HUIT

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*Noah*

« Elle voulait l'amour, mais j'avais que la mort à donner »

44 - Ninho

Je rentre dans le restaurant et me précipite au comptoir.

« - Je t'ai attendu hier soir

- Je n'ai pas pu me libérer »

Je ne la crois pas. Elle ne voulait juste pas venir. Je l'ai trop brusqué lorsque je l'ai amenée à cette fichue fête maintenant elle ne me fait plus confiance.

« - Quand vas-tu baisser ta garde Layla? »

Elle ricane.

« - Crois-tu sincèrement être à la bonne place pour me demander ça Noah? Je ne te dois rien »

Mon coeur se noue et mon regard s'assombrit.

Je tape mes mains sur le comptoir gentiment avant de me retourner pour partir. Je ne supporte pas de la voir comme ça. J'aimerais tellement qu'elle arrête de me repousser. Il faut que je la sauve. Je suis prêt à plonger pour aller la rechercher mais pour ça, il faut qu'elle me dise où elle se trouve.

Je me presse et me dirige chez mon souffre-douleur. Je sonne et elle ne perd pas de temps à m'ouvrir.

« - Noah, dit-elle dans un souffle »

Je la regarde avec ma tête de chien battue et elle m'invite à entrer. Il faut que je me défoule. Mes pulsions sont entrain de prendre le dessus. On va directement dans sa chambre et je la pousse sur le lit avant de me mettre sur elle pour l'embrasser. Mon pantalon est déjà déboutonné et je la déshabille. Je lui lèche un téton mais il n'y a rien de sensuel là-dedans. Je me concentre car je ne veux pas lui faire du mal. J'ai de la peine à garder le contrôle. Elle ne se rend pas compte du danger qu'elle prend en étant avec moi maintenant. Layla. Je la désire. Mais elle ne veut pas de moi. Rien que penser à elle arrive à me faire bander. Je la sors de mon caleçon, mets un préservatif et je la place devant son entrée. Je la regarde et je vois son feu vert dans ses yeux. Je ne perds pas une seconde de plus. Mes va-et-viens sont de plus en plus rapides. Elle me lèche, me suce et me mord le cou. Layla. Elle ne sort pas de mon esprit. Mon excitation monte de plus en plus, le sien aussi. Elle atteint son orgasme et je la rejoins. Je lui fais un bisou rapide sur la bouche et me retire. Je la range et referme mon pantalon. Au même moment, mon téléphone sonne. Je réponds. Ma mère est à l'autre bout. Layla est chez moi.

—————-

*Layla*

Je suis dans le couloir lorsqu'une porte entrouverte m'intrigue. Sa chambre. Je pousse doucement la porte et observe depuis l'extérieur. Une bibliothèque orne une partie d'un mur. À côté il y a un piano électrique avec des partitions griffonnées en exposition. Un grand lit est de l'autre côté de la chambre avec un petit bureau avec plein de papier empilé sur celui-ci au bout de son lit. Je ne sais pas combien de temps je suis restée sur le pas de porte mais je me décide à entrer dans la pièce et me rapproche tout de suite vers la bibliothèque. J'aime beaucoup les livres. Comme lui. C'est une manière de s'évader durant quelques heures. Et à quelque part, c'est un moyen de garder espoir. Dans sa bibliothèque, j'y retrouve des classiques comme L'Etranger, Bel-Ami ou encore Notre-Dame de Paris, en passant par Madame Bovary. J'y pioche au hasard Le Diable au Corps de Radiguet et commence à le feuilleter. Je remarque qu'il a surligné quelques phrases de ce livre.

« - Et je ne comprenais pas si elle voulait que je la sauve, ou bien que je me noie avec elle »

Je sursaute, pose précipitamment le livre et me retourne vers Noah. Il est là, dans le carde de la porte comme j'y étais il y a quelques minutes. Malgré son sérieux, je remarque au fond de ses yeux un aire soulagé. Il espérait me revoir.

« - Qu'est ce que tu fais là? »

J'hésite.

- Alors...tu me le fais ce concert?

- Crois-tu sincèrement être à la bonne place pour me demander ça Layla? Je ne te dois rien »

Touchée. La puissance des mots. Il y avait un temps où je me souciais toujours de ce que je disais, me mettant toujours à la place de l'autre mais j'ai perdu cette habitude à force. Et je me rends compte maintenant à quel point mes mots sont durs.

« - Désolée d'être venue, j'aurais pas du »

Je me retourne et me dirige vers la sortie.

« - Ne fuis pas Layla, je t'en pris

- C'était une erreur je sais pas ce qu'il m'a pris, je suis vraiment désolée

- Arrête toi s'il te plaît »

Je m'arrête et me retourne vers lui. Il ne cherche plus à avoir un contact physique avec moi et j'apprécie ça.

« - Dis-moi vraiment pourquoi tu es venue »

Je prends mon courage et commence.

« - S'il te plaît Noah, ne reviens plus au restaurant »

Il me regarde avec un regard interrogateur.

« - Je vais te faire du mal, c'est inévitable

- Je ne suis pas aussi sensible que tu le penses

- Je ne te crois pas fragile, je me connais c'est tout »

On se regarde droit dans les yeux et à cet instant, tout ce que je souhaite c'est qu'il ne soit pas aussi borné et qu'il se décide à m'écouter et à faire ce que je lui dis.

« - Tu n'as pas à essayer de me protéger Layla »

Je me rends compte alors que mes efforts pour le repousser sont sans résultat et je vois dans ses yeux qu'il n'y a aucun doute. Je n'arrive pas à le supporter. Je me retourne à nouveau et m'en vais. Je descends précipitamment les escaliers de l'immeuble et me noie dans la foule de la gare. Lorsque je pense ne plus pouvoir être retrouvée j'entends une voix appeler mon nom à quelques mètres plus loin. Je ne me retourne pas. Je sais que c'est lui. On me prend violemment le bras et je suis prise de panique. Les flashs me reviennent violemment dans mon esprit.

« - Où crois-tu aller comme ça Lay? »

J'essaye de me débattre.

« - Tu pensais vraiment pouvoir passer incognito? »

THEREIN LAY THE HOPEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant