79. La vérité

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Ayden

Une semaine après l’incinération de mon père, Nonolito, Louka et moi on s’est donné pour objectifs de percer le mystère autour de Sab et de comprendre comment mon père s’en est pris pour l’envoyer en taule. Parce qu’on n’a aucun doute là-dessus, il est à l’origine du démantèlement des criquets. Pour ce faire, hors de question qu’on se rende à la prison. On s’est lancé sur des traces comme le portable de mon père, le JF8 et certains quartiers avec forte concentrations de criquets. 

― Cela fait deux semaines que l’on cherche. Chaque piste mène à un cul de sac. 

Je les serre une canette de bière depuis le bar de ma chambre. On se pose chacun dans un coin de la pièce : Louka sur la chaise près de la porte, Nonolito sur le lit et moi sur le petit canapé non loin de ma table de chevet. J’avale une gorgée de ma bière et penche ma tête en arrière pour m’accorder une minute de réflexion. 

Il faut que je trouve des questions. Je dois savoir pour clore ce chapitre de ma vie. 

― Eureka ! 

Louka et moi ans une vive réaction en entendant ce mot d’espoir. Nono ne se fait pas prier pour exposer ses idées. 

― Il se peut que ton père ait utilisé un autre portable. Ses affaires sont toujours ici, non?

― Comment ça se fait qu’on y ait pas pensé avant ? Nous assomme Louka. 

Une grande partie de ses affaires ne sont plus là mais aucun document ou autre de ce genre n’est partis. Zoé s’en est assurée et je l’ai soutenue dans sa démarche.

Au fond, je sais que tant que cette maison existera, il habitera ses murs. Si quelque chose m’est insupportable, c’est à moi de partir et non ses affaires. 
Nous descendons, dans son bureau. La pièce sent encore Jayden Taylor. Les murs m’enferment dans une amertume qui fait monter mon BPM. Je mets un pied devant l’autre, deux de ses portraits sont accrochés au mur. Je me sens mal à l’aise de rester neutre en pénétrant l’endroit où il passait la majeure partie de son temps. Je mets trois cartons les uns sur les autres pour les emporter avec moi à l’extérieur. 
Je me pose au pied de l’escalier et ouvre le premier. Je me perds dans la panoplie de papiers une bonne heure. Il n’y a rien. Je reviens au bureau en espérant qu’il ont bien avancé. 

― Rien, souffle Nonolito en se jetant sur le fauteuil qu’occupait le défunt.  

Louka, tête baissée dans un tiroir ne bronche pas. Je dépose les cartons dans un coin de la pièce et m’appuie contre le mur. Je devrais peut-être oublié. Je me serre dans le whisky et vient me poser sur la chaise, près de Nono.

― Le vieux a emporté son secret dans la tombe Ayden.

Il me tape sur l’épaule avant de se lever. J’avale une gorgée et pousse un long soupir. Mon ami commence à faire les cents pas. 

― Il nous faut un ordi, ajoute Louka en nous montrant un backup. 

Je croise les doigts pour que ce bout de métal nous apporte les réponses à nos questions. On se renferme aussitôt dans ma chambre, derrière mon ordi. Lorsque je branche les appareils, je prie intérieurement pour que ce soit le bon. Enfin que je puisse passer à autre chose. Je dois avancer dans ma vie. 

― Seulement 100GB de libre sur 1TB, ça annonce la couleur. Si tu veux, on te laisse quelq…

― Non, l’interrompis-je. 

S’il y a bien un moment de ma vie où je refuse resté seul, c’est bien celui-là. Les gars s’allongent chacun à côté de moi, nos yeux rivés sur l’écran de mon ordi. 
Mon père étant très organisé, il classait ses dossiers par ordre du plus important au moins important, avec pour chacun le nom de la personne ou du cas. Ainsi, nous lisons Les Criquets, Sab(1), Sab(2), Police de SF, Phaz, Ayden, La vérité, environ une centaine de dossier avaient pour titre soit preuves soit plan. Pour finir sur Sarah. Mon cœur s’est fracassé contre ma cage thoracique. Du coin des yeux, j’aperçois le regard de mes frères se poser sur ma personne. Je n’ouvrirai pas ce dossier, en tout cas pas tout de suite. 

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