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    Les couloirs longs et vides donnent un aspect calme à cet établissement, qui, selon moi, ne l'est en aucun cas.

Je marche.

Je m'arrête.

J'observe.

Je ne sais que faire ici.

Et finalement, je suis inconsciemment guidée vers cette petite salle proche des toilettes.

Cette salle même dont Monsieur Peterson m'avait parlé.

NOUS avez parlé.

Daniels et moi.

Et en parlant de lui, il est dans la salle, la tête plongée dans divers documents. Alors, hésitante, je toque à la porte. Il lève la tête et m'observe longuement avant de débuter :

      — Tu t'es enfin décidée à venir écrire des articles? Ironise-t-il lascivement.

      — Désolé... J'étais occupée.

      — Si aspirer la langue de ton petit ami signifie être occupée pour toi, je ne t'imagines pas lorsque tu te retrouveras réellement avec des occupations.

      — Très drôle...

      — Merci.

   Je roule des yeux face à son arrogance. Quand bien même embrasser mon copain c'est être occupé, je ne vois pas où est le problème.

Et puis, « aspirer la langue » de mon copain, comme le dit-il n'était pas mon occupation première.

      — Je suis ici pour écrire, pas pour que toi DANI tu me fasses la moral.

      — DANIELS, souffle ce jeune garçon.

      — T'as commencé à écrire des choses?

   Il souffle, encore et ne prend pas la peine de répondre mais se déplace juste un peu pour me laisser une place. Je sourie alors de toutes mes dents, récupère une chaise et m'installe au près de ce gars.

      — Je fais ça, parce que j'ai trop de boulot. Ne crois pas que je le fais pour toi.

Je glousse.

      — Passons. J'ai commencé à chercher des sujets divers mais tout tourne toujours autours du même sujet. Les victoires de l'équipes de football. Sans t'offenser, c'est vraiment merdique de parler de ça.

      — Pourquoi je serai « offensée »?

      — Ton père est coach, ton frère est capitaine, ton copain est dans l'équipe, et tes amies garçons aussi.

      — Et pourtant, rien de tout ça ne change le fait est que ce soit un sport nul à chiez. Je te l'accorde.

Il semble choqué? Surpris? Ébloui? Par mon affirmation.

     — Quoi? Ris-je. Pourquoi tu me regardes comme ça? Tu croyais vraiment que j'appréciais le football?

      — Bah... tu fais un peu partie de ces gens qui font cliché. La capitaine des pompomgirl qui sort avec un grand et beau footballeur. Donne moi plus clichée que ça et je te donne dix dollars.

     — Bah nous deux, dans ce bureau bordélique a haïr le football et à écrire un journal. On se croirait dans Riverdale. Sérieux. Jughead et Betty, sauf qu'eux, ils avaient un crime à élucider et ils étaient en couple. Nous, on n'est pas en couple, et on n'a pas de crime à résoudre. Alors... passe moi tes dix dollars.

       — Je ne sais pas, qui sont ces fameux... « Jughead » d'ailleurs qui s'appellent comme ça? Et « Betty »... Mais, bien trouvé.

   Sous ma victoire, il sort un billet que je récupère délicatement avant de le ranger dans ma poche. Récupérer dix dollars ne fait pas de mal. Au contraire, une petite somme qui, quand même, rend heureux.

•Hᥱᥲᥣ,Lᥱᥲrᥒ,Groᥕ,Lovᥱ• IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant