[TRENTE-CINQ]

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ᴅᴀɴs ʟ'ᴏᴍʙʀᴇ

ESRA NUNEZ ; Juin 2018 - Paris

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ESRA NUNEZ ;
Juin 2018 - Paris



- On pourrait peut-être parler ? Je regarde Tarik qui est dans la cuisine, je reste juste à l'entrée, parce que moi je suis prête à avoir une discussion

Tarik - Pour dire quoi ? Tu n'arriveras pas à me retourner le cerveau, t'as rien à foutre ici

- C'est toi qui le pense mais tu me connais pas, je m'approche un peu, je pense que c'est le fait que je sois journaliste qui change tout, parce que je ne crois que tu aurais réagit comme ça, si j'étais seulement la fille au bonnet noir, c'est ça ?

Tarik - Ouais, je le regarde et je hoche doucement la tête

- Bah tu te trompes de réagir comme ça, parce que je suis pas du tout une de ces journalistes et groupies en même temps, je peux comprendre que tu ne fasses pas confiance aux personnes qui travaillent dans les médias mais sache que je suis ici en tant que copine de Samy et pas du tout en tant que journaliste qui a besoin à tout prix de gros titre pour son article lundi matin, je le regarde, j'ai jamais été ce genre de personne, ce genre de journaliste

Tarik - Y'a rien qui m'le prouve, tu mens sûrement

- C'est vrai, peut-être que je suis en train de mentir mais je crois que depuis cinq mois, j'aurais eu le temps de faire un article sur vous, sur des choses privés à propos de vous, j'aurais pu afficher le visage de ta fille dans un article, parler de son agression, je hausse les épaules, ou un tas d'autres trucs mais je l'ai pas fait parce que je respecte votre choix de garder votre vie perso, complètement privée et je ne suis pas à soif de gossip, tu as juste à lire tout mes articles pour le comprendre

Tarik - J'en ai rien à foutre

- Très bien, si tu ne veux pas m'écouter, je vais pas forcer, moi qui pensais que tu avais un bon fond et un minimum de recul sur tout, je me suis apparemment trompé, je recule doucement, et à propos de Samy, j'ai toujours été sincère avec lui, c'est lui qui est venu vers moi, c'est pas du tout le contraire, je n'ai jamais rien contrôler et je l'aime sincèrement, je tourne les talons et je tombe sur Samy ainsi que Nabil, je regarde mon copain et je me mets à rougir, je fuis complètement jusqu'à l'extérieur

Je m'attendais pas à ce qu'il soit là. Peut-être qu'il n'a pas entendu quand j'ai dis que je l'aimais sincèrement... enfin si, sûrement parce qu'il avait l'air d'être là depuis un petit moment. Je retourne à table sous le regard de tout le monde.

Luz - Tu pars pas hein ? Elle me regarde

- Je sais pas, j'ai voulu discuter avec ton père mais je ne crois pas qu'il ait envie de m'écouter

– Laisse le, je relève les yeux et je regarde la maman de Luz, Tarik est comme ça, il fait pas confiance en grand monde et on va dire que ton métier n'aide pas, malheureusement

- Je vais peut-être vous laisser, j'ai pas envie de mettre une mauvaise ambiance en restant ici

Luz - Nan, tu restes !

Samy - Esra tu restes, je le regarde et il s'approche de nous

Luz - Allez Es' je m'assois sur ma chaise et je n'ajoute rien de plus, je suis assez gênée de ce qu'il vient de se passer à vrai dire, papa est comme ça, comme maman l'a dit, tu as juste à faire tes preuves, je la regarde et je hoche doucement la tête

Samy - C'est pas de ta faute, je regarde mon copain et il embrasse mon front

Pourtant quand Tarik revient sur la terrasse et que tout le monde reprend leurs discussions, je me sens un peu mal mais je devais un peu m'en douter. Tant que Samy me fait réellement confiance, c'est tout ce qui compte pour moi, tant pis si son entourage ne m'accepte qu'à moitié, pour moi ça changera rien sur ce que je ressens pour lui.

Nous sommes rentrés après le repas, j'avoue que j'étais pas mal épuisée. Je n'ai pas perdu de temps pour aller prendre une douche et me mettre en pyjama pour aller me coucher, Samy m'a rejoint dans le lit une fois qu'il était prêt pour aller dormir lui aussi.

Ses bras s'enroulent autour de mes hanches et je viens me mettre contre lui, je mets un bras autour de lui.

Samy - « Je l'aime sincèrement » hein ? Je pousse son épaule et il ricane contre mon crâne, regarde moi

- Arrête de te foutre de moi, il relève mon visage avec sa main sous son menton, je le regarde

Samy - Je t'aime Esra, j'ouvre doucement la bouche et mon ventre est actuellement rempli de papillon, bordel, je me mets à sourire comme une enfant à noël

- Je t'aime aussi, je pose ma main sur sa joue et il sourit de coin, n'en doute jamais

Samy - Donne moi une raison d'en douter ? Je le regarde et je fais un petit sourire

- Il y en a aucune, il pose ses lèvres sur les miennes

Je ne contrôle plus rien à ses côtés, rien.

DANS L'OMBRE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant