Une semaine.
Une semaine que j'ai l'impression que le monde tourne au ralenti.
Tous les jours c'est la même histoire qui se répète.
Les insultes dès le matin de la part de Katchan.
Uraraka qui me coule comme une sangsue.
Ma séance de tabassages par Katchan pendant la pause déjeuner.
Mes séquences de mutilations devenues de plus en plus fréquentes.
Et Bakugo, qui n'a rien trouver de plus drôle que de me racketter et de me frapper à la sortie du lycée.
Une vie de rêve...
La sonnerie de la pause déjeuner viens juste de retentir.
Je me dépêche de ranger mes affaires et quitte la classe avant que Uraraka me saute dessus.
Aujourd'hui, je veux être au calme. J'ai passé ma semaine à essayer de trouver un endroit tranquille où je pourrais être seul et échapper à Katchan et j'ai finis par trouver ma petite oasis dans cet énorme lycée.
Le toit du lycée.
Je grippe les escaliers et ouvre la porte qui mène au toit. Même si nous sommes en pleine saison des pluies (ce qui me réjouit énormément), aujourd'hui, il fait assez doux pour manger à l'extérieure. Il reste, toutefois, beaucoup de nuages, ce qui me fait dire que je ferais mieux de me dépêcher de manger si je ne veux pas finir tremper dans une heure.
J'inspire profond l'air frais que nous offre cette journée et laisse les quelques courants d'air frais me caresser le visage.
Je décide enfin d'aller m'asseoir quand je remarque que je n'étais pas seul. Assis au loin, le dos appuyé contre le grillage et visage tourné vers l'horizon, j'aperçois Todoroki.
Sans que je sache pourquoi, mes jambes avancent lentement jusqu'à lui. Quand je fus parvenu à son niveau, il tourna la tête vers moi.
Mon cœur rata un battement.
Ces cheveux volaient au vent, mélangeant cescheveux blancs comme la neige à ces cheveux rouges comme le feu. A travers sesmèches dansants sur son visage, ces deux magnifiques yeux vairons brillaientcomme des perles grâce aux quelques rayons de soleil qui se reflètent dans sesiris. Le teint pâle de sa peau se mêlait parfaitement au paysage que nousoffrait cette douce journée de mai.
Malgré sa mine épuisée et ces quelques cernes, je le trouvais tout simplement magnifique.
-Salut.
Je me rendis compte que j'étais, une fois de plus, en train de le fixer pendant de longues minutes. Je tournai vivement la tête et le salue, en essayant de cacher les quelques rougeurs de mon visage.
-Tu veux t'asseoir ?
- Euh ouais !
Mais quel imbécile. J'arrive à peine à le regarder dans les yeux tellement il m'intimide et maintenant je vais être obligé de déjeuner avec lui. Quel idiot ! Ma bouche a parlé avant que je puisse réfléchir. Mais bon, vu que Shoto n'est pas un grand parleur, je vais quand même pouvoir profiter du calme.
- Midoriya. Est-ce que tu vas bien ?
Sa question me prend un peu au dépourvu.
- Euh oui ça va très bien et toi ? répondis-je en riant nerveusement et en lui souriant.
- Je ne veux pas te faire de reproches mais tu pourrais arrêter avec ce faux sourire.
J'écarquille les yeux de surprise. Comment a-t-il deviné? Mon faux sourire est plutôt convaincant. Ma propre mère ne remarque même pas la différence.
-Ouais je l'ai remarqué ton faux sourire. Je les connais bien les faux sourire. On les accompagne avec des "oui ça va". On les utilise pour rassurer nos familles, nos amis. On les fait car ils sont plus faciles à faire que d'expliquer notre malheur. Ils cachent notre tristesse, nos peurs, nos souffrances derrière un joli masque qu'on a perfectionné au fil du temps. On croit qu'ils nous sauvent mais ils nous détruisent de l'intérieur. Avec eux, on ment à nos proches mais surtout on se ment à nous même.
Je suis sous le choc. Comment peut-il aussi bien comprendre ? Comment fait-il pour réussir à se l'avouer à lui-même ? Comment...
Je reste là, à l'observer sans prononcer un mot, totalement abasourdit.
Il tourne la tête vers moi et me sourit.
Il me sourit.
Son sourire est vide, fade et triste. Ce sourire me retourne l'estomac. Il sourit mais aucune émotion émane de celui-ci.
Un sourire terne et amer.
Pourtant, ce sourire n'avait rien de faux, au contraire. C'était le plus sincère qui m'est était donné de voir.
Son sourire était émouvant, faible et sensible.
Un sourire qui brise le cœur et qui perce l'âme.
Un sourire qui le rend si vulnérable et qui laisse apercevoir toute sa souffrance.
Le ciel s'était assombrit plus vite que je ne l'aurai pensé.
La pluie allait tomber d'une minute à l'autre, et pourtant, je ne bougeais pas. Mes yeux ne pouvaient pas s'empêcher de rester là, à fixer le visage de ce garçon dont la souffrance est aussi émouvante que la tristesse qu'on pouvait voir dans ses yeux hétérochromes.
Alors que je me perdais dans ces yeux bicolores, il me demanda.
-Izuku. Est-ce que tu souffres ?
Avant même de pouvoir lui répondre, une goutte d'eau salée coula le long de ma joue. Elle fut suivie d'autres qui roulèrent calmement sur ma peau. Mes larmes venaient se mélanger à la fine pluie qui commencé tout juste à tomber.
J'étais là, sous cette pluie, totalement perdu dans ses yeux qui reflétaient sa souffrance et la mienne.
Mon cœur me faisait mal.
J'avais l'impression que j'allais vomir.
Ma gorge était serrée et mon cœur me brulait.
Ces paroles me rongeaient à petits feux.
Je voulais crier.
Hurler toute ma peine. Dire à ce garçon que je ne connaissais pas toutes mes souffrances parce que je savais que lui comprendrais.
Que c'était peut-être même le seul à pouvoir comprendre.
J'étais là devant lui.
La pluie tombait et mes larmes aussi.

VOUS LISEZ
Un jour de pluie... (Tododeku)
FanficEn réécriture ! Izuku Midoriya est un jeune garçon effacé. La seul chose qu'il aime c'est la pluie. Mais son monde tout gris va être bouleverser par un jeune garçon aux yeux vairons qui lui aussi ne voit pas le monde tout en couleurs... C'est un Tod...