ᴅᴀɴs ʟ'ᴏᴍʙʀᴇ
ESRA NUNEZ ;
Décembre 2017 - ParisMoi qui ne suis pas originaire de Paris, j'avoue que la vie ici a été compliquée, loin de mes proches, ma famille, mes amis ça a été des années difficile à vivre. J'ai quitté le nid familial à douze ans, cinq ans plus tard, mon rêve s'est envolé quand on m'a allongée sur cette table d'opération puis dans ce centre où j'ai du commencé la rééducation. Ma famille a su être là, grâce à eux j'ai pu rebondir comme il faut et continuer à bosser, j'ai décroché mon bac, une place dans une école de journalisme et aujourd'hui, je suis heureuse de la manière dont je vis. Paris est ma ville mais Toulon est ma ville de cœur, là où j'ai grandi douze années, là où j'ai dû laissé ma famille.
Et c'est dans un train en direction de Toulon que je suis actuellement. Je vais voir ma famille pour les fêtes de fin d'années, ce n'était pas prévu comme ça puisque ma famille devait remonter sur Paris, ils avaient loués une maison mais mon père a eu un accident de moto, il a été opéré de la jambe et c'est compliqué pour lui de prendre l'avion ou le train alors c'est moi qui fait le voyage cette année pour rentrer à la maison.
En arrivant à la gare Saint-Charles à Marseille, je descend directement de mon train pour rejoindre l'extérieur de la gare. Normalement ce sont mes cousines qui me récupèrent pour rejoindre la maison familiale de mes grands-parents, c'est en me disant ça que je réalise qu'il y aura presque toute la famille, même celle que je trouve assez lourde et assez relou. J'avais oublié ce détail bordel.
Les personnes que j'aperçois ne sont finalement pas mes cousines mais bien mes cousins et mon grand frère. Je lâche ma valise et je les prends dans mes bras à tour rôle et on se fait la bise, j'avoue que nous sommes assez famille chez nous, mes cousins et cousines sont quasiment tous comme mes frères et sœurs.
– Alors la parisienne, enfin d'retour, je regarde mon cousin, le changement d'accents est brutale comme à chaque fois
- Le meilleur pour la fin comme on dit, mon frère pousse ma tête et je ricane, pourquoi les filles ne sont pas là ?
– Mamie les a chopé en cuisine, nous on a été obligée de venir te chercher, je lève les yeux au ciel en regardant mon frère, bien ton voyage ?
- Oui comme toujours Ibra' pas besoin de t'inquiéter, mon frère pousse ma tête et je fais un petit sourire, et comment va papa ?
– Il déprime de fou, heureusement que tu ramènes ta tête, j'crois que ça va lui faire du bien, je le regarde
- Papa qui déprime ? Il hoche la tête et j'expire doucement
Mon père est un espagnol et algérien, né en France, il a travaillé toute sa vie, il est un militaire bientôt à la retraite, il est du genre dur à cuir et pas vraiment à montrer ses sentiments, il cache tout et de savoir qu'il n'est pas bien et que ça se voit, ça me fait bizarre. Je sais que son accident l'a beaucoup affecté, lui qui a la bougeotte, hyper actif dans la vie de tous les jours, j'imagine même pas dans l'état que je vais le voir aujourd'hui.
On monte dans la voiture de mon frère, je vais à l'avant avec lui, mes cousins à l'arrière. Ibrahim prend la direction de Toulon qui est à un peu moins de quarante-cinq minutes de Marseille en voiture. Tout le long de la route, mon frère ainsi que mes voisins me font un contre rendu des choses qui se sont passées dernières dans notre famille pour que je ne sois pas surprise de certains détails, il y a beaucoup de trucs concernant mes cousines mais comment dire que ça ne me surprend pas vraiment d'elles ces choses là.
Quand on arrive, je suis directement accueillit par ma grand-mère et ma mère, elles me prennent dans leurs bras d'une manière tellement forte que j'ai l'impression que je vais mourir asphyxiée. Je vais dire bonjour au reste de ma famille présente dans la maison et je termine avec mon père qui retrouve directement un visage moins grave et plus lumineux en me voyant, je souris.
- Bonjour papa, je le prend dans mes bras, il me serre contre lui
– Ma fille, il frotte mon dos et je me sépare de lui, je pensais vraiment qu'tu allais jamais te ramener ici
- Je tiens toujours mes promesses, je lui souris, comment tu te sens ?
– Ça va, tu as l'air bien toi, je hoche la tête, je suis fière de toi, tu sais ça ?
- Oui je le sais, il embrasse ma joue et je souris, tu as beaucoup de soins à faire alors ?
Je suis restée là, pendant presque deux heures à discuter avec mon père, de tout et de rien. J'ai vu que ça lui a fait du bien de ne pas parler que de sa jambe blessée, ses soins et sa rééducation. J'ai ensuite monter mes affaires jusqu'à ma chambre pour les ranger un peu, je m'assois sur le bord de mon lit en soufflant et je regarde mon téléphone, je le déverrouille.
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« Ça fait quatre jours, je crois que t'es morte. »@esranunezpro@icloud.com :
« J'avais pas mal de boulot avant les vacances. Tu ne m'as rien envoyé non plus, tu sais. »@samytaourirt@icloud.com :
« J'attendais ta réponse madame Nunez. »@esranunezpro@icloud.com :
« Je retiens que je vous manque monsieur Taourirt. »Je fais un petit sourire. Je crois que je commence bien à aimer nos échanges mais je sais que je ne dois pas m'attacher, je suis journaliste, il est rappeur, ça fera jamais bon ménage.
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DANS L'OMBRE
Fanfiction- 𝔯𝔱𝔦 𝔡𝔱𝔣, Esra et Samy « La fille au bonnet noir. » 11 juillet 2021 - 12 août 2021 cette histoire n'est pas une chronique. [terminée] ❧ dédié à @ksmppnl