qui me paraît incompréhensible dû la rage qui m'empêche de comprendre un traître mot qui peut sortir d'entre ses lèvres de vipère. Ma vue se brouille petit à petit et il m'est alors difficile de déceler correctement les traits de son visage. Privée de deux de mes sens, je me retrouve enragée par cette position de faiblesse, renforçant une nouvelle fois ma poigne sur la main de mon partenaire qui semble alors céder sous ma force. Celle-ci n'est plus, elle est réduite en petites morceaux qui jonchent le sol devenu poussiéreux. Je redresse alors mon regard vers la femme qui semble continuer son monologue interminable et remarque que ma vue s'est améliorée alors que le décor de la pièce s'estompe pour laisser place à la noirceur de la nuit. Alors tout cela n'était qu'un rêve Ne pouvant plus retenir cette folle rage qui me consume, accentuée par le fait que tout ce qui vient de se produire n'était qu'une illusion, je m'élance sur la femme tout en chuchotant lors de mon saut sur elle :

Le Labyrinthe 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant