Chapitre 4

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Une semaine s'était écoulé depuis ma rentrée au lycée et franchement, j'en ai déjà marre.

Presque 16 ans de vie sur Terre et tout ce que je peux vous dire à l'heure actuelle, est que ma vie est plutôt merdique, disons-le.

Tous les jours, je répété ma petite routine quotidienne.

Je me lève, je mange, je me lave et patati patata...

D'un ennui mortel.

- Shoto dépêche-toi ou tu vas être en retard

Je finis de lacer mes chaussures avant de souhaiter une bonne journée à ma sœur et prendre le chemin du lycée.

Je glisse mes écouteurs dans mes oreilles et laisse mon esprit divagué au fil des musique de ma playlist. Je lève les yeux au ciel et remarque qu'il est assez couvert. Il va encore pleuvoir aujourd'hui...

Je continue de marcher, toujours la tête dans les nuages, quand je passe devant le petit square du bout de ma rue.

J'aime bien venir ici quand j'ai l'esprit embrumé. Ce square est spécial pour moi, il me rappelle toujours ce jour de pluie.

J'étais sorti malgré la pluie qui ne cessait de tomber et les arguments dissuasifs de ma sœur.

J'en pouvait plus. J'avais besoin de quitter notre maison.

Je marchais sans but dans les rues de ma ville quand je vis ce petit square. Je décidai d'entrer et me promena de longues minutes profitant du calme et de la douceur que nous apporter la pluie, pour apaiser mon esprit.

Quand je fus bien trempé et eu les idées claires, je décidai qu'il était temps de rentrer chez moi. Je me dirigeai vers la sortie du square, quand, caché entre plusieurs branches, je vis un garçon seul et trempé.

Debout, il semblait contempler la pluie.

Il n'était pas très grand, avait une chevelure verte qui tombée à cause de la pluie, le teint pâle et les joues parsemées de taches de rousseurs.

J'aurai pu continuer mon chemin et ignorai ce garçon mais sans savoir pourquoi, mon corps ne voulais pas. J'étais comme captivé par lui. Je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder. J'étais figé, je ne pouvais plus bouger, j'étais totalement focalisé sur lui et le temps semblait s'être arrêter.

Du corps de ce garçon, émané une infime tristesse et une grande solitude.

Il ne m'a pas adressé un mot, ni même un regard.

Pourtant, j'ai eu l'impression qu'il m'avait tout dit, qu'il s'était livré entièrement à moi, qu'il m'avait confié toute sa souffrance, son mal être, sa douleur, toute son histoire.

Il était comme un tableau. Qu'on ne peut comprendre que si l'on prend la peine de l'admirer. Silencieux, il nous livre ses mille et un secrets et nous dévoile tout de lui, à condition de le regarder avec la plus grande attention.

Devant cet instant aussi beau que mélancolique, je ne ressentais même plus ma propre douleur, même pas la douleur de mon corps rougit par les coups. Tout s'était arrêté. Tout ce qu'il restait, sous cette pluie glaciale, était ce garçon et son immense tristesse qu'il gardait enfoui en lui mais qu'il avait réussi, sous ce ciel pluvieux, à me transmettre en silence.

Bercé par ce doux souvenir, je me trouve enfin devant l'imposant bâtiment qu'est mon lycée lorsque j'entends, au loin, un gars avec les cheveux hérissé hurler sur quelqu'un.

C'est quoi son problème à crier dès le matin ?

Je ne cherche pas à en savoir plus et décide de continuer mon chemin. Je me rends dans ma salle de classe et m'installe à ma place. Je profite du fait que le cours n'est pas encore commencé pour me reposer quelques instants. Je suis insomniaque donc chaque moment de repos est un véritable cadeau.

Alors que je m'apprête plonger ma tête dans mes bras afin de rattraper ma nuit de sommeil, Uraraka vient me saluer avec beaucoup trop d'énergie à mon goût.

- Bonjour Todoroki ! Comment vas-tu ? me crie-t-elle dans les oreilles.

- Bien.

Je ne sais pas pourquoi mais cette fille a décidé que j'étais son ami et depuis elle ne me lâche plus. Franchement, elle est relou.

-Super ! Dis, tu vois le garçon qui s'appelle Izuku Midoriya et qui est assis tout au fond de la classe ?

Je ne voyais pas du tout de qui elle faisait allusion mais j'étais trop fatigué pour lui tenir la conversation.

-Oui...

- Je voudrais lui proposer de venir manger avec nous ce midi, ça ne te dérange pas ?

Je ne vois même pas de qui elle me parle donc bien sûr que ça ne me dérange pas.

- Non ça ne me dérange pas, fait comme tu veux.

-Cool merci !

Elle regagne sa place en même temps que notre professeur entre dans la classe.

Je décide de ne pas suivre les cours et de me reposer un peu.

Je replonge ma tête dans mes bras et m'endort, bercé par la voix du professeur et le doux son que produit la pluie.



Un jour de pluie... (Tododeku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant