Chapitre 5

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La sonnerie du déjeuner retentit enfin.

J'ai super faim. Je range calmement mes affaires et me dirige vers la porte de la classe. Je passe devant le bureau d'Ochaco afin de sortir de la salle.

- Je vais parler avec ce fameux Midoriya, on se retrouve au réfectoire ! me dit-elle avec un surplus d'énergie.

Je continue alors mon chemin vers la cantine accompagné de Tenya et Tsuyu.

Je ne peux m'empêcher de me demander à quoi ressemble ce fameux Midoriya, ça fait une semaine qu'on est dans la même classe et pourtant je ne l'ai pas remarqué du tout. En même temps, je ne suis pas vraiment du genre à faire attention à ce qui m'entoure.

Nous arrivons vite au self où je prends, comme à ma grande habitude, un plan de soba froid.

Nous installons à une table et Tenya et Tsuyu commence à discuter tandis que je ne les écoute que d'une oreille, ne leur prêtant pas grande attention. Je ne remarque même pas l'arrivée d'Ochaco à notre table, étant plus concentré sur mon assiette de nouilles qu'autres choses.

J'entends Tsuyu prononcer mon nom, à l'appel de celui-ci, je relève la tête et mon cœur rate un battement.

Je n'arrive pas à parler, sous le choc de découvrir le visage de ce fameux Midoriya, alors je hoche simplement la tête pour saluer le nouvel arrivant. Malgré l'accélération des battements de moncœur, j'arrive à cacher ma surprise derrière mon éternel air neutre. 

C'est lui,le garçon que j'ai vu dans le square ce soir-là, c'était Midoriya.

Maintenant que je le vois de plus près, je peux voir qu'il possède de magnifique yeux émeraudes qui sont bien assortis avec ses boucles vertes toutes emmêlées. Son visage rond parsemé de tâches de rousseurs le rend plutôt mignon en dépit de ses quelques cernes.

Je le vis tourner rapidement la tête sûrement gênée du fait que je l'ai observé pendant si longtemps. Désolé.

Comme d'habitude, Ochaco se lancent dans des conversations bien animées dont je ne prends pas part, préférant mon assiette de nouilles à ses longs discours.

Elle a débattu pendant près d'une heure pour savoir si oui ou non les gâteaux de riz sont les meilleures du monde. Franchement, qui en a quelques choses à faire.

Je pose mon regard vers une petite touffe verte,resté silencieux jusque-là. 

Je voyais dans le regard de Midoriya qu'il n'est pas du tout à l'aise d'être ici. Je le comprends, moi aussi je voudrais être autre part, dans un endroit calme où je pourrais être tranquille sans personne pour me faire chier.

Quand je regarde Midoriya, l'image de lui dans le square me reviens en mémoire.

Assis à cette table, le regard vide, je le trouve encore plus seul que lorsqu'il était dans ce square. Il est entouré de plusieurs personnes et pourtant je ne vois que son infime solitude.

Après un discours interminable de la part d'Ochaco, nous sortons enfin de la cantine. Hourra ! Cette fille est très énergique et prends beaucoup de places, je la trouve vachement relou sur les bords.

Izuku parvient à s'éclipser en prétextant qu'il avait besoin d'aller aux toilettes.

J'informe le groupe que j'ai oublié un cahier dans la salle de classe et me dirige vers celle-ci pour le récupérer. J'entre dans la classe, prend ce que j'étais venu chercher et ressort rapidement.

En sortant de la salle, j'aperçois Izuku au bout du couloir. Il se dirige vers les toilettes mais semble dans un sale état.

Ces vêtements sont couverts de poussière, sa joue est gonflée, quelques gouttes de sangs coulent de son nez, il se tient le bras gauche et a du mal à marcher.

Inquiet, je décide de le suivre jusqu'aux toilettes.

Je m'arrête devant la porte des toilettes, que j'entrouvre délicatement avant me stoppais net quand j'entendis ces quelques mots.

Juste quelques mots.

Trois mots, dit en courant d'air, qui se perdront aux milieux de milliers d'autres.

Quelques mots qui ont le pouvoir de nous sauver alors qu'on les a prononcés en pensant qu'ils allaient s'égarer dans le vide.

Quelques mots qui me firent voir une fois de plus la douleur de Midoriya.

Juste quelques mots qui me serrent le cœur et qui me ramène à ce soir dans le square.

En ce jour de pluie, je les ai entendus. Ces quelques mots prononcés dans un doux soupir.


- Pitié, à l'aide.







Un jour de pluie... (Tododeku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant